Des Français divisés face aux nouveaux enjeux de l’économie

À l'occasion de la 19ème journée du livre d’économie, Ipsos / Sopra Steria et Lire la Société ont interrogé les Français sur les bouleversements du monde actuel : face aux évolutions technologiques, aux changements dans le monde du travail, aux divisions entre les territoires, ou encore à la montée en importance des grandes entreprises du numérique, les Français se montrent souvent inquiets... mais pas tous les Français.

La révolution technologique perçue comme une menace ?

Un clivage territorial et social sépare, sur ces enjeux, les catégories moyennes et supérieures, urbaines, diplômées et bien insérées dans la mondialisation des catégories populaires, dont la situation actuelle est plus précaire et qui, de surcroît, se perçoivent comme moins bien armées pour faire face à de tels défis.
Ainsi, l’essor des techniques numérique, de l’informatique et d’Internet constitue une menace pour l’emploi de 34% des Français (contre 65% qui y voient une opportunité), mais 42% des ouvriers sont inquiets à ce sujet, contre seulement 19% des cadres. Ces mêmes ouvriers estiment à 57% que ces différentes innovations conduiront à un recul du nombre d’emplois disponibles à l’avenir, une opinion partagée par 32% des cadres.

Des entreprises bien armées pour faire face aux changements ?

Plus largement, les Français restent très largement inquiets vis-à-vis de la mondialisation : 64% pensent que les entreprises françaises sont mal armées pour y faire face, contre 36% seulement qui les jugent bien armées. De fait, les entreprises chinoises (63%), américaines (52%) ou allemandes (52%) semblent plus à même de faire face à cette intensification des échanges que les nôtres, seules les entreprises britanniques paraissant plus en difficulté, conséquence évidente du Brexit. Pour autant, dans le détail, les Français considèrent que de nombreux secteurs d’activité sont aujourd’hui bien armés : parmi les plus pourvoyeurs d’emplois, on peut citer l’aéronautique (80%), le tourisme (73%), la banque (60%), l’automobile (59%), l’énergie (55%)...
En revanche, les inquiétudes sont fortes en ce qui concerne l’agriculture (71% jugent le secteur mal armée), les transports et la logistique (56%) ou le commerce et la distribution (53%).

Dans un monde de plus en plus dynamique, mais aussi de plus en plus inégalitaire, ce sont les fractures sociales que les Français jugent les plus importantes en France aujourd’hui (à 54%), loin devant les fractures identitaires (23%), territoriales (14%) ou politiques (9%). Là aussi, les ouvriers (64%) ou les habitants des zones rurales (62%) se montrent tout particulièrement sensibles à ces divisions sociales.

Fiche technique :
Étude réalisée online, du 24 au 28 novembre 2017, sur 1 084 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Auteur(s)

  • Brice Teinturier, Directeur Général Délégué France, Ipsos
    Brice Teinturier
    Directeur Général Délégué, Ipsos bva (@BriceTeinturier)
  • Mathieu Gallard - Directeur d'études, Public Affairs
    Mathieu Gallard
    Directeur d'Études, Public Affairs

Articles liés

  • Société | France
    Société Enquête

    Économie et citoyens : repenser le lien

    Ipsos bva dévoile les résultats de l’enquête « Économie et citoyens : repenser le lien », réalisée pour l’association « Lire la société », qui révèle un fossé entre les Français, l’économie et la politique. Si 60 % s’intéressent aux questions économiques, notamment à l’inflation et aux prix (90 %), seuls 54 % se disent à l’aise avec les grands concepts. Cette faible littératie s’accompagne d’un blocage politique : 50 % jugent crucial de respecter les promesses électorales, même au détriment du vote du budget, une position marquée chez les sympathisants de LFI (75 %) et du RN (63 %). Très sensibles au pouvoir d’achat, les Français restent divisés sur la culture du compromis, tandis que 94 % estiment prioritaire de renforcer l’enseignement des enjeux économiques à l’école.
  • Ipsos | Nostalgie | 1975 vs 2025

    Nostalgie : 57 % des Français auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025

    Selon une étude mondiale Ipsos menée dans 30 pays, la France est le pays où la nostalgie du passé est la plus forte. 57 % des Français déclarent qu’ils auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025, bien au-delà de la moyenne mondiale (44 %). Ce sentiment s’accompagne d’une vision plus positive du passé, notamment en matière de bonheur, de sécurité et d’environnement, malgré les progrès reconnus dans la santé.
  • Ipsos bva | Cote de popularité | Baromètre politique | Sondage
    Sondage Enquête

    Baromètre politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour La Tribune Dimanche - Décembre 2025

    Préoccupations des Français, cotes de popularité de l'exécutif, du gouvernement et des leaders politiques Français, questions d'actualité... Retrouvez ici les derniers résultats de notre sondage d'opinion, le Baromètre Politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs-La Tribune Dimanche.