Toulouse : rien n'est joué
A Toulouse, la compétition municipale oppose le maire sortant Pierre Cohen (PS) à son prédécesseur Jean-Luc Moudenc (UMP). L'issue du scrutin de 2008 avait été très serrée, Pierre Cohen gagnant avec 1200 voix d'avance (50,42%). L'enquête Ipsos/Steria réalisée pour France 3 Midi-Pyrénées, France Bleu Toulouse et La Dépêche du Midi laisse présager d'un "match retour" tout aussi indécis.
Si le rapport de forces global lui est favorable, la gauche se présente au premier tour plus divisée qu'en 2008. Créditée de 36% d'intentions de vote, la liste PS-PCF-PRG conduite par le maire sortant doit composer cette fois avec une liste EELV (à 7%), une liste du Parti de Gauche (4%), une liste divers gauche (2%), en plus de l'extrême-gauche (3% également). Cette dispersion permet à la liste UMP-Modem-UDI de Jean-Luc Moudenc d'être en tête au premier tour (37%).
Mais les réserves de voix à droite sont moindres : 4% d'intentions de vote pour une liste divers droite et 6% du côté du Front National, qui ne paraît pas en mesure d'atteindre la barre des 10% nécessaires pour se maintenir au second tour. Globalement, la gauche et l'extrême-gauche totalisent 52% des intentions de vote premier tour, contre 47% pour la droite et l'extrême-droite.
Les intentions de vote second tour confirment une légère avance pour la gauche : 51% pour la liste conduite par Pierre Cohen contre 49% pour la liste de Jean-Luc Moudenc. Mais l'écart entre la gauche et la droite est plus serré qu'au premier tour, ce qui témoigne des difficultés du maire sortant à mobiliser massivement l'ensemble des forces de gauche derrière sa liste au second tour. On mesure par exemple une déperdition de l'ordre de 20% dans l'électorat de la liste EELV.
La faute peut-être à un bilan certes positif, mais légèrement en-dessous de ce que l'on mesure habituellement dans les villes de cette taille : si 61% des Toulousains sont satisfaits du travail accompli par Pierre Cohen, plus d'un sur trois (35%) se déclarent tout de même mécontents. Cette question révèle peut-être aussi un esprit "revanchard" dans l'électorat 2008 de Jean-Luc Moudenc, dont les deux tiers critiquent le mandat qui s'achève. Cela pourrait expliquer un léger surplus de motivation de l'électorat de droite, qu'on sent en creux à travers toute l'enquête : sur le niveau de mobilisation (71% des proches de l'UMP manifestent leur intention d'aller voter contre 63% des sympathisants socialistes), sur la sûreté du choix (87% des personnes qui ont l'intention de voter pour la liste Moudenc déclarent que leur choix est définitif alors que ce n'est le cas que de 66% de ceux qui ont l'intention de voter pour la liste de Pierre Cohen), sur les reports de voix. Au final, les deux principaux candidats vont s'appuyer dans la dernière ligne droite sur des socles électoraux aux caractéristiques différentes : celui de la gauche est certes un peu plus large, mais celui de la droite semble un peu plus solide.