AXA Mind Health Report : la santé mentale continue de se dégrader à travers le monde
La santé mentale dans le monde continue de se détériorer selon la cinquième édition du Rapport AXA sur la Santé mentale. L'étude, menée en collaboration avec Ipsos, vise à identifier les problèmes de santé mentale et de bien-être dans la société mondiale afin d'élaborer des solutions pour les atténuer. Nous avons interrogé 17 000 personnes de 16 pays sur les territoires européens, américains et asiatiques.
Chiffres clés
▶︎ 32% de la population éprouve actuellement des troubles mentaux, un chiffre stable depuis 2023.
▶︎ 44% des jeunes adultes déclarent actuellement avoir des problèmes de santé mentale.
▶︎ 52% des jeunes adultes déclarent que l'utilisation intensive des réseaux sociaux et des appareils digitaux de manière négative leur santé mentale.
▶︎ 52 % des répondants souhaitent que leur entreprise mette en place un soutien en matière de santé mentale.
La santé mentale dans le monde reste préoccupante : une nouvelle détérioration
Le Mind Health Index (MHI) est un indice crée par des chercheurs à partir d’un questionnaire d’une cinquantaine de questions qui permet de mesurer la santé mentale dans le monde en tenant compte d’un certain nombre de facteurs très variés (les symptômes de détresse psychologique, la qualité des relations sociales, etc.). Il permet d’identifier 4 typologies d’individus : les personnes épanouies, les personnes qui s’en sortent, les personnes qui basculent et les personnes en difficulté. Ces dernières se caractérisent une absence probable de bien-être dans la plupart des domaines qui entraîne une détresse psychologique et une altération des facultés psychosociales. En 2024, le MHI montre que l’état de santé mentale ne s’améliore pas : 25% sont considérés comme épanouis (+1pt), 32% qui s’en sortent (-1pt), 29% qui basculent (+1pt) et 14% en grandes difficultés mentales (-1pt).
Les scores du DASS permettant d’évaluer une suspicion de Dépression d’Anxiété et de Stress sont aussi très préoccupants et se détériorent. La proportion de personnes susceptibles de souffrir de dépression augmente (47% contre 44% en 2023), il en de même pour ceux susceptibles de souffrir de stress (64% contre 62% en 2023). Quant à l’anxiété, elle atteint un niveau record : 23% des personnes seraient susceptibles d’en souffrir contre 20% en 2023 et 17% en 2022. Au global, un quart de la population globale serait potentiellement concerné par des symptômes sévères de dépression, d’anxiété ou de stress (contre 23% en 2023).
Et près d’un personne interrogée sur trois déclare souffrir actuellement d’un problème de santé mentale (32%) : bien que cette proportion reste inchangée par rapport à 2023, il est important de rappeler qu’en 2022, 27% des personnes interrogées déclaraient souffrir d’un problème de santé mentale.
Ces 3 différents indicateurs (MHI, DASS et auto-déclaration de problèmes mentaux), même s’ils sont relativement différents, permettent de conclure que le mouvement actuel irait probablement dans le sens d’une détérioration de la santé mentale dans le monde.
Dans le même temps, on observe que les jeunes générations et les femmes sont plus dans la tourmente
Déjà dans l’œil du cyclone en 2023, l’état de santé mentale des jeunes générations âgés de 18 à 24 ans ne s’améliore pas. Plus de 2 jeunes sur 5 (42%) seraient concernés par des symptômes sévères de dépression, d’anxiété ou de stress, et une proportion similaire (44%) déclarent eux-mêmes souffrir actuellement d’un problème de santé mentale.
Tout aussi préoccupant, c’est aussi l’état de la santé mentale des 25-34 ans qui se détériore cette année : 37% seraient concernés par des symptômes sévères de dépression, d’anxiété ou de stress, une augmentation significative de 8 points par rapport à 2023 et 42% déclarent eux-mêmes souffrir actuellement d’un problème de santé mentale, soit une hausse de 4 points en un an.
L’inégalité hommes/femmes persiste : seules 23% d'entre elles sont considérées comme épanouies dans le MHI contre 27% des hommes. En ce qui concerne les problèmes de santé mentale actuelles (34% des femmes contre 31% des hommes) ou les symptômes liés à la dépression sévère, l'anxiété et le stress (27% des femmes contre 24% des hommes), une fois de plus, les femmes sont plus susceptibles d'être surreprésentées. Toutefois, l’état de santé mentale des hommes montre aussi une détérioration cette année.
Certains facteurs semblent contribuer négativement à l’état de la santé mentale dans le monde
76% des personnes déclarent que de multiples facteurs affectaient leur santé mentale : 5 facteurs en moyenne. L’instabilité financière et l'insécurité de l'emploi (53%), l'incertitude quant à l'avenir dans un monde en rapide évolution (53%), l'exposition constante aux nouvelles négatives dans les médias (45%), l'agitation socio-politique (42%), la solitude et l'isolement social (40%).
L'utilisation excessive des réseaux sociaux et du digital est susceptible d’engendrer un impact négatif sur la santé mentale des jeunes adultes (18-24 ans). Plus d’un jeune sur deux (52%) déclare que l’utilisation excessive de ces media a un impact négatif sur leur santé mentale, contre 36% auprès de la population générale. Dans le même temps, si les jeunes déclarent que les réseaux sociaux peuvent être un substitut aux interactions physiques (52%), c’est aussi pour eux un moyen d’établir de nouvelles relations (51%). En outre, ils constituent une source importante d'information pour près d’une jeune sur deux (47%).
Le niveau d’information sur la santé mentale et les moyens qui permettent de mieux s’en occuper sont plutôt bons mais doivent s’améliorer
Une grande majorité des personnes interrogées se sentent généralement bien informés sur le sujet de la santé mentale : que faire s’ils estiment souffrir d’un problème de santé mentale (71%), quels professionnels de santé à consulter en cas de besoin (71%), les symptômes qui doivent les alerter (70%), les facteurs de risques (69%), que faire s’ils pensent qu’un de leurs proches souffrent d’un problème de santé mentale (66%)
Toutefois, moins de la moitié des personnes interrogées se sent bien informé (47%) sur ces cinq aspects, qui sont véritablement des aspects fondamentaux.
Globalement dans le monde, la plupart des personnes ont confiance envers leur famille et amis s’ils ont besoin d’être soutenus en matière de santé mentale (66%). De plus, s’ils ont besoin de s’exprimer sur des préoccupations ou problèmes liés à leur santé mentale, la plupart le font (78%) : c’est d’abord vers la famille que les personnes se tournent (52%), les amis ensuite (38%) et les professionnels de santé (21%). Peu restent dans le silence (22%), à l’exception des personnes considérées en grande difficultés (MHI) : 31% d’entre elles ne s’expriment pas sur leurs préoccupations.
Au travail, de nombreux irritants à régler et une attente des salariés vers un accompagnement de l’entreprise
Le niveau de stress et ses impacts sont loin d’être négligeables, cela se traduit notamment par des symptômes d’ordre physique et psychologique. Plus d’un salarié sur deux éprouve un niveau de stress significatif (53%, notes 6-10). Les femmes (55%) et les plus jeunes (61%) sont encore une fois des populations plus enclines à déclarer du stress au travail.
Les salariés concernés par le stress au travail déclarent subir 3 impacts en moyenne : d’abord des troubles du sommeil (38%) et des symptômes d’ordre physique (32%) mais aussi des sautes d’humeur, une irritabilité accrue (30%).
La proportion d’arrêts maladies en raison de problèmes de santé mentale progresse. 27% des salariés déclarent avoir été en arrêt maladie au moins une fois ces 12 derniers mois à cause de problèmes liés au leur santé mentale, un chiffre préoccupant et en augmentation de 4 points.
Les facteurs professionnels ayant des impacts sur la santé mentale des salariés sont très diversifiés. En tête le niveau de salaire, plus d’un sur deux évaluent cet aspect comme ayant un impact négatif sur leur santé mentale (54%), suivis de la charge de travail (52%), l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle (51%), la stabilité de leur emploi (48%) et le mode de management (48%).
Pour améliorer leur santé mentale, les salariés sont en attente d’un réel soutien sur leur lieu de travail. Près de 2 salariés sur 5 considèrent que le manque d’accès à des ressources en matière de santé mentale sur le lieu de travail a un impact négatif sur leur santé mentale (41%). Ce résultat souligne le besoin d’améliorer le niveau de soutien et de proposer plus de ressources pour soutenir les salariés. D’ailleurs, plus d’un salarié sur deux attend un tel soutien de la part de son employeur (52%). Ces attentes sont particulièrement prononcées chez les jeunes (59%) et les personnes subissant des niveaux de stress particulièrement élevés (61%).
En savoir plus sur le Mind Health Index
Le Mind Health Index (MHI) est un outil proactif d'évaluation et de promotion du bien-être mental. Partie intégrante de l'AXA Mind Health Report, il permet d'évaluer l'état mental des individus.
Comment l'indice est-il construit ?
L'indice est basé sur 50 questions relatives à treize facteurs distincts affectant la santé mentale :
- Les modérateurs : Il s'agit généralement de domaines sur lesquels les gens ont peu de contrôle : la qualité du système de santé local, par exemple, ou les problèmes de santé mentale actuels et passés.
- Les actions positives : Il s'agit d'actions que les personnes peuvent entreprendre pour améliorer leur bien-être mental : activité physique, hygiène de vie, alimentation, par exemple.
- Les résultats : Il s'agit de la combinaison des résultats concernant les actions positives et les modérateurs. Ils peuvent être positifs (satisfaction de leur vie actuelle, bonheur) ou négatifs (anxiété, stress, dépression).
De la difficulté à l'épanouissement
L'indice classe ensuite les personnes dans l'une des quatre catégories suivantes : de la difficulté mentale à l'épanouissement.
- En difficulté : Leur absence de bien-être dans la plupart des domaines est susceptible d'entraîner des difficultés. Ils sont sujets à une détresse émotionnelle et psychosociale.
- Languissant : la léthargie représente l'absence de bien-être positif. Si vous végétez, vous ne fonctionnez pas à plein régime, vous pouvez vous sentir démotivé et avoir du mal à vous concentrer. Les personnes qui se languissent courent un risque accru de développer une maladie mentale.
- Qui s’en sort : ce sont des personnes qui peuvent avoir quelques zones de bien-être, mais pas suffisamment pour atteindre l'état d'épanouissement. Les personnes qui s'en sortent peuvent éprouver un sentiment de bien-être atténué par rapport à celles qui s'épanouissent.
- Epanouis : l'épanouissement représente l'apogée d'une bonne santé mentale (bien-être social, psychologique et émotionnel).
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A propos de cette enquête
Enquête Ipsos pour AXA menée de 8 octobre au 11 novembre 2024 auprès de 17000 personnes dans 16 pays du monde (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie, Irlande, Belgique, Suisse, Chine, Hong Kong, Japon, États-Unis, Mexique, Turquie, Thaïlande et Philippines).