Dette publique : la quasi-totalité des Français juge la situation budgétaire grave
Une situation budgétaire perçue comme grave
Le sujet de la dette publique et du déficit est depuis la rentrée de septembre un des enjeux majeurs de l’actualité politique. La situation budgétaire est perçue par la quasi-totalité des Français comme grave. Cependant, les Français se montrent partagés sur l’importance de cet enjeu budgétaire : 45% estiment la situation très inquiétante et pouvant avoir des conséquences graves quand 50% estiment que si la situation est grave, d’autres sujets sont encore plus importants.
Parmi les différents enjeux liés à la situation économique et sociale, c’est l’avenir du système de santé qui est le plus cité (47% ; +4 points par rapport à 2023), devant les difficultés en termes de pouvoir d’achat (41%, -3 points) et le niveau de l’inflation, en forte baisse (36%, -16 ponts). Le niveau de la dette et des déficits n’arrive qu’en quatrième position (32%) mais enregistre une très forte hausse (+15 points en un an).
Cette inquiétude se reflète dans le sentiment partagé par une majorité de répondants (57%) qu’une faillite pourrait arriver pour l’Etat en France dans les années qui viennent, même si 13% seulement estiment cette que faillite pourrait certainement arriver.
Les Français sont partagés sur leur sentiment d’information vis-à-vis du niveau et du coût de la dette publique en France : 48% se déclarent bien informés tandis que 52% estiment l’inverse. Ils ont globalement le sentiment de bien connaitre les différents termes liés à ces enjeux (86% déclarent ainsi bien voir de quoi il s’agit concernant les dépenses publiques, 84% concernant la dette publique) mais seule une minorité déclare, pour chacun des termes, voir très bien de quoi il s’agit.
Les choix politiques et les déficits de l’Etat sont identifiés comme la source de la dette
Parmi les différentes causes de l’endettement public en France, les Français mettent surtout en avant les mauvais choix politiques faits par certains gouvernement (68% citent cet élément), loin devant la mauvaise gestion budgétaire des administrations (47%). Les Français pointent donc la responsabilité des décideurs, bien avant d’autres raisons comme les crises économiques (34%), le haut niveau de protection sociale (22%) ou encore le vieillissement de la population (16%).
Au sein du secteur public, les Français pointent clairement la responsabilité des déficits de l’Etat et des services publics (73%), très loin devant ceux de la sécurité sociale (17%) ou des collectivités locales (10%).
Face à cette situation, les Français souhaitent une diminution des dépenses publiques…
Pour baisser la dette publique, 78% des Français estiment qu’il faut surtout baisser les dépenses publiques, contre 22% qui souhaitent l’augmentation de certains impôts. Dans le cas où l’on pointe que la baisse des dépenses publiques concernerait des domaines comme la santé ou l’éducation, la proportion des Français qui souhaitent la baisse des dépenses est plus faible, mais demeure largement majoritaire (64%).
Au-delà de la question du déficit, les Français estiment nécessaire de revoir le modèle français. 74% estiment ainsi que la France doit réduire son niveau de prélèvement obligatoire et de dépenses publiques car cela représente un coût trop élevé pour les citoyens, contre 26% qui estiment que ce haut niveau de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires est une bonne chose.
Les déficits de l’Etat étant identifiés comme la principale source du déficit public, c’est selon les Français là où les économies doivent être faites. 62% des Français souhaitent ainsi que soient baissées en priorité les dépenses liées au fonctionnement de l’Etat et des services publics, loin devant les dépenses liées aux prestations sociales (14%) ou celles des collectivités locales (9%).
…mais se montrent aussi ouverts à l’augmentation des impôts pour certaines catégories
Si globalement les Français prônent une baisse des dépenses publiques, la perspective d’augmenter les impôts pour certaines catégories est approuvée par une majorité de Français, notamment les impôts sur les ménages les plus aisés (78%) ou sur les sociétés (58%).
Ce soutien à des hausses d’impôts sur ces deux catégories peut s’expliquer par le fait que seule une minorité de Français a le sentiment que les ménages aisés (37%) et les grandes entreprises (36%) sont suffisamment mis à contribution financièrement afin de financer la réduction des déficits et la baisse de la dette publique. Par ailleurs, l’impôt sur la fortune immobilière, qui concerne surtout les ménages aisés, et l’impôt sur les sociétés sont les deux impôts les plus considérés comme justifiés par les Français (respectivement 85% et 84%).
Rapport complet
A propos de ce sondage
Enquête Ipsos pour Lire la Société menée les 11 et 12 décembre 2024 auprès de 1000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus