PME-PMI françaises : bilan de santé
La vague d'avril du baromètre des PME-PMI reste assez mal orientée. Seules bonnes nouvelles dans la grisaille, la reprise de la demande venant de la grande consommation, qui passe de -4 à +6%, et l'attitude de patrons un peu plus enclins à embaucher : de -5 à +7%. Pour tous les autres indicateurs, la tendance est à la morosité.
Du côté des bonnes nouvelles, le rebond de la demande de produit venant de la grande consommation est surtout perçue par les plus petites entreprises (de 10 à 19 salariés) : +14%, et par les entreprises de vente : +27%. En ce qui concerne le niveau d'embauche, ce sont surtout les entreprises de bâtiment qui tirent les résultats vers le haut (+13%), ainsi que les industriels (+15%).
Pour le reste, les résultats sont stables par rapport au mois dernier, en baisse sensible sur le premier trimestre. L'indice synthétique de santé des PME-PMI(*) chancelle un peu ce mois-ci, passant de 108 à 107 points. Dans le détail, la satisfaction à l'égard de la production passe de 107 à 105, de l'activité commerciale de 106 à 104. La trésorerie se redresse en revanche : de 98 à 104.
Le comportement des patrons par rapport à l'achat d'équipement repasse dans le rouge : de +3 à -2% (sauf pour le BTP : +16%). Plus globalement, la situation semble se dégrader pour tout ce qui concerne l'investissement (hors embauche comme on l'a vu) : les crédits d'investissements passent de -2 à -12%, les crédits de trésorerie de +2 à -12%.
Si les stocks sont en baisse, de -7 à -13%, le niveau des prix de vente aussi (de +5 à -4%). La demande venant des PME chute de -3 à -9% (sauf dans le secteur des ventes, où elle reste stable. Celle venant de l'export résiste mieux, à -2%, comme celle émanant des grosses entreprises (de -4 à -2%), grâce surtout aux bons résultats du secteur des services (+11%).
Au niveau macro, l'environnement économique est jugé morose : les indicateurs de confiance passent de 115 à 110 points en ce qui concerne l'évolution de la situation internationale, de 112 à 109 pour la France. Sur le marché intérieur, la grogne sociale est toujours perçue comme un frein important au développement du tissu productif : 18% des citations (17% le mois dernier). Quand aux "efforts du gouvernement", indicateur de l'enthousiasme des patrons face aux ministres, il salue l'arrivée de Raffarin III par une indifférence teintée de désapprobation : l'indice passe de 121 à 118.
(*) Cf. Fiche technique - Diaporama