65% des femmes souhaitent bénéficier d'un soutien psychologique en cas de difficultés personnelles ou professionnelles
Santé des salariés : évolutions et disparités entre sexes
Près de 8 salariés sur 10 se disent satisfaits de leur travail, un chiffre stable depuis 2011. Leur confiance dans leur avenir professionnel demeure élevée (75%). Ce chiffre n’a cessé d’augmenter entre 2012 (64%) et 2018 (73%). Après une baisse en 2019 (70%), il repart à la hausse dès 2020.
L’évaluation de leur qualité de vie au travail par les salariés a progressé d’année en année : 32% la jugeaient bonne en 2012, ils sont 41% en 2023. 72% des salariés sont satisfaits du niveau de flexibilité proposé par leur entreprise, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2020.
La grande majorité (65%) des salariés (62% des femmes et 68% des hommes) déclare être en bonne santé. Ce chiffre, toujours élevé, baisse cependant régulièrement depuis 2011 (71%). Une baisse un peu plus marquée chez les femmes : 70% d’entre elles se déclaraient en bonne santé en 2011, 67% en 2018 et 65% en 2022. Alors que pour la même période, ce taux chez les hommes se maintenait autour des 70% (72% en 2011, 70% en 2018 et 69% en 2022).
Les femmes salariées sont plus nombreuses que les hommes à se dire en mauvaise santé physique (41% vs 34%), et ce en dépit d’un meilleur suivi médical. Et près de la moitié d’entre elles (44% vs 32% pour les hommes) se déclare en mauvaise santé psychologique (+4 pts vs 2022).
Une perception de leur santé psychologique conditionnée par une inquiétude grandissante chez les femmes
Les femmes salariées interrogées se disent de plus en plus inquiètes face à la situation financière de leur foyer (42% vs 33% pour les hommes, et +7 pts vs 2022), et sont davantage préoccupées par l'avenir de leurs enfants (41% vs 33% pour les hommes, et + 9 pts vs 2022). Elles sont également plus inquiètes de la situation du monde (82% vs 71%) et l’environnement (80% vs 69%).
Plus d’une salariée sur deux (55% vs 45% des hommes) déclare avoir souffert de troubles psychologiques au cours des 12 derniers mois : troubles anxieux (37%), troubles de l'humeur/dépression (rencontrés par 30% des femmes salariées), épuisement professionnel/burn-out (25%), troubles liés au traumatisme et au stress (21%).
Un tiers des salariés concernés (femmes et hommes) attribue ce mauvais état de santé psychologique à des origines professionnelles, un tiers à des origines personnelles et un tiers aux deux. S’agissant des raisons personnelles, les femmes se démarquent cependant très nettement sur l’aspect financier : 39% (vs 26% des hommes) lient leur mauvaise santé mentale à leur situation financière. Une situation que peuvent expliquer le travail à temps partiel, qui concerne 17% des femmes (vs 7% des hommes) et la situation de monoparentalité. Cette situation, qui concerne 25% des familles en France étant assumée dans 85% des cas par une femme (INSEE). S’agissant des raisons professionnelles, les femmes mentionnent l’intensité et le temps de travail (65% vs 59% des hommes, et +7 points par rapport à 2022) ainsi que la dégradation des rapports sociaux au travail (41% vs 38%).
Regards croisés sur la santé psychologique des femmes salariées
Les femmes sont surreprésentées dans les métiers de la Santé et l'Action sociale (67% des salariés du secteur sont des femmes [2]), un secteur dans lequel les salariés se déclarent en moins bonne santé que la moyenne.
En effet, 47% d’entre eux jugent leur état de santé physique mauvais (vs 37% tous secteurs confondus), et 45% considèrent avoir un mauvais état de santé psychologique, contre 38% pour l'ensemble des salariés. Les salariés de ce secteur souffrent davantage de fatigue chronique (51% vs 40%), et de troubles du sommeil (37% vs 31%), et parlent même d’« épuisement émotionnel lié au travail », pour 45% d’entre eux (vs 34%).
Enfin, ce secteur est également celui dans lequel la part des salariés qui se sont vu prescrire un arrêt maladie est la plus importante : 63% contre 50% tous secteurs confondus, un chiffre en hausse de 10 points par rapport à 2022[3].
Accompagnement psychologique au travail : les attentes des femmes
Face à la progression des risques psychosociaux, les femmes sont particulièrement en attente d’accompagnement de la part de leur employeur. 65% d’entre elles souhaitent bénéficier d'un soutien psychologique en cas de difficultés personnelles ou professionnelles (vs 57% des hommes). Les femmes sont également davantage intéressées par des solutions de gestion du stress (70% vs 55% des hommes). Elles sont aussi en attente d’accompagnement en cas de maladies graves (71%) et au moment de leur retour au travail après un arrêt maladie (64%, en hausse de 6 points par rapport à 2022).
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A propos du Malakoff HumanisActeur majeur de la protection sociale, Malakoff Humanis est né en janvier 2019 du rapprochement des groupes Malakoff Médéric et Humanis. Malakoff Humanis détient près de 15 % de parts de marché de l’assurance collective. Dans le cadre de la gestion de la retraite complémentaire Agirc-Arrco, le Groupe verse 39,7 Mds€ d’allocations à 6,2 millions d’allocataires, et collecte les cotisations auprès de près de 600 000 entreprises et 7,2 millions de cotisants. www.malakoffhumanis.com |
A propos de cette étude
Le baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis a été mené du 17 mars au 5 avril 2023, auprès de 3 500 salariés exerçant une activité professionnelle dans une entreprise privée ou dans une entreprise publique avec un contrat de droit privé.
[1] « Santé des femmes au travail : des maux invisibles », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes, Sénat, 28 juin 2023 / « Santé mentale des femmes », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Assemblée Nationale, 11 juillet 2023.
[2] L’ensemble des données du baromètre Malakoff Humanis concerne les salariés du secteur privé.
[3] Baromètre Absentéisme 2023 Malakoff Humanis
