PME : la crise n'est pas encore amortie
59% des PME n'ont pas encore retrouvé leur niveau d'activité d'avant crise. La faute à une demande toujours atone, à l'incertitude politique et économique, au coût des matières premières de plus en plus pénalisant, et au traditionnel poids des charges sociales, selon l'échantillon de "petits patrons" interrogés par Ipsos pour LCL, La Tribune et BFM TV.
La sortie de crise est longue à se dessiner pour les PME françaises. L'environnement économique international (61%) et plus encore français (68%) sont toujours jugés comme étant défavorables au développement de l'entreprise par la majorité des patrons interrogés. Ces patrons sont aussi presque unanimes (87%) à critiquer l'inefficacité des efforts du gouvernement en matière d'aide aux entreprises.
Pour autant, la majorité des patrons sont tout de même satisfaits du niveau de production de leur PME (58%) et du niveau de l'activité commerciale (54%). Mais la demande est toujours atone, voire mal orientée. Que l'on s'intéresse à la demande grande consommation, à la demande interne aux PME ou à la demande des grosses entreprises, la majorité des interviewés anticipent plutôt une demande "stationnaire" (autour de 40% de citations en fonction du type de demande considéré), contre 30% qui constatent une demande "en baisse" et seulement 10% "en hausse".
Cette faiblesse de la demande explique un nombre de salariés stable dans 60% des entreprises. On sent tout de même un frémissement du côté de l'emploi, puisque près d'une PME sur quatre (23%) déclare un nombre de salariés "en hausse", contre 18% "en baisse".
Ce léger mieux concerne surtout le secteur des services, avec près de 40% des PME en phase de recrutement. Ce secteur est d'ailleurs aussi le seul où une (courte) majorité des PME déclarent avoir retrouvé un niveau d'activité d'avant crise (52% contre 46% d'avis contraire), et où l'on ne se plaint pas du niveau de la demande en pensant aux principaux freins au développement de l'entreprise. Le niveau de la demande est en revanche plus souvent cité dans le bâtiment, les travaux publics et le transport. En écho à la hausse des carburants, le transport est aussi le secteur où l'on se plaint le plus du coût des matières premières, avec l'industrie.