Alzheimer : la 2e maladie la plus crainte des Français

Ipsos, Notre Temps, La Croix et La Recherche sur Alzheimer se sont questionnés sur l’état des lieux des représentations et connaissances de la population Française sur la maladie d’Alzheimer. Comment les Français perçoivent-ils cette maladie ? Pensent-ils qu’il y a un risque important qu’ils l’aient un jour ? Comment se sentent ils informés sur cette maladie ? Quel est leur niveau de connaissance réel de la maladie ?...

Auteur(s)
  • Luc Barthélémy Directeur de Clientèle, Public affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs
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Après 65 ans, la fréquence de la maladie s’élève à 2 à 4 % de la population générale, augmentant rapidement pour atteindre 15 % à 80 ans. Ainsi environ 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer aujourd’hui en France. Elles devraient être 1,3 million en 2020, compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie.[1] On compte 47 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et il apparaît chaque année 9.9 millions de nouveaux cas. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas.[2]

Une maladie dont les Français ont très peur 

La maladie d’Alzheimer est la 2ème maladie la plus crainte des Français (20%), derrière le cancer mais devant le SIDA et à égalité avec l’AVC.

66% des Français craignent d’être un jour atteints par la maladie D’Alzheimer. Souvent considérée comme une maladie du grand-âge, elle suscite pourtant un sentiment de crainte très fort chez les très jeunes (71% des 18-24 ans) comme chez les plus âgés (68% des 70 ans et plus). Si les plus jeunes en ont plus peur que leurs parents, c’est parce qu’ils lient la maladie à la fin de vie et à une forme de dépendance totale qui leur fait très peur eu égard à leur vie actuelle (extrêmement autonome, ouverte à toutes les possibilités, etc.).

35% des Français estiment qu’ils ont un risque important d’être un jour atteints par la maladie. Là encore les plus jeunes soucieux de ce problème puisque 41% des 18-24 ans considèrent ce risque comme important. Si ce risque est plus fortement ressenti par les plus jeunes, c’est parce qu’ils sont beaucoup plus confiants dans la recherche pour guérir à termes des maladies comme le cancer ou le sida que des maladies « de la vieillesse » comme l’Alzheimer.  

Une maladie à laquelle 1 Français sur 2 a déjà été confronté dans son entourage…

80% des Français estiment que la maladie d’Alzheimer a augmenté au sein de la population au cours de ces 10 dernières années. Plus d’un tiers des personnes interrogées considère même qu’elle a beaucoup augmenté (34%).

49% des Français ont eu dans leur entourage un malade d’Alzheimer. 1 Français sur 5 déclare même en avoir eu plusieurs parmi ses proches (21%). Le niveau de confrontation avec la maladie augmente logiquement avec l’âge puisque 63% des Français âgés de 70 ans et plus déclarent avoir eu dans leur entourage une personne atteinte de la maladie.

30% de l’échantillon interrogé soit près d’un tiers des Français ont déjà soupçonné l’un de leur proche d’avoir la maladie d’Alzheimer. 12% des Français ont même déjà eu des soupçons pour eux-mêmes.

…et pourtant le niveau de connaissance de la maladie est très faible

55% déclarent avoir le sentiment d’être mal informés sur la maladie d’Alzheimer en général.

Ils en savent encore moins en ce qui concerne les signes d’alerte et les symptômes de la maladie (61% se disent mal informés sur le sujet), les professionnels de santé à aller consulter en cas de suspicion de la maladie (66%), les moyens existants permettant de diagnostiquer la maladie (70%) les comportements permettant de réduire le risque d’être atteints par la maladie d’Alzheimer (73%).

Dans les faits, seulement 14% des Français ont une bonne connaissance de la maladie (ils ont donné 8 bonnes réponses ou plus). Sur un quizz de plus de 10 questions, la plupart des Français affichent de fortes méconnaissances alors même qu’ils sont aujourd’hui souvent confrontés à la maladie :

  • Une petite majorité de Français seulement sait qu’un diagnostic précoce permet de mieux freiner la progression de la maladie (53%). Il n’y a qu’1 Français sur 2 qui sache que lorsque l’on a la maladie d’Alzheimer, on n’oublie pas tout en quelques semaines (50%)
  • Ainsi, seule une minorité de Français sait qu’il existe plusieurs formes de maladie d’Alzheimer (45%), qu’il est possible de réaliser un diagnostic précoce de la maladie (42%), que les traitements actuels permettent de ralentir la progression de la maladie (30%), qu’il existe des tests fiables pour la dépister (27%) ou encore qu’il existe des comportements préventifs permettant de limiter le risque d’être atteint par la maladie d’Alzheimer (25%)

Les Français placent beaucoup d’espoirs dans la recherche médicale mais considèrent qu’on ne pourra jamais guérir complétement la maladie d’Alzheimer

Des Français confiants dans l’avenir de la recherche scientifique sur la maladie, un peu plus nuancés sur l’évolution des aides non médicales apportées aux malades. Ainsi, ils jugent qu’il y aura des progrès importants dans le domaine du diagnostic et des traitements :

  • 81% dans les tests permettant de mieux diagnostiquer la maladie d’Alzheimer
  • 76% dans les traitements médicamenteux permettant de ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer
  • 74% dans la prise en charge de la qualité de vie des patients souffrant de la maladie d'Alzheimer
  • 70% dans les traitements non médicamenteux permettant de ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer
  • 68% dans les aides proposées aux personnes qui s'occupent d'un proche souffrant de la maladie d'Alzheimer

Malgré tout, 59% des Français estiment que même si on pourra la freiner, on ne pourra jamais vraiment guérir la maladie d’Alzheimer.  A l’opposé, 41% considèrent qu’un jour on pourra la guérir complétement et que la recherche trouvera un traitement permettant d’arrêter le processus de dégénérescence.

 

 

Fiche technique : 
Enquête réalisée par internet du 23 au 25 juin 2017 auprès d’un échantillon de 1058 personnes, représentatif de la population Française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables de sexe, d’âge, de profession, de région et de catégorie d’agglomération.

[1] INSERM / [2] OMS

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  • Luc Barthélémy Directeur de Clientèle, Public affairs
  • Etienne Mercier Directeur Opinion et Santé - Public Affairs

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