Marseille 3ème secteur : grande incertitude dans ce secteur décisif
L’élection s’annonce tout aussi serrée en 2014. L'enquête Ipsos/Steria réalisée pour France 3 Provence Alpes et La Provence à trois semaines du scrutin ne permet pas de départager la liste PS-EELV conduite par la ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti, de la liste UMP conduite par le maire de secteur sortant Bruno Gilles (Renaud Muselier a abandonné son fauteuil en 2008 pour briguer la présidence de la communauté d'agglomération, qu'il n'a d'ailleurs pas obtenue).
Au premier tour, la liste UMP recueille 37% des intentions de vote, et devance la liste PS de six points (31%). Mais la gauche peut compter sur une réserve de voix grâce aux 11% d'électeurs de la liste Front de Gauche. Le FN est à 17% d'intentions de vote, et sera quant à lui bien présent au second tour en triangulaire. La liste citoyenne de Pape Diouf complète l'offre électorale, et obtient 4% des suffrages.
Le rapport de force du premier tour est donc légèrement favorable à la gauche, mais au second tour, c'est l'égalité parfaite : 42% d'intentions de vote pour la liste PS/EELV soutenant Patrick Mennucci, 42% également pour la liste UMP soutenant Jean-Claude Gaudin. Le FN recueille 16% des suffrages, soit quasiment le même score qu'au premier tour.
Marie-Arlette Carlotti doit en fait composer avec une conjoncture politique nationale défavorable, sans doute pour partie responsable des mauvais reports de voix en sa faveur : si 59% des électeurs au premier tour de la liste Front de Gauche ont l'intention de voter pour elle au second tour, 41% préfèrent s'abstenir (les reports pourraient être en revanche meilleurs si les deux listes de gauche décidaient de fusionner au second tour).
Elle peut en revanche s’appuyer sur un contexte local propice à sa candidature : 44% des habitants du 3ème secteur de Marseille sont en effet mécontents du travail accompli par Jean-Claude Gaudin, contre 48% de satisfaits (8% ne se prononcent pas). Sans aucune mesure avec les 71% de satisfaction relevés en moyenne par Ipsos/Steria dans les villes 25000 habitants et plus, le bilan du maire de Marseille est, de l’avis des administrés, médiocre, et pourrait stimuler un désir d'alternance.
Ces deux forces s'opposent, mais la dynamique locale l'emporte tout de même assez largement : 84% des électeurs de la liste Carlotti au second tour, 71% des électeurs de la liste Bruno Gilles et 63% des électeurs de la liste de Jean-Pierre Baumann voteront "avant tout en fonction des enjeux de leur commune", plutôt que pour manifester leur soutien ou leur opposition au gouvernement. Difficile néanmoins de savoir si le primat du local donnera dans la dernière ligne droite le petit coup de pouce à la liste de gauche qui pourrait lui permettre de passer devant.