Baromètre de la solidarité : pour quelles causes les Français projettent-ils de donner en 2024 ?

Alors que s’est ouverte la période de déclaration de revenus et de la fortune immobilière, Apprentis d’Auteuil publie les résultats de la cinquième édition de son baromètre annuel de la solidarité. Cette étude, réalisée par Ipsos, a été conduite auprès d’un échantillon représentatif de la population française ainsi qu’auprès d’un échantillon de Français disposant de « très hauts revenus » (120 000 € ou plus par foyer et par an, moins de 2% des foyers fiscaux).

Lors de la dernière édition de ce baromètre en 2023, alors que les foyers étaient touchés de plein fouet par l’inflation, les Français exprimaient leur envie de continuer à s’engager pour plus de solidarité à l’égard des associations et des organismes qui défendent les plus fragiles mais craignaient de devoir diminuer le montant de leurs dons.

Dans un contexte toujours marqué par l’inflation et par une croissance économique en berne, la générosité des Français et de ceux disposant de revenus élevés résiste-t-elle ? Plus généralement, quelle sera la place pour la solidarité dans une période, toujours très morose, qui nourrit chez les Français des inquiétudes fortes à la fois concernant leur propre situation et celle des autres ? 

La solidarité persiste malgré l'inflation

Malgré une baisse de leur pouvoir d'achat, les Français restent fidèles à leurs valeurs de solidarité. Le nombre de donateurs se maintient en 2023 (51%, +1 point), et le montant moyen des dons progresse même légèrement (371€, +38€). Les perspectives semblent également rassurantes pour la suite, 54% des Français ayant ou comptant donner en 2024.

 

Des dons toujours en hausse du côté des très hauts revenus : Moins touchés par l'inflation, les Français aux revenus les plus élevés (plus de 120 000€ par foyer et par an) se montrent particulièrement engagés. Conscients des besoins croissants des associations, 81% d'entre eux ont effectué des dons en 2023 (un niveau record en 5 ans), et 83% prévoient de renouveler ce geste en 2024. Le montant moyen de leurs dons est également en hausse et atteint son niveau le plus haut depuis le début du baromètre (2 686 €, +314 € en 1 an).

 

L’aide aux plus démunis et l’éducation, deux causes pour lesquelles les Français projettent de plus en plus de donner

 L’aide au plus démunis passe cette année en tête des causes pour lesquelles les Français projettent de donner (38% de ceux qui prévoient de donner en 2024 comptent donner pour cette cause, +6 points) détrônant la santé et la recherche médicale (37%, -1 point).

 

Viennent ensuite la défense des animaux (28%, + 3 points) et l’enfance, la jeunesse et l’éducation (24%, + 4 points). Les situations d’urgences sont quant-à-elles moins citées cette année (17%, -5 points) mais les intentions de dons pour cette cause peuvent évoluer très rapidement en fonction du contexte (leur niveau était à 33% en 2022, peu après le début de la guerre en Ukraine).

L’information sur les avantages fiscaux progresse

Cette année, près de la moitié des Français déclarent savoir que le plafond de déduction des dons aux associations (permettant de bénéficier d’une déduction de 75% sur l'impôt sur le revenu) est passé à 1000 € en 2020 (+4 points en 1 an, +20 points par rapport à 2020).

 

Les avantages fiscaux liés aux dons restant un levier puissant encourageant les Français à donner, le développement de la notoriété de ces avantages est un enjeu particulièrement important.

Dans un contexte économique encore morose mais moins anxiogène, les facteurs incitant les Français à modifier le montant de leurs dons évoluent

Ces enseignements viennent conforter les résultats observés depuis le début de l’année sur l’état d’esprit général des Français. Le contexte économique est toujours morose, certains Français restent dans des situations précaires, mais l’effet anxiogène du pic de l’inflation (qui avait atteint son niveau le plus haut en février 2023 et a été réduite de plus de moitié) s’est estompé.  Les Français restent inquiets pour leur propre avenir, mais le sont un peu moins (59%, -3 points).

 

Ils restent en revanche tout aussi inquiets pour l’avenir des personnes précaires (87%, stable). La motivation principale de ceux qui pensent donner davantage (28% des donateurs, +6 points) est d’ailleurs d’abord liée aux besoins de plus en plus importants des associations avec la multiplication des crises (48%) et à des prises de conscience individuelles (37%).

 

En miroir, ceux qui comptent diminuer leurs dons l’an prochain sont moins nombreux qu’un an auparavant (26% des donateurs, -13 points), et surtout, les raisons qu’ils mentionnent évoluent. La baisse de leur pouvoir d’achat et la peur de l’augmentation des prix restent les principales raisons évoquées mais sont moins en moins citées (50%, - 7 points et 36% - 5 points).

 

Rapport complet

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A propos d'Apprentis d'Auteuil

Apprentis d'AuteuilFondation catholique reconnue d’utilité publique, acteur engagé de la prévention et de la protection de l’enfance, Apprentis d’Auteuil développe en France et à l’international des programmes d’accueil, d’éducation, de formation et d’insertion pour redonner aux jeunes et aux familles fragilisés ce qui leur manque le plus : la confiance.

Apprentis d’Auteuil accompagne près de 40 000 jeunes et 8 000 familles dans plus de 400 établissements et dispositifs.
Ces jeunes lui sont confiés par leur famille ou par l’Aide sociale à l’enfance. La fondation dispense 77 formations professionnelles dans 12 filières. 

A l’international, Apprentis d’Auteuil a choisi d’agir en partenariat. La fondation mène des actions dans 31 pays aux côtés de ses 68 partenaires locaux. Chaque année, 15 000 jeunes et familles dans le monde bénéficient de ces programmes.

Plus d’informations sur : www.apprentis-auteuil.org

A propos de ce sondage

Enquête Ipsos pour Apprentis d'Auteuil menée du 19 février au 5 mars 2024 auprès de deux échantillons :

  • 1000 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus
  • 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120000€ en France

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