Malgré la crise des « gilets jaunes », les responsables d’entreprises étrangères confirment leur intention d’investir davantage en France
Une perception de la France par les dirigeants d’entreprises étrangères qui reste globalement très favorable
La dynamique positive qui s’était mise en place dès l’élection d’Emmanuel Macron reste globalement d’actualité, malgré un léger recul sur certains indicateurs. Ainsi, alors qu’en 2016 seuls 27% des responsables interrogés estimaient que leurs sièges mondiaux avaient une image positive de la France, 60% partagent aujourd’hui cette opinion. Si ce chiffre est en baisse de 7 points par rapport à l’an dernier, il n’en reste pas moins très satisfaisant et largement supérieur aux niveaux mesurés sous le quinquennat précédent (21% à 27%).
La tendance est même encore plus favorable quand on ne se concentre pas exclusivement sur l’opinion des entreprises des sondés : plus de huit responsables interrogés sur dix (84%) jugent que de manière générale « la France est aujourd’hui un pays attractif pour les entreprises », soit une hausse de 10 points en un an et, au total, de 48 points depuis 2016. De plus, 81% pensent que leurs maisons-mères vont investir davantage en France dans les années à venir, en hausse de 9 points en un an. Il est donc clair que la dynamique positive enclenchée depuis l’élection présidentielle reste aujourd’hui d’actualité aux yeux des dirigeants économiques, et ce malgré les difficultés rencontrées par l’exécutif sur le front intérieur. De fait, 86% des responsables disent que leur opinion vis-à-vis de la France depuis mai 2017 s’est améliorée, dont 25% qui affirment même qu’elle s’est fortement améliorée.
L’impact du mouvement des « gilets jaunes » sur l’image de la France semble contenu
Ce constat globalement très positif ne doit toutefois pas masquer l’impact du mouvement des « gilets jaunes » sur l’image de la France. Ainsi, si la majorité (61%) des dirigeants interrogés affirment que le contexte social de l’année écoulée n’a pas « conduit leurs maisons-mères à reconsidérer des projets de développement en France », 39% sont d’un avis inverse. Par ailleurs, si on demande aux responsables leur opinion sur l’évolution du regard de leurs sièges mondiaux sur la France au cours des douze derniers mois, le bilan est somme toute mitigé : 33% estiment que leur perception s’est améliorée, 44% jugent au contraire qu’elle s’est dégradée, sans doute en partie du fait d’un mouvement des « gilets jaunes » largement médiatisé à l’étranger.
Les responsables d’entreprises étrangères implantées en France jugent toutefois positivement les actions et mesures prises par le Gouvernement pour sortir de la crise sociale de l’hiver dernier : 57% estiment qu’elles ont eu des conséquences positives sur l’attractivité de la France, contre seulement 16% qui jugent qu’elles ont eu des conséquences négatives.
Une politique gouvernementale favorablement jugée…
Plus largement, ce sont avant tout les mesures prises par le Gouvernement depuis 2017 qui ont permis l’amélioration de l’attractivité de la France : 98% des responsables interrogés disent que les réformes engagées pour « améliorer l’attractivité de la France vont dans le bon sens », soit le niveau le plus élevé mesuré depuis le lancement du baromètre. Plus généralement, ils estiment à 67% que leurs maisons-mères dressent un bilan positif de la présidence Macron (contre 2% seulement pour qui le bilan est négatif), un chiffre en recul depuis un an (-8 points) mais qui reste néanmoins élevé.
Dans le détail, l’action menée par le gouvernement en faveur des entreprises est très largement saluée. C’est notamment le cas des mesures fiscales : 94% sont de cette opinion en ce qui concerne « la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés », 93% pour « la transformation du CICE en baisse de charges », 70% pour « l’augmentation de la CSG et la suppression des cotisations salariales maladie et chômage » ou encore 67% pour « la suppression de l’ISF et la création de l’IFI ». Les réformes sociales sont aussi saluées : 82% pensent que « la réforme de l’assurance chômage » va améliorer l’attractivité de la France, de même que « la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage » (77%), « la réforme des retraites » (70%) ou « le développement de l’épargne salariale » (63%).
A noter toutefois qu’un répondant sur deux estime que « le rythme des réformes engagées par le Gouvernement » n’est « pas assez rapide », un chiffre qui est toutefois en net recul par rapport à l’an dernier (-15 points) – 49% jugent que le rythme des réformes est le bon ; on voit ici que l’adoption par l’exécutif d’un mode de fonctionnement moins « vertical » et plus « à l’écoute » depuis le « grand débat national » n’a pas eu d’impact négatif. On constate enfin que les priorités en matière de futures réformes concernent, aux yeux des responsables interrogés, des sujets liés à « la réduction du coût du travail » (70%), à « la stabilité juridique et fiscale » (58%), à la « poursuite du déverrouillage du marché du travail » (48%) et au « renforcement de la compétitivité fiscale » (41%).
... et un contexte international tendu qui a particulièrement affecté l’attractivité de certains pays concurrents
Au-delà de la politique mise en place par la majorité au pouvoir depuis 2017, le contexte international joue positivement du fait de l’incertitude politique forte dans plusieurs pays. Ainsi, 76% des responsables d’entreprises implantées en France jugent que l’image de la France par rapport au Royaume-Uni s’est améliorée depuis un an, signe que l’impact du Brexit reste fort aux yeux des leaders économiques. Même constat par rapport à l’Italie (63%), qui souffre sans doute de l’entrée au Gouvernement d’un Mouvement 5 Etoiles jugé peu à l’écoute des entreprises et en Allemagne (46%), où les incertitudes vis-à-vis de l’après-Merkel peuvent susciter des craintes…