Observatoire des comportements durables des salariés européens

Ipsos a réalisé pour le compte de Lexmark une nouvelle enquête auprès de 5.676 salariés de 13 pays européens, afin de faire un point sur les comportements durables des salariés européens dans les entreprises. Cette étude reprend un certain nombre d’indicateurs mis au point lors de l’enquête menée en février 2006 dans six pays de l’Union européenne portant sur les pratiques et attitudes à l’égard de l’impression de papier en entreprise et de son impact économique et environnemental.

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
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L’enquête met en évidence un niveau d’impression de papier encore important mais en recul, une prise de conscience très progressive des salariés quant aux conséquences financières et environnementales du gaspillage et une bonne prédisposition aux changements en matière d’impression, changements qui, lorsqu’ils ont été introduits, se sont d’ailleurs révélés très efficaces.

LES SALARIÉS EUROPÉENS SE SENTENT CONCERNÉS PAR L’IMPACT ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL DU GASPILLAGE DE PAPIER

La quasi totalité des salariés européens (90%) déclare avoir conscience de l’impact économique et environnemental du gaspillage de papier en entreprise et se sentir concernée par ce problème, contre seulement une faible minorité (7%) qui en est consciente mais considère que limiter un tel gaspillage n’est pas de sa responsabilité et 3% qui estiment que ces impressions inutiles n’ont pas de conséquences financières et environnementales majeures. Le point du vue majoritaire domine très largement dans tous les pays testés et atteint des sommets en Espagne (97%), en Allemagne (95%), au Portugal (94%) et en Suède (93%). Cet avis est par ailleurs partagé par toutes les catégories de salariés, qu’ils soient des hommes ou des femmes, qu’ils soient plus jeunes ou plus âgés, qu’ils exercent leur activité dans l’industrie ou les services, dans le secteur public ou dans le privé, qu’ils travaillent au sein d’une petite entreprise ou dans un établissement de plus de 500 salariés. Il semble ainsi qu’il y ait une prise de conscience massive de l’impact du gaspillage et du rôle que chacun doit jouer dans son entreprise pour essayer de le limiter.

           
Parmi ces salariés, presque trois quarts d’entre eux (71%) assurent même avoir franchi le pas entre la prise de conscience et le geste concret et déclarent ainsi faire des efforts au quotidien pour tenter de réduire le nombre de pages imprimées inutilement. Un salarié sur cinq (19%) se dit également conscient et se sent individuellement concerné mais ne sait pas vraiment comment faire pour réduire ce gaspillage. C’est parmi les Polonais (87%), les Allemands (79%), les Britanniques (78%) et les Italiens (77%) que la proportion de salariés déclarant faire déjà attention à contenir ces pertes est la plus élevée. De même, les salariés du secteur public affirment également davantage que la moyenne (75%) tenter de réduire leurs impressions inutiles.

POURTANT, LE NOMBRE DE PAGES IMPRIMÉES RESTE ENCORE ÉLEVÉ MALGRÉ UN LEGER RECUL DANS CERTAINS PAYS

Au-delà de ce discours, il reste que le nombre de pages imprimées chaque jour au travail est encore élevé : 31 en moyenne par personne en Europe. Toutefois, si l’on compare les scores mesurés cette année avec ceux enregistrés dans six pays européens en février 2006, on constate que le nombre de pages imprimées est en baisse dans la plupart d’entre eux. C’est surtout le cas de l’Italie, où les salariés disent imprimer 32 pages en moyenne par jour contre 41 il y a seulement deux ans (soit 9 pages en moins), mais aussi de la Grande-Bretagne (33 pages en 2007, soit 5 de moins qu’en février 2006), de la France (28 pages en 2007, 3 de moins qu’en février 2006) et de la Suède (22 pages, soit 2 de moins qu’il y a deux ans).


Les résultats de cette nouvelle enquête mettent par ailleurs en évidence la préoccupation des pays nordiques à l’égard de l’environnement. Avec seulement 20 pages en moyenne pour la Norvège, 22 pour la Suède et 26 pour le Danemark, les trois pays scandinaves testés affichent un taux d’impression nettement inférieur à la moyenne européenne (31). A l’inverse, la plupart des pays de l’Europe du sud (dont l’Espagne avec 41 pages en moyenne ou le Portugal avec 35) mais aussi l’Autriche (37 pages en moyenne) apparaissent parmi ceux qui impriment le plus.        


Les disparités ne relèvent pas uniquement du pays d’origine, mais également du secteur d’activité et de la taille de l’établissement dans lequel le salarié est employé. Ainsi, les salariés qui travaillent dans les services (banque, assurance, services aux entreprises) ou le commerce impriment plus de pages que ceux travaillant dans l’industrie (respectivement 36 et 34, contre 27). De même, le taux d’impression moyen est plus élevé dans les entreprises de 500 salariés et plus (33 pages) que dans celles de moins de dix salariés (28). Enfin, on imprime plus lorsque l’on travaille dans une entreprise privée (32 pages) que  dans le secteur public (28). Cette révélation mise en évidence lors de l’enquête réalisée en 2006 est ici confirmée. D’ailleurs, cette tendance est généralisée puisqu’elle se répète dans 10 des 13 pays concernés par l’enquête, les seules exceptions à la règle étant l’Espagne, la Suède et les Pays-Bas.


Les salariés interrogés confirment la réduction – ainsi que son caractère limité - du gaspillage de papier en entreprise. 39% d’entre eux affirment ainsi gaspiller beaucoup moins (16%) ou un peu moins (23%) de papier qu’il y a deux ans, contre 23% qui avouent imprimer plus de pages inutilement et 38% qui déclarent que les choses n’ont pas vraiment évolué en la matière. Les Portugais (60%), les Britanniques (59%), les Espagnols (56%) et les Français (54%) sont les plus nombreux à affirmer qu’ils gaspillent moins de papier aujourd’hui qu’il y à deux ans.           

EN MATIÈRE D’IMPRESSION RESPONSABLE, LA PRISE DE CONSCIENCE EST DANS LES FAITS PROGRESSIVE ET LIMITÉE 

Ce nombre encore élevé de pages imprimées chaque jour implique certainement un gaspillage important, l’impression d’une bonne partie de ces documents devant au final s’avérer inutile. Dans ce sens, un salarié sur cinq (21%) reconnaît ne donner aucun usage à plus d’un tiers des pages qu’il imprime quotidiennement. Il reste que pour la majorité des salariés européens (61%), les pages imprimées inutilement représentent moins de 10% du total. Ce résultat témoigne ainsi des limites de la prise de conscience des salariés en matière d’impression « responsable ». Soulignons tout de même que si l’on compare les résultats obtenus en 2006 dans six pays européens avec ceux de cette nouvelle enquête, la proportion de personnes déclarant utiliser plus de 90% du total des pages imprimées (donc ne pas gaspiller ou presque) est là encore en recul. Ainsi, 69% des Italiens affirment aujourd’hui utiliser la quasi-totalité des pages qu’ils impriment, contre 77% en février 2006 (soit une baisse de 8 points). Même constat en Grande-Bretagne où cette proportion passe de 64% à 58% (-6 points), en Suède (63% aujourd’hui, soit une baisse de 4 points) et en Espagne (75%, -2 points). La baisse, légère, du nombre de pages imprimées s’accompagne donc d’une prise de conscience, timide, du fait qu’il reste encore du chemin à faire…  


Autre indicateur d’une prise de conscience encore limitée, les salariés européens continuent à affirmer, comme en 2006, qu’ils gaspillent peu mais que leurs collègues s’adonnent abondamment à cette pratique. Ainsi, 55% d’entre eux déclarent que là où ils travaillent, on imprime beaucoup de papier pour rien, mais la proportion de ceux qui disent la même chose à leur propre sujet chute à 27%. Le gaspillage de papier est ainsi imputé bien plus souvent à ses collègues qu’à soi-même... Cet écart est similaire dans tous les pays concernés par l’enquête et on le retrouve également dans tous les secteurs d’activité et tailles d’entreprise.


Pourtant la plupart des salariés européens se disent prêts à faire des efforts supplémentaires et se montrent optimistes quant au résultat de ces efforts. En effet, presque deux tiers des salariés d’Europe (62%) affirment que, si cela était nécessaire, ils pourraient réduire leurs impressions personnelles de 30% tout en restant productifs ; seuls 37% trouvent cet objectif trop ambitieux. Les Italiens (74%), les Polonais (73%), les Portugais (70%) et les Français (69%) sont plus nombreux que la moyenne à déclarer pouvoir réduire sensiblement leurs impressions, tout comme les salariés des entreprises de plus grande taille (68%) et du secteur de l’industrie (66%).       

UNE ENTREPRISE SUR DEUX A INTRODUIT RÉCEMMENT DES CHANGEMENTS EN MATIÈRE D’IMPRESSION…

L’évolution des mentalités en matière d’impression au travail n’est pas l’exclusivité des salariés. Une bonne partie des dirigeants d’entreprise européens semble également prendre progressivement conscience de la nécessité de faire évoluer les équipements et les comportements pour des raisons à la fois économiques et environnementales. Ainsi, par exemple, les documents écrits présentant la politique de l’entreprise en matière environnementale (c'est-à-dire un ensemble de règles ou de principes écrits, visant à promouvoir les comportements respectueux de l’environnement sur le lieu de travail) sont déjà relativement répandus en Europe. Près de la moitié des salariés européens (47%) confirment que ce type de document est disponible dans leur établissement, même si 20% d’entre eux reconnaissent ne pas connaître vraiment son contenu… Là encore, la Suède est en avance par rapport aux autres pays avec 78% des répondants déclarant qu’il existe un code environnemental écrit dans leur entreprise. Dans une moindre mesure, la Grande-Bretagne (54%) et le Portugal (53%) affichent ici un score supérieur à la moyenne européenne, de même que les entreprises du secteur de l’industrie (63%). Enfin, ce type de document est assez logiquement plus répandu dans les plus grandes entreprises (61% de celles qui comptent 500 salariés et plus) que dans celles de plus petite taille (30%).          


Mieux, de très nombreuses entreprises continuent à innover pour faire évoluer les équipements et les comportements dans ce domaine : un salarié européen sur deux (49%) déclare aujourd’hui que son entreprise ou établissement a effectivement mis en place des changements (légers ou structurels) en matière d’impression au cours des deux dernières années. Ce score européen, très significatif, atteint des niveaux encore plus élevés dans des pays tels que le Portugal (73%), la Grande-Bretagne (64%) ou encore l’Espagne (61%). Les changements ont par ailleurs été plus fréquents dans les établissements de plus grande taille (55% des entreprises de 500 salariés et plus) que dans les petites entreprises (42% pour celles de moins de 10 salariés). En revanche, on n’observe pas ici de différences significatives entre les secteurs public (50% ont introduit des changements) et privé (48%).  


Dans la plupart des cas, ces changements ont consisté en « une incitation à imprimer moins » (dans 42% des entreprises européennes concernées), mais aussi en une « augmentation du nombre d’imprimantes multi-fonctions » (41%) ou encore en l’instauration de « l’impression en recto-verso par défaut » (29%). Un salarié sur cinq (20%) fait état d’une diminution du nombre d’imprimantes et 19% de l’introduction de messages, au bas des signatures électroniques, rappelant la nécessité d’avoir un comportement responsable en matière d’impression. Enfin, l’utilisation d’une carte ou d’un code PIN pour imprimer reste encore assez marginale (12%).      

… ET CES CHANGEMENTS SE SONT RÉVÉLES PAYANTS

Loin de susciter des réticences, ces changements ont été majoritairement bien perçus par les salariés des entreprises concernées. Presque deux tiers d’entre eux (62%) considèrent en effet que les changements introduits leur ont permis d’être beaucoup (22%) ou un peu (40%) plus efficaces dans leur travail, contre seulement un tiers (33%) estimant qu’ils ont été sans effet et une très faible minorité (4%) qui les ont jugés contreproductifs. De quoi inciter les entreprises européennes qui n’ont pas encore fait évoluer leur système d’impression à le faire au plus vite ! Les Polonais, dont 87% considèrent que les changements introduits ont amélioré leur efficacité, les Autrichiens (83%), les Portugais (82%) et, dans une moindre mesure les Allemands (67%) et les Néerlandais (67%) se montrent ici encore plus satisfaits que la moyenne. Ces mesures ont été bien accueillies par toutes les catégories de salariés, qu’ils soient des hommes ou des femmes, qu’ils soient plus jeunes ou plus âgés, qu’ils exercent leur activité dans l’industrie ou les services, qu’ils travaillent au sein d’une petite entreprise ou dans un établissement de plus de 500 salariés. Mais, fait encourageant pour l’avenir, les jeunes salariés sont parmi les plus nombreux (64% pour les 18-24 ans) à évaluer positivement les conséquences des changements mis en place, de même que ceux travaillant dans des établissements de moins de 10 salariés (71%).  

              
Lorsqu’aucun changement n’a été introduit dans ce domaine, c’est, selon la majorité des salariés concernés (54%), parce que les questions liées à l’impression ne constituent pas une priorité pour l’entreprise ou l’établissement dans lequel ils exercent leur activité. Seulement un tiers des répondants (33%, mais tout de même 46% de ceux travaillant dans une très petite entreprise) cautionne le statu quo en estimant que les impressions de son entreprise ne posent aucun problème et une faible minorité (9%) estime qu’il serait trop coûteux de modifier les usages et/ou matériels disponibles actuellement. Cette majorité de salariés qui juge le changement nécessaire et qui ne l’écarte pas pour des raisons budgétaires est particulièrement forte en Pologne (78%), en Belgique (65%) et en Autriche (62%), de même que dans les entreprises de plus de 50 salariés (59%). 

LES PAYS SCANDINAVES SONT LA RÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT ; LES AUTRES PAYS SE MONTRENT CONSCIENTS DE LEUR RETARD

Interrogés sur le pays dans lequel la population tient le plus compte de l’environnement lorsqu’elle imprime des documents sur son lieu de travail, les salariés européens classent très largement en tête les trois pays scandinaves faisant partie du champ de cette enquête. Avec 32% des citations pour la Suède, 17% pour la Norvège et 11% le Danemark, ces trois pays totalisent à eux seuls 60% des réponses. Il s’agit, rappelons-le, des trois pays dans lesquels les salariés déclarent imprimer le plus faible nombre de pages par jour. L’Allemagne (11%), les Pays-Bas (8%) et l’Autriche (7%) obtiennent également des scores honorables, tandis que les pays du sud et de l’est de l’Europe apparaissent pour la plupart d’entre eux en queue de peloton. Plus révélateur, on retrouve globalement cette même hiérarchie lorsqu’on analyse individuellement les réponses des salariés de chacun des pays de l’enquête. Ainsi, si les salariés des pays nordiques sont conscients de leur avance incontestable en la matière (66% des Suédois ou encore 41% des Danois citant ici leur propre pays comme modèle), ceux des autres pays, à commencer par ceux de l’Europe du sud et de l’est, le sont aussi de leur « retard », seulement 8% des Portugais, 8% des Italiens, 6% des Espagnols, 5% des Français ou encore 2% des Polonais considérant que c’est dans leur pays que la population tient le plus compte de l’environnement lorsqu’elle imprime au travail...     


Fiche technique :

DATE DU TERRAN : du 24 octobre au 17 novembre 2007

ECHANTILLON : Les interviews ont été réalisées par téléphone et sur internet auprès de salariés issus d’échantillons représentatifs de chacun des pays suivants : France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Suède, Norvège, Danemark, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Pologne et Portugal.

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs

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