Nicolas Sarkozy paye au prix fort la lourde défaite des Régionales

La dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point révèle la nouvelle baisse de popularité du chef de l’Etat, comme de la quasi totalité des leaders de la majorité. Sans être devenu populaire pour autant, François Fillon échappe à cette tendance baissière et bénéficie toujours d’une proportion équivalente d’avis favorables et défavorables. A gauche, Martine Aubry bénéficie d’une prime au gagnant et renforce son statut de personnalité préférée des sympathisants socialistes.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
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Après la défaite de la droite aux élections régionales, la popularité de Nicolas Sarkozy se dégrade encore fortement : à 32% d’opinions favorables (-7 points par rapport à février), la cote du Président atteint son plus bas niveau depuis son élection. Nous avons même là le troisième plus mauvais score jamais mesuré pour un président de la République depuis la mise en place du baromètre Ipsos-Le Point : seul Jacques Chirac avait fait moins bien à deux reprises, en juin 2005 au lendemain du référendum sur la Constitution européenne (27% d’avis favorables) et en avril 2006 (29%).
Nicolas Sarkozy perd aujourd’hui du terrain chez les sympathisants de gauche (-8 points, 12% de bonnes opinions) comme chez les proches de l’UMP (72%, -8 points également). Mais c’est auprès de l’un de ses soutiens traditionnels que la chute est la plus spectaculaire : seulement 35% des retraités lui accordent leur confiance, soit une baisse de 11 points en un mois et de 18 points depuis janvier. Cette tendance est encore plus marquée chez les personnes âgées de 70 ans et plus : 41% d’opinions favorables, en baisse de 17 points en un mois et de 21 points en deux mois. Dans l’optique de la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy n’obtient que 60% d’avis favorables auprès de son électorat du second tour de 2007 (contre 38% d’avis défavorables).

Dans une moindre mesure, la quasi-totalité des leaders de la majorité voient leur cote de popularité se dégrader. C’est notamment le cas de ceux qui ont été candidats aux Régionales comme Valérie Pécresse (27%, -5 points) ou Rama Yade (53%, -4 points) mais aussi d’autres personnalités plus en retrait comme Jean-François Copé (32%, en baisse de 4 points).
Dans ce contexte, la stabilité de la popularité de François Fillon fait figure d’exception. Epargnée par l’effet post-régionales, la popularité du Premier ministre n’évolue pas et reste neutre en terme de solde (46% d’avis favorables contre 46% d’avis défavorables). Le chef du gouvernement est tout de même plus populaire que le chef de l’Etat dans toutes les catégories de population testées, et fait la différence à gauche (31% de bonnes opinions, contre 12% pour Nicolas Sarkozy), chez les proches du Modem (61%, contre 34% pour Nicolas Sarkozy), comme chez les proches de l’UMP (83%, contre 72% pour Nicolas Sarkozy).

Toujours en écho au résultat des élections, les cotes de popularité de François Bayrou et Olivier Besancenot se détériorent également. Le leader du Modem n’est plus qu’à 28% d’opinions positives (en baisse de 8 points en un mois et de 13 points en deux mois) soit son plus faible score depuis son entrée dans le baromètre il y a 14 ans. Plus significatif encore, François Bayrou perd 22 points en un mois chez ses électeurs de 2007 (44%). Même si elle est moins nette, la tendance à la baisse concerne également le leader du NPA, en recul de 4 points (et de 8 points en deux mois) pour se situer à 35% de jugements favorables.

Au final, seules 5 des 31 personnalités testées ce mois-ci bénéficient de la fameuse prime au gagnant, et voient leur popularité orientée clairement à la hausse. C’est le cas de Martine Aubry, qui recueille 49% d’avis favorables, en hausse de 3 points par rapport à février et de 12 points depuis la rentrée de septembre. La Première secrétaire renforce surtout son statut de personnalité préférée des sympathisants PS, en obtenant dans son camp son meilleur score depuis 2002 : 77% d’opinions positives (+2 points depuis février et +21 points en quatre mois), qui lui permettent de devancer Bertrand Delanoë (72%, -1 point) et Dominique Strauss-Kahn (63%, -5 points).
Derrière, Ségolène Royal bénéficie aussi de son succès en Poitou-Charentes, gagne 10 points de bonnes opinions sur l’ensemble de l’échantillon (38%), et 16 points chez les sympathisants PS où elle retrouve une quatrième place (63% d’avis favorables). Même tendance pour Benoît Hamon (28% d’avis favorables, +4 points et 45%, +6 points chez les proches du PS), Daniel Cohn- Bendit (44%, +3 points) ou Marine Le Pen, qui retrouve son score de mars 2007 (24%, + 6 points). Soulignons enfin le cas de Dominique de Villepin qui recule légèrement auprès de l’ensemble des Français (à 40%) mais progresse pour le deuxième mois consécutif chez les sympathisants UMP (44% d’opinions favorables, soit 5 points de plus qu’en février et 14 points de plus depuis le début de l’année).


Fiche technique :

Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs

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