Malgré l'affaire du Mediator, les Français réaffirment leur confiance dans les médicaments

La deuxième édition de l'Observatoire sociétal du médicament réalisé par Ipsos pour Leem montre que malgré l'affaire du Mediator, 84% des Français réaffirment leur confiance aux médicaments. Ils souhaitent toutefois être mieux informés.

Les Français ont autant confiance dans les médicaments que l’année dernière (84%, +2 points)

La confiance des Français dans les médicaments en général reste stable et forte, puisque 84% (+2 points) font confiance aux médicaments et seulement 16% (-1 point) ne leur font pas confiance. Ils ont encore plus confiance dans les médicaments qu’ils prennent eux-mêmes (94%), différence logique puisqu’il s’agit là de médicaments qu’ils connaissent personnellement, et auxquels ils ont déjà accordé leur confiance en acceptant de les prendre.

Ce niveau de confiance s’avère comparable à celui des autres pays occidentaux : la confiance dans les médicaments en général est comprise entre 84% et 93% (84% en Suède et en France, 85% aux Etats-Unis, 90% en Espagne, 92% en Allemagne et 93% au Royaume-Uni).

Certains facteurs peuvent néanmoins faire varier la confiance que l’on a dans les médicaments. Le fait qu’il soit sur ordonnance en premier lieu : 95% des Français leur font confiance contre 70% lorsqu’ils sont sans ordonnance, soit 25 points d’écarts. On constate également un impact du remboursement (94% de confiance versus 77% si les médicaments ne sont pas remboursés, 17 points d’écarts) et de la marque (90% de confiance contre 78% pour les médicaments génériques, 12 points d’écarts).

Une confiance qui n’est donc pas entamée par l’affaire du Mediator, pourtant bien présente à l’esprit des Français

Les Français n’occultent pour autant pas l’affaire du Mediator : ils en ont entendu parler dans leur quasi intégralité (à 98%), plus des trois-quarts (79%) voyant même « précisément » ce dont il s’agit. Ils déclarent également avoir compris les tenants et aboutissants de cette affaire (à 97%), plus d’un tiers (35%) ayant compris « très précisément ».

Dans ce contexte, les entreprises du médicament ont au global une image plutôt bonne chez une majorité de Français (60%, nouvelle question dans ce baromètre). Certes, cette image est peu construite (seuls 5% en ont une « très bonne » image), mais elle est meilleure que celle d’autres secteurs (40% pour la grande distribution, 25% pour la banque-assurance, etc), à égalité avec le secteur des télécommunications (61%), derrière l’automobile (69%) et le bâtiment (74%).

Dans le détail, les Français soulignent en positif l’efficacité de l’action de ces entreprises, considérées comme « fournissant des médicaments de qualité » (74%), comme « jouant un rôle important pour l’espérance de vie » (73%) tout en étant « innovantes » (69%). En négatif, les Français acceptent mal le principe de profit de ces entreprises privées alors qu’elles agissent dans le domaine de la santé (« elles sont plus soucieuses de leurs bénéfices que des malades », cité par 80%) et mettent en doute leur vigilance en matière de sécurité, très certainement en raison de l’affaire Mediator (« elles font attention à la sécurité des médicaments » : 52%).

Le secteur du médicament, un secteur en constante innovation

Pour 95% des Français, les entreprises du médicament jouent un rôle important en matière de découverte de nouveaux traitements (27% estimant ce rôle « plutôt important », 41% « très important » et 27% « primordial »).

Par ailleurs, ils considèrent également que les médicaments sont sans cesse en train de s’améliorer : les trois-quarts (76%) estiment qu’ils se sont améliorés par rapport à il y a 20 ans et 78% portent un regard optimiste en prévoyant que dans 20 ans ils se seront encore améliorés. Dans le détail, le regard est également positif tant en termes de praticité (72% estiment que les médicaments sont plus faciles à prendre), d’effets secondaires mieux maîtrisés (selon 60%) ou d’efficacité (selon 58%).

L’opinion est plus partagée en matière de contrôle sur les médicaments, très certainement en raison de l’affaire du Mediator : seule une courte majorité (51%) juge que les médicaments sont mieux contrôlés qu’il y a 20 ans ; beaucoup plus (les deux-tiers, 66%) pensent néanmoins qu’ils le seront davantage dans 20 ans, preuve qu’ils croient à un changement des pratiques. Même scepticisme en matière de risque : seuls 38% estiment que les médicaments sont moins risqués qu’il y a 20 ans (19% davantage et 43% autant) ; mais une plus grande partie (50%) pense qu’ils seront moins risqués dans 20 ans.

Les Français souhaitent davantage d’informations sur les médicaments qu’ils prennent

Près de quatre Français sur dix (39%) déclarent que leur médecin ne leur donne pas suffisamment d’informations sur les médicaments qu’il leur a prescrits. Ainsi, 78% des Français vont chercher des informations supplémentaires, en priorité (58%) sur les effets secondaires ou indésirables.

Les Français vont généralement chercher ces informations sur la notice (pour 59% d’entre eux), et/ou sur Internet (pour 53%) et/ou auprès de leur pharmacien (pour 43%). A noter que l’information généralement trouvée sur Internet donne rarement satisfaction, « parce qu’on n’est pas sûr de sa qualité » (29%) ou « que les informations sont contradictoires » (11%).

Face à ce constat d’un manque d’information, une majorité de Français (57%) jugent utile d’avoir des outils sur leur téléphone portable pour gérer leur santé ou suivre leurs traitements.

Formes galéniques et lieux de rangement : le rapport quotidien des Français au médicament

Les Français dessinent une hiérarchie assez nette de leurs préférences en matière de formes galéniques, parmi les dix testés : les crèmes et pommades (73% les trouvent agréables) et les sirops (72%) ont leur préférence, suivi des gélules/comprimés (61%). A l’inverse, les sprays (33%), les gouttes pour les yeux/les oreilles (20%), les piqures (11%) ou les suppositoires (7%) sont parmi les moins appréciés.

Les Français sont par ailleurs ordonnés en ce qui concerne leurs médicaments : 75% déclarent les ranger tous au même endroit chez eux. Parmi les lieux de rangement, deux se distinguent : la salle de bains (près des deux-tiers des Français, 65%, les y rangent) et la cuisine (41%).

La santé, thème insuffisamment abordé par les candidats à la Présidentielle selon les Français

Le thème de la santé est un thème jugé « prioritaire » ou « très important » par les trois-quarts des Français (76%) dans le cadre de l’élection Présidentielle. Pourtant, les programmes des candidats dans ce domaine restent mal connus du grand public (car finalement peu abordés dans ce contexte de crise économique et financière) : seuls 11% des Français déclarent « bien » connaitre leurs propositions en matière de santé, 89% les connaissant « mal ».

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