Santé mentale : plus d'un Français sur quatre déclare vivre des épisodes de solitude

Alors que 36% des Français sont en état de détresse psychologique, 56% chez les moins de 25 ans, Ipsos les a interrogés sur les causes de cette situation : sentiment de solitude, peur du déclassement, ou encore crainte d'être dépassé par la technologie sont autant de facteurs qui se cumulent pour expliquer la dégradation de notre santé mentale.

Auteur(s)
  • Sophie Morin Directrice d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Alors que la santé mentale est érigée comme la « grande cause » de l’année 2025, AXA Prévention et Ipsos dévoilent une étude exclusive sur l’état de la santé mentale des Français en collaboration avec le Professeur Michel Lejoyeux, chef de service et professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’Université Paris Cité. Engagée depuis 2021 dans la prévention en matière de santé mentale, AXA Prévention a utilisé pour la première fois le GHQ-12, auto-questionnaire d’évaluation des troubles psychiques ressentis, un outil de référence reconnu et validé par le corps médical à l’international.

Les résultats de cette première étude menée par AXA Prévention, fondée sur l’utilisation d’un questionnaire validé, le GHQ-12, confirment l’état de souffrance psychologique dans lequel se trouve une partie de la population française. En ajoutant des questions supplémentaires, nous avons également pu identifier ce que les participants identifiaient comme les principales causes de cette détresse psychologique. Ceci nous permet de constater l’écart entre la fréquence des cas de souffrance mentale et de troubles psychiatriques et leur insuffisante reconnaissance. Tout nous conforte à continuer à mettre en lumière l’importance de la reconnaissance, du dépistage et de la prise en charge de la santé mentale tout en sensibilisant au mieux la population à l’existence de ressources adéquates spécialisées

— Michel Lejoyeux
Chef de service et professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'Université Paris Cité

La perception de la souffrance psychologique et les freins à la consultation

Si 91% des Français estiment qu’ils vont « bien » voire « très bien » (65%) ou « à peu près bien » (26%), l’étude Ipsos pour AXA Prévention révèle qu’un Français sur trois fait l’objet d’une suspicion de souffrance psychologique selon le GHQ12. Tabou ou déni ? Sept Français sur 10 n’iront pas consulter pour des symptômes tels que la fatigue, les problèmes de sommeil, le manque de confiance en soi et des difficultés émotionnelles. 60% des Français estiment qu’il est préférable de ne pas révéler qu’on est atteint d’un problème de santé mentale afin de ne pas être mis à l’écart.

Des causes multifactorielles pour expliquer cette dégradation 

Le sentiment de solitude est omniprésent avec plus d’un Français sur quatre qui déclare vivre des épisodes de solitude et n’avoir presque personne à qui parler. Un sentiment ressenti encore plus fortement par les jeunes puisque c’est presque un sur deux qui pense que personne ne le comprend vraiment ou même ne l’écoute. Dans une société où on évoque souvent l’hyperconnexion, la solitude serait paradoxalement le nouveau problème de santé publique d’un siècle hyperconnecté. Une solitude aussi largement due à la sédentarité, elle-même étant encore une des conséquences de l’hyperconnexion.

En outre, 39% des Français disent éprouver une réelle inquiétude de déclassement social avec près d’un personne sur trois angoissée chaque semaine à l’idée de ne pas s’en sortir financièrement. À cette peur s’ajoute une crainte du dépassement par la science et la technologie ressentie par un quart des Français, et tout particulièrement pour 32% des 25-34 ans.

Face à ce constat édifiant, la prévention doit jouer un rôle clé

Il est urgent de renforcer la prévention afin d’aider au développement des bons comportements pour préserver leur santé mentale. En outre, 62% des interrogés se disent intéressés pour suivre la formation « Premier Secours en Santé Mentale » (PSSM mise en place par PSSM France). Cette dernière permet notamment de former des secouristes capables de mieux repérer les troubles mentaux et d’adopter un comportement adapté (position, information, encouragement à aller voir un professionnel etc.).

A propos d'AXA Prévention

AXAAXA Prévention, association loi 1901 à but non lucratif, a été créée en 1984 pour prévenir les risques sur la route. Dès 2011, son périmètre est élargi à la prévention santé, des accidents de la vie courante et des risques numériques. Elle devient alors la seule association de prévention multirisques. Sa vocation : « étudier et mettre en oeuvre toutes les mesures de nature à prévenir les risques auxquels sont exposés les personnes et leurs biens, spécialement en matière de circulation routière et de santé » - extrait des statuts de l’association du 01/01/11. 

AXA Prévention est présidée par Éric Lemaire et Clotilde du Fretay en est la Secrétaire Générale. Elle contribue au développement de comportements responsables. Elle initie chaque année de nombreuses actions de terrain sur l’ensemble du territoire. Elle mène des enquêtes nationales et des campagnes de sensibilisation aux risques de grande ampleur. Elle publie des documents pédagogiques à destination du grand public. AXA Prévention est un des nombreux visages de l’engagement d’entreprise responsable d’AXA. 

Plus d’informations : axaprevention.fr


A propos de cette enquête

Enquête Ipsos réalisée en partenariat avec AXA sur un échantillon de 2 000 Français représentatif âgés de 18 ans et plus, interrogés du 3 au 8 avril 2024. 

Auteur(s)
  • Sophie Morin Directrice d'études, Public Affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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