Seulement 52 % des Français estiment qu’il est facile de parler de santé mentale
Ipsos et CESI École d’ingénieurs, dévoilent les résultats d’une enquête exclusive menée pour France 2 sur la santé mentale des Français. Cette étude révèle un tabou persistant : il reste plus facile de parler d’un cancer que de troubles comme l’anxiété ou la dépression. Les jeunes générations apparaissent particulièrement concernées, tout en peinant à verbaliser leur mal-être. Si la majorité des Français saurait identifier un professionnel à consulter, l’accès reste freiné par des obstacles financiers et géographiques.
Santé mentale : un tabou qui persiste en France
L'enquête Ipsos-CESI école d'ingénieurs pour France 2 sur la santé mentale des Français révèle qu'il est plus difficile pour les Français de parler de leurs problèmes de santé mentale (anxiété, dépression, etc.) que de leurs problèmes de santé physique (cancer, diabète, etc.). En effet, si 68% des Français estiment facile de parler de ses problèmes de santé physique, ils ne sont que 52% à estimer la même chose pour leurs problèmes de santé mentale. Les plus jeunes se distinguent par une plus grande difficulté à aborder ces sujets, notamment pour la santé mentale. En effet, seuls 37% des jeunes âgés de 18 à 24 ans déclarent qu'il est facile pour eux de parler de leurs problèmes de santé mentale.
Jeunes vs seniors : un regard opposé sur la santé mentale
Les jeunes générations actuelles souffrent davantage de problèmes de santé mentale par rapport aux générations précédentes pour 81% des Français. Cette perception est partagée par toutes les catégories d'âge. En revanche, si les jeunes ont le sentiment qu'ils font plus attention aux questions de santé mentale et qu'ils parviennent plus facilement à en parler que les jeunes des générations précédentes, les séniors en doutent. En effet, 73% des moins de 35 ans ont le sentiment que les jeunes font davantage attention aux questions de santé mentale par rapport aux générations précédentes, tandis que les 60 ans et plus ne sont que 44% à partager cette perception. Même chose sur la facilité à parler des problèmes de santé mentale : 66% des jeunes estiment que les jeunes y parviennent plus facilement que les générations précédentes contre seulement 45% des 60 ans et plus.
Accès aux soins psychiques : des inégalités territoriales et sociales marquées
S'ils devaient consulter un professionnel de santé pour un problème de santé mentale, les Français sauraient identifier quel professionnel consulter (76% estiment qu'ils y parviendraient). En revanche, une proportion importante (39%) aurait des difficultés à en trouver un facilement, notamment dans les communes peu peuplées (50% dans les communes rurales ou ayant moins de 20 000 habitants). De même, 45% des Français n'aurait pas les moyens de consulter un professionnel de santé si la consultation n'était pas remboursée, une proportion qui monte à 64% chez les Français dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1250€ par mois.
Face au mal-être, les Français misent d’abord sur l’entourage et l’activité physique
En cas de prescription de médicaments pour traiter un problème de santé mentale, un nombre important de Français hésiterait à les prendre (44%). C'est notamment le cas parmi les Français les plus diplômés (48% parmi ceux ayant un diplôme supérieur au bac contre 35% parmi ceux ayant un diplôme inférieur au bac).
Lorsqu'ils se sentent mal, les Français vont avant tout pratiquer deux activités : l'activité physique (49%) et le fait de voir des amis ou des proches (42%). Dans une moindre proportion, ils peuvent adopter une alimentation plus équilibrée (24%) ou limiter le temps passé devant les écrans (17%). On remarque que les plus jeunes sont les plus nombreux à déclarer pratiquer une de ces activités.
A propos de cette étude
Enquête Ipsos-CESI École d'ingénieurs, menée du 16 au 19 mai 2025 auprès d'un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle et de région de résidence.