Baromètre Covid-19 : la majorité des Français approuve le calendrier de déconfinement
Ipsos livre ses analyses des résultats de la 8ème vague hebdomadaire du baromètre COVID19. Réalisée par Ipsos pour l’association Datacovid auprès de 5 000 Français âgés de 18 ans et plus du 5 au 9 juin, cette vaste enquête a pour ambition de proposer des données anonymes et en open data aux scientifiques, aux acteurs publics et à tous les citoyens qui combattent l’épidémie. Il s’agit de leur délivrer des informations leur permettant de comprendre la dynamique de l’épidémie de Covid19, ses déterminants et ses impacts sanitaires, économiques et sociaux.
Les Français se sont encore beaucoup relâchés dans l’application de la plupart des gestes barrières
Quelques jours après la phase 2 du déconfinement, le relâchement est total et surtout de plus en plus rapide. Moins d’un Français sur deux déclare appliquer tout le temps le maintien d’une distance d’un mètre avec les personnes hors du foyer (48%, -3 pts depuis la semaine dernière mais surtout -24 pts depuis début avril). Seulement 56% évitent systématiquement les regroupements (-7 pts depuis la semaine dernière et -29 pts depuis début avril). L’application de gestes barrières comme ne pas serrer la main, ni embrasser est à son plus bas niveau historique (76%, -3pts) depuis la vague 7 et -11 pts depuis la vague 1).
Toutefois, l’application de deux gestes essentiels continue de progresser cette semaine : l’utilisation du gel hydroalcoolique (34%, +1 pt) et le port du masque (30%, +2 pts).
Les Français semblent assumer la responsabilité des possibles conséquences de ce relâchement en considérant massivement que si une 2ème vague d’épidémie survenait dans les prochaines semaines, ils en seront les principaux responsables (78%). Rares sont ceux qui feraient porter le chapeau au gouvernement qui aurait déconfiné trop tôt (14%) ou aux entreprises, services publics et administrations qui auraient été incapables d’imposer le respect des gestes barrière (6%).
Le nombre de contacts sur 24h avec des personnes situées à moins d’un mètre « explose » face à une épidémie dont la majorité des Français n’a plus peur
Les comportements de distanciation sociale continuent de se relâcher avec une nouvelle progression du nombre moyen de personnes avec lesquelles il y a eu un contact rapproché : 11,3 personnes en moyenne chez les personnes qui sortent dehors contre 8,5 la semaine dernière et 4,2 début avril.
Si le phénomène de relâchement est aussi fort, c’est surtout parce que l’épidémie fait de moins en moins peur. En moins de 3 semaines, la perception que les Français ont de la situation a radicalement changé. A la mi-mai, la majorité des Français anticipait une 2ème vague aussi forte que la première (59%) et un nombre de décès important dans les prochains mois (65%)[1]. Désormais, ils ne sont plus que 17% à considérer qu’une 2ème vague d’épidémie est inéluctable. La grande majorité estime plutôt qu’il y aura des zones en France où l’épidémie reprendra mais qui seront maîtrisées avant que la situation ne dégénère (63%), tandis qu’1 Français sur 5 considère même que ce sera la fin de l’épidémie (20%).
Par ailleurs, les Français ne sont plus que 46% à citer l’épidémie comme l’une de leur principale préoccupation, une chute de 10 points en une semaine et de 20 points depuis la mi-mai. Les préoccupations environnementales restent à un niveau élevé (37%, +1 pt).
Les conséquences économiques et sociales de l’épidémie font de plus en plus peur aux Français, la priorité à court terme est d’épargner
Ce sont surtout, les préoccupations socio-économiques qui repartent à la hausse : le chômage (à 32% avec une progression de 5 pts) mais aussi les inégalités sociales (à 30% avec une progression de 3 pts) et surtout le pouvoir d’achat continue à augmenter (37%, +1 pt).
Et le niveau de ces craintes explique probablement en partie que lorsqu’on leur demande ce qu’ils feraient s’ils recevaient de manière inattendue une somme d’argent, 6 Français sur 10 déclarent qu’ils l’épargneraient au cours du mois prochain (60% contre 39% qui la dépenseraient). Toutefois, la force de ce souhait est modérée car sur une échéance de 6 mois, le souhait d’épargner chute (52% contre 48% qui dépenserait la somme obtenue).
1 Français sur 2 se dit satisfait de la gestion actuelle de l’épidémie par le gouvernement : une approbation majoritaire du calendrier de déconfinement et des différentes mesures mises en place…
Les Français sont partagés sur l’action du gouvernement. Si 50% d’entre eux s’en disent satisfaits, 50% en sont aussi insatisfaits. Une opinion plus partagée que ce que l’on observait en avril quand seulement 38% des Français jugeaient positivement l’action du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie contre 62% qui s’en disaient insatisfaits (enquête coronavirus – suivi de l’opinion internationale – Ipsos/Cevipof).
Le calendrier des mesures de déconfinement a probablement permis au gouvernement de regagner en popularité et notamment avec la levée de l’interdiction de déplacements à plus de 100 km (63% estiment que cette mesure a été prise au bon moment contre 18% qui l’estiment trop rapide et 18% trop tardive), la réouverture des cafés et des restaurants (56% considèrent qu’elle quand il le fallait, 26% trop tôt et 18% trop tard) ou encore la réouverture des plages (53% disent qu’elle a été prise au bon moment), des parcs et jardins à Paris (52%) ou encore des salles de cinéma (49% affirment qu’elle a été prise au bon moment, 35% trop vite, 16% trop tard).
…mais beaucoup critiquent encore la décision d’organiser le second du second tour des élections municipales le 28 juin
En revanche, les opinions sont beaucoup plus partagées en ce qui concerne la date du second tour des élections municipales. Si presqu’un Français sur deux considère que le gouvernement a bien fait en décidant qu’elles se dérouleront le 28 juin (48%), en revanche une proportion presque équivalente estime que c’est trop tôt (45%), tandis que 7% pensent que c’est trop tard.
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