Premier débat de la Primaire de la droite et du centre : qui a su convaincre ?

Réalisée au lendemain du premier débat télévisé opposant les 7 candidats à la primaire de la droite et du centre, l’enquête Ipsos / Sopra Steria menée pour Le Parisien-Aujourd’hui en France et BFM TV est pleine d’enseignements.

Le débat a incontestablement suscité un large intérêt auprès des Français et contribué à mobiliser une part croissante de l’électorat. Le niveau de participation et surtout la composition politique du corps électoral qui se prononcera le 20 novembre constituent deux des principales clés de l’issue du scrutin.

UNE MOBILISATION EN HAUSSE

A ce jour, 8 % des Français inscrits sur les listes électorales se déclarent certains d’aller voter au premier tour de la primaire, chiffre en progression par rapport aux enquêtes réalisées par Ipsos / Sopra Steria avant le débat. Toute la question sera de savoir si cette mobilisation est l’amorce d’une véritable dynamique ou s’il ne s’agit que d’un phénomène éphémère. Dans le détail, ce sont fort logiquement les personnes se déclarant proches des partis politiques de droite et du centre qui se révèlent les plus promptes à aller voter (23% des personnes proches des Républicains, 19% de celles proches de l’UDI et 9% de celles proches du Modem).

Quand on observe ensuite la composition de ce corps électoral potentiel, les sympathisants des Républicains en représentent 60%, ceux de l’UDI 7 %, du Modem 6% et de Debout la France 4 %.

Élément de compréhension essentiel et dont la confirmation lors du scrutin pourrait jouer un rôle majeur, l’électorat de gauche et celui du Front national représentent aujourd’hui chacun 9 % de ce corps électoral. Au total, les votants potentiels se considérant proches de la gauche, du FN ou sans préférence marquée pourraient représenter près d’un quart de l’électorat. 

À QUEL CANDIDAT PROFITE CE PREMIER DÉBAT ?

Le débat télévisé a profité à Alain Juppé, dont le capital électoral est supérieur aux dernières mesures effectuées par Ipsos / Sopra Steria alors que Nicolas Sarkozy est en retrait par rapport à ces mêmes mesures. Au premier tour, Alain Juppé dispose aujourd’hui d’une avance conséquente sur ses concurrents : il est crédité de 42 % des suffrages recueillis auprès des personnes se déclarant certaines d’aller voter le 20 novembre et devance ainsi nettement Nicolas Sarkozy (30 %). Même si le premier tour aura lieu dans 5 semaines et que la campagne est encore longue, le duel annoncé entre les deux favoris semble, sur la base de cette enquête, se profiler. Les deux « outsiders » (François Fillon 12% qui reprend la troisième place et Bruno Le Maire 11%) peinent, quant à eux, à s’imposer dans ce duel. Enfin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson obtiennent respectivement 3 %, 1% et 1%.

COMMENT SE COMPOSE L'ÉLECTORAT ?

Au-delà des résultats d’ensemble, les intentions de vote selon le profil politique des votants potentiels sont également très intéressantes. La dynamique dont bénéficie Alain Juppé s’explique à la fois par les très bons scores qu’il enregistre auprès de l’électorat proche de l’UDI, du Modem mais aussi de la gauche et par le fait que Nicolas Sarkozy n’arrive plus à le distancer nettement auprès des sympathisants des Républicains (40 % pour N. Sarkozy et 36 % pour A. Juppé) et de ceux du Front national (26 % contre 22 %).

Au second tour, Alain Juppé est crédité dans notre enquête de 61 % des suffrages, Nicolas Sarkozy obtenant 39 %. Les deux candidats font jeu égal auprès des sympathisants des Républicains et Alain Juppé obtient presque le même score que Nicolas Sarkozy auprès de ceux du Front national.

Mais la forte avance dont bénéficie Alain Juppé au second tour s’explique aussi par des reports de voix favorables des électeurs de Bruno Le Maire et de François Fillon. Ainsi, 58 % des personnes comptant voter au premier tour pour l’ancien ministre de l’Agriculture voteraient pour Alain Juppé au second tour (contre seulement 27 % pour Nicolas Sarkozy). De la même manière, 53 % des électeurs de François Fillon au premier tour voteraient pour Alain Juppé au second tour (contre seulement 33 % pour Nicolas Sarkozy).

Auteur(s)

  • Brice Teinturier, Directeur Général Délégué France, Ipsos
    Brice Teinturier
    Directeur Général Délégué, Ipsos bva (@BriceTeinturier)
  • Stéphane Zumsteeg - Directeur Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
    Stéphane Zumsteeg
    Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs

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