

Politique : 48% des Français opposés à une nouvelle dissolution
Un profond ras-le-bol face à la situation politique actuelle
Une exaspération massive : les Français expriment une fatigue politique inédite, mêlant dégoût (51%), colère (46%) et inquiétude (43%). Le malaise traverse l’ensemble du spectre politique, traduisant un sentiment généralisé de perte de confiance envers les institutions.
Macron, premier responsable désigné : près de quatre Français sur dix (37%) désignent Emmanuel Macron comme le principal responsable de la situation, tandis que 17% mettent en cause les partis politiques et 37% jugent qu’ils partagent conjointement la responsabilité.
Une impopularité record pour le chef de l’État : seuls 20% des Français en ont aujourd’hui une bonne opinion, tandis que 80% en ont une mauvaise image (+5) ; un seuil jamais atteint depuis le début de son premier mandat. La baisse s’observe même au sein de son propre camp : 74% des sympathisants Renaissance conservent une bonne opinion de lui, mais c’est 17 points de moins que lors de notre dernière mesure, en août 2025.
Une majorité de Français favorable à sa démission : près de six Français sur dix (60%) souhaiteraient voir Emmanuel Macron quitter ses fonctions. Ce souhait est massif chez les sympathisants RN (87%) et LFI (69%), mais aussi significatif chez les électeurs LR (51%) et PS (50%).
La déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu relativement bien accueillie dans ce contexte
Dans ce climat délétère, Sébastien Lecornu suscite des jugements relativement cléments : 42% des Français ont une bonne opinion de lui, un niveau proche de celui qu’affichait François Bayrou lors de sa nomination. La majorité des interviewés émettent néanmoins un jugement critique à son égard (57%).
Globalement, sa déclaration de politique générale n’a pas vraiment convaincu ceux qui en ont entendu parler (43%), mais elle a tout de même trouvé un écho favorable auprès des sympathisants PS et LR (59% dans les deux cas).
Plus en détail, ses orientations fiscales bénéficient d’un accueil plutôt favorable. L’annonce de la suspension de la réforme des retraites laisse en revanche les Français très mitigés (53% sont satisfaits, 47% insatisfaits), avec sûrement le sentiment qu’il ne s’agit que d’un simple décalage de calendrier et non d’une annulation claire et définitive. Le geste est néanmoins relativement salué chez les sympathisants PS (69%), ces derniers ayant sans doute, à l’image de leurs élus, le sentiment d’avoir obtenu gain de cause. Un constat inverse chez les sympathisants LR, largement gagnés par l’inquiétude (74% affichent leur mécontentement).
Et maintenant ? L’heure de l’apaisement plus que de la rupture
Les Français aspirent désormais à un peu plus de stabilité : 47% s’opposent à une motion de censure, 48% rejettent l’idée d’une nouvelle dissolution. Un signe clair de manifestement de leur fatigue à l’égard des crises à répétition. Si une dissolution devait malgré tout avoir lieu, 67% des Français affirment qu’ils iraient voter — preuve que, malgré la lassitude, le lien démocratique n’est pas totalement rompu. En somme, ces résultats traduisent un certain épuisement chez les Français, qui appellent à la stabilité et au dialogue plutôt qu’à un nouveau bras de fer.
Rapport complet
À propos de ce sondage
Enquête Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour RTL menée les 14 et 15 octobre auprès de 1 001 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.
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