Popularité : la réforme des retraites ne profite ni à la majorité ni à l’opposition
Avec 30% d’avis favorables (-1 point par rapport au mois dernier), contre 66% de jugements négatifs (+1 point), Nicolas Sarkozy bat un nouveau record d’impopularité depuis son arrivée à l’Elysée. Depuis sa création en janvier 1996, ce baromètre n’a mesuré un taux de popularité aussi bas pour le président en fonction qu’en juin 2005 (27% pour Jacques Chirac au moment de la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne) et en avril 2006 (29%, lors du retrait du CPE).
Dans le détail, on constate que l’image de Nicolas Sarkozy s’est améliorée ce mois-ci chez ses principaux soutiens, les sympathisants UMP (75%, +4 points) et les retraités (43%, +5 points). Mais cette progression ne compense pas les fortes baisses observées à gauche, dans les milieux populaires et chez les jeunes. En effet, on atteint des records d’impopularité chez les proches du PS (6% d’avis favorables, en baisse de 4 points, contre 93% d’avis défavorables), chez les ouvriers (16% de jugements positifs, -12 points), ainsi que chez les personnes âgées de moins de 35 ans (22%, -8 points). Enfin, la tendance est la même chez les sympathisants du Front National : seulement 19% d’entre eux (-11 points en un mois, -33 points depuis septembre) portent aujourd’hui un jugement positif sur l’action du président, soit le score le plus faible mesuré depuis mai 2007. Rappelons qu’il y a seulement deux mois, à la suite du discours de Grenoble, la majorité de l’électorat frontiste apportait son soutien à Nicolas Sarkozy.
Certes, les jugements le concernant sont plus nuancés, toutefois la tendance est la même pour le Premier ministre. A 43% d’avis favorables (inchangé) contre 48% d’opinions négatives (-2 points), François Fillon reste à un point seulement de son plus mauvais résultat depuis son arrivée à Matignon.
Les principaux leaders de la gauche ne profitent pourtant pas de cette désaffection à l’égard de l’exécutif. La plupart d’entre eux affiche même une popularité orientée une nouvelle fois à la baisse. Dominique Strauss-Kahn (50%) perd ainsi 3 points de bonnes opinions depuis la vague d’octobre et 15 points depuis juin,Martine Aubry (43% de jugements favorables) recule de 3 points par rapport à octobre et de 6 points en deux mois et Ségolène Royal (32%) voit sa popularité se dégrader d’un point ce mois-ci et de 5 points en deux mois. Le constat est le même pour François Hollande (38%, -1 point par rapport au mois dernier, -4 en deux mois) ou encore pour les leaders de la gauche non socialiste tels qu’ Olivier Besancenot (38%, -2 points en un mois, -3 depuis septembre) ou Cécile Duflot (23%, -4 points par rapport à octobre, -7 en deux mois).
Le climat est morose pour l’ensemble de la classe politique. Le baromètre reste mal orienté pour 20 des 32 personnalités testées le mois dernier, contre seulement 9 qui voient leur popularité progresser. Parmi ces dernières on citera notamment Jean-Louis Borloo, qui gagne 2 points auprès des Français avec 48%, mais qui régresse de 2 points (64%) chez les proches de l’UMP et recule ainsi de la 3ème à la 5ème place dans le palmarès des personnalités préférées des sympathisants de la droite. En hausse également, François Bayrou (37%) progresse de 2 points auprès des Français et surtout de 7 points chez les proches de l’UMP pour atteindre 31% de jugements favorables (contre 57% d’avis critiques), son meilleur score depuis un an et demi.
Tout en haut du classement général, Rama Yade (53%, -1 point) reste pour le deuxième mois consécutif la personnalité préférée des Français, suivie de près par Bertrand Delanoë(51%, -2 points) et Bernard Kouchner (51%, +2 points), de retour sur le podium après la forte baisse du mois dernier à la suite de l’affaire de sa supposée lettre de démission.