Trajectoire professionnelle des cadres : les plus dynamiques ne sont pas ceux que l'on croit !

À l’occasion de l’évènement Be the Future qui s'interroge sur le travail et l'entreprise de demain (organisé le 25 octobre dernier), Hec Au féminin et Ipsos ont souhaité apporté un éclairage sur les trajectoires professionnelles des femmes et des hommes dans un monde professionnel en mutation.

Auteur(s)
  • Sarah Duhautois Directrice Adjointe Corporate Reputation
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L'étude réalisée auprès de 500 cadres révèle l’importance du changement qui modèle les trajectoires professionnelles de ces derniers : changement de poste, de voie, mais aussi de conditions de travail. La plupart des cadres vivent ce changement constant comme une composante stimulante de leur vie professionnelle, qui leur permet de s’orienter sur ce qui les motive vraiment et apporte du sens à leur travail ; même si certains, et notamment parmi les plus jeunes, adoptent une posture plus défensive sur les changements à venir. L’étude soulève également la question de la transmission et du passage de relais entre générations. 

CONSTRUIRE SA TRAJECTOIRE PROFESSIONNELLE… LE CHANGEMENT C’EST TOUT LE TEMPS !

La carrière professionnelle est faite de changements parfaitement intégrés dans le parcours professionnel : 

  • 2 cadres sur 5 n’ont pas suivi le parcours classique de leur secteur/métier
  • 81% ont changé plusieurs fois de postes, et 69% d’entreprise dans leur parcours
  • La mobilité professionnelle est jugée stimulante par 41% des femmes cadres, et 82% des femmes HEC.  

Elle est motivée par la volonté de progresser, de se développer professionnellement. Loin donc d’être perçu comme négatif, changer signifie réussir pour de nombreux cadres. Pour 66% d'entre eux avoir travaillé dans des univers professionnels différents, variés est effectivement considéré comme un symbole de réussite, au même titre que gagner beaucoup d’argent (64%) ou même de créer sa propre entreprise (65%).

Pour autant cette mobilité peut aussi être source de stress, notamment parmi les jeunes, qui essaient de se protéger et recherchent davantage de stabilité. La mobilité professionnelle est en effet source de stress pour 40% des cadres de moins de 40 ans et seulement 19% des 50-65 ans. Un jeune cadre sur deux travaillerait idéalement dans la fonction publique (vs. 34% des 50-65 ans). Les start-ups n’attirent que 11% des jeunes cadres, encore moins que la population de cadres dans son ensemble (15% des confirmés).

TRAVAIL DE DEMAIN : LE SENS AVANT LA PERFORMANCE…

Changer ou ne pas changer ? Quelles sont les critères qui déterminent finalement notre trajectoire professionnelle ? Pourquoi changer et pourquoi rester ? Certes l’argent reste un critère de taille dans la définition du parcours professionnel (la rémunération est importante pour 56% des hommes vs. 46% des femmes), il est néanmoins détrôné par d’autres critères jugés plus importants dans le parcours professionnel :

  • L’intérêt du poste (le fait qu’il soit stimulant) pour 74% des cadres (l’intérêt du poste compte autant pour les hommes (74%) que les femmes (73%)).
  • L’ambiance et le bien-être au travail (72%) - les femmes attachent ici plus d’importance à ce critère : 77% des femmes cadres vs. 68% des hommes.
  • Les responsabilités, l’autonomie pour 64%
  • L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (64%)

Plus qu’un travail, l’entreprise doit aussi apporter des éléments de réassurance quant à l’importance et l’utilité de chacun au sein de l’organisation. La performance individuelle seule ne suffit pas à définir la réussite professionnelle, elle doit également s’exprimer par la contribution de chacun à la société. Pour 89% des cadres, réussir sa carrière signifie ainsi avoir permis à des personnes d’exprimer leurs compétences. 88% d’entre eux estiment que réussir est synonyme d’utilité, de changements positifs sur la société et plus concrètement de création d’emplois. 

« La grille de lecture du succès n'est plus évidente, c'est moi qui dois me fixer mes critères : impact, accord avec mes valeurs, transformation de soi »,
témoigne une des jeunes femmes cadres interrogée.

Cette quête de sens est le moteur qui pousse certaines femmes à créer leur propre structure : 51% des femmes qui seraient intéressées pour travailler à leur compte le feraient notamment pour mener à bien un projet qui leur tient à cœur (vs. 33% des hommes). Les hommes le feraient avant tout pour gagner de l’indépendance par rapport à leur hiérarchie (54%).

VIVRE SA TRAJECTOIRE DANS UNE ENTREPRISE EN MUTATION

Trouver sa voie signifie également se challenger et s’adapter continuellement, notamment aux nouveaux modes de travail. Des nouveaux modes de travail bousculés principalement par :

  • Les nouvelles technologies – pour 80% des cadres interrogés
  • L’évolution des réglementations – 63%
  • L’hyper-connectivité – 62%
  • Le management par projet – 58% 

79% des cadres ont le sentiment que leur métier a changé depuis quelques années. L’organisation devient de plus en plus collaborative et transversale comme en témoigne le développement du management par projet.

S’EPANOUIR AU TRAVAIL N’EST PAS UN VŒU PIEU

Au final, malgré les changements perçus, désirés ou subis par les uns et les autres, il est important de noter que l’épanouissement au travail n’est pas une utopie.

  • 89% des cadres estiment qu’il est possible de s’épanouir dans l’entreprise (vision partagée par tous que l’on soit homme, femme, junior, senior, urbain ou non…)
  • 78% des cadres sont satisfaits du poste qu’ils occupent actuellement
  • 72% se disent même épanouis dans leur poste actuel.

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*Étude online Ipsos pour HEC Au Féminin réalisée du 30 août au 7 septembre 2016 auprès de 501 cadres français âgés de 25 à 65 ans, en activité, hommes et femmes, tous secteurs d’activité et 178 anciens élèves HEC âgés de 25 à 65 ans. 

Auteur(s)
  • Sarah Duhautois Directrice Adjointe Corporate Reputation

Ipsos France