Données personnelles : la confiance des Français envers les acteurs publics s'érode

L'observatoire Datapublica révèle une inquiétude croissante des Français face à la gestion de leurs données personnelles, tant par les acteurs publics que privés. La confiance envers l'État et le RGPD s'érode, tandis que l'intelligence artificielle suscite une méfiance de plus en plus marquée. L'étude explore les raisons de cette défiance et les attentes des citoyens en matière de protection des données.

Les chiffres clés de l'enquête

  • 49% des Français font confiance à l'Etat pour gérer leurs données personnelles (-4 points par rapport à l'année précédente)
  • 37% des Français se sentent bien informés sur l'utilisation de leurs données par les acteurs publics (-4 points)
  • 61% des Français font confiance à l'efficacité du RGPD (-5 points)
  • 51% des Français ont un sentiment négatif vis-à-vis de l'IA (+15 points en 2 ans)
  • 84% des Français privilégient le contrôle de l'IA à la performance

Acteurs publics vs privés : qui gère le mieux nos données ?

Dans un premier temps, on constate que les Français se sentent de moins en moins bien informés sur l’utilisation de leurs données personnelles, que ce soit par les acteurs publics (37%, -4 points) ou bien privés (32%, -4 points). De plus, on voit une baisse de la confiance dans les différents acteurs pour la gestion des données. La confiance dans l’Etat baisse ainsi de 4 points pour passer de 53% à 49% des Français.

Comme l’an dernier, on remarque que les Français font davantage confiance aux acteurs publics que privés, et que les collectivités territoriales suscitent une plus grande confiance que l’Etat. Les réseaux sociaux à l’inverse suscitent une confiance particulièrement faible (19%).

RGPD : une confiance en baisse malgré une efficacité reconnue

La confiance dans l’efficacité du RGPD est également en recul, même si elle demeure majoritaire (61%, -5 points). Les Français continuent d’avoir confiance dans les services publics pour appliquer le RGPD (67%), mais là aussi on enregistre une baisse (-5 points). Les entreprises françaises, si elles suscitent une confiance moindre que le service public (57% contre 67%), suscitent une confiance bien supérieure à celle des entreprises étrangères (24%).

Données et services publics : l'utilité remise en question ?

Les Français perçoivent l’utilisation des données par les services publics comme un élément utile. Cependant cette perception positive est aussi en recul. Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à estimer que l‘usage des données par les acteurs publics va détériorer de nombreux domaines du service public.

Intelligence artificielle : une inquiétude grandissante chez les Français

On observe également une forte augmentation de l’inquiétude liée à l’intelligence artificielle (IA) et une baisse significative de la confiance dans l’IA, dans un contexte où l’IA a été beaucoup plus présente dans l’actualité ces deux dernières années. Ainsi, 51% des Français évoquent un sentiment négatif quand ils pensent à l’IA, soit 15 points de plus qu’en 2022. C’est surtout l’inquiétude qui augmente (45%, +13 points), davantage que le rejet (6%, +2 points).

Inquiets des potentielles dérives de l’IA, les Français privilégient clairement un contrôle de l’IA (84%) plutôt que l’utilisation d’outils plus performants mais qui échapperaient au contrôle du service public (16%).

A propos de l'observatoire Datapublica

DatapublicaCréé en janvier 2020, l’Observatoire Data Publica est une association loi 1901. Il s’appuie sur l’expertise de ses membres fondateurs, les cabinets de conseil CIVITEO, DATACTIVIST et INNOPUBLICA et le cabinet PARME Avocats. Pionniers de la gestion publique des données en France, ils ont souhaité mettre en commun et rendre disponibles des savoir-faire acquis auprès de collectivités et d’administrations publiques dans un cadre ouvert et non lucratif.

L’Observatoire Data Publica a été créé pour observer les pratiques nouvelles de gestion publique des données : émergence de « services publics locaux de la donnée », chartes éthiques, formes innovantes de gouvernance et de management de la donnée, prototypes de datascience et usages inédits d’algorithmes, recours à l’intelligence artificielle, etc. L’Observatoire produit des récits et des analyses, il facilite les retours d’expérience et propose des enseignements sur ces nouveaux usages de la donnée. Ses fondateurs veulent faire de cette connaissance un bien commun.

Des études sont publiées dans Les Cahiers de l’Observatoire qui traitent de sujets souvent inédits ou proposent une grille de lecture nouvelle sur des problématiques connues. Les cahiers s’inscrivent dans la continuité des recherches les plus récentes au service d’une mise en œuvre opérationnelle et pragmatique.

En savoir plus →

Rapport complet

 


A propos de ce sondage

Enquête Ipsos pour l'observatoire Data Publica, menée du 17 au 22 juillet 2024 auprès de 1000 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Auteur(s)

  • Pierre Latrille
    Directeur d'études, Public Affairs
  • Stéphane Zumsteeg - Directeur Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs
    Stéphane Zumsteeg
    Directeur du Département Opinion et Recherche Sociale, Public Affairs

Articles liés

  • Société | France
    Société Enquête

    Économie et citoyens : repenser le lien

    Ipsos bva dévoile les résultats de l’enquête « Économie et citoyens : repenser le lien », réalisée pour l’association « Lire la société », qui révèle un fossé entre les Français, l’économie et la politique. Si 60 % s’intéressent aux questions économiques, notamment à l’inflation et aux prix (90 %), seuls 54 % se disent à l’aise avec les grands concepts. Cette faible littératie s’accompagne d’un blocage politique : 50 % jugent crucial de respecter les promesses électorales, même au détriment du vote du budget, une position marquée chez les sympathisants de LFI (75 %) et du RN (63 %). Très sensibles au pouvoir d’achat, les Français restent divisés sur la culture du compromis, tandis que 94 % estiment prioritaire de renforcer l’enseignement des enjeux économiques à l’école.
  • Ipsos | Nostalgie | 1975 vs 2025

    Nostalgie : 57 % des Français auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025

    Selon une étude mondiale Ipsos menée dans 30 pays, la France est le pays où la nostalgie du passé est la plus forte. 57 % des Français déclarent qu’ils auraient préféré naître en 1975 plutôt qu’en 2025, bien au-delà de la moyenne mondiale (44 %). Ce sentiment s’accompagne d’une vision plus positive du passé, notamment en matière de bonheur, de sécurité et d’environnement, malgré les progrès reconnus dans la santé.
  • Ipsos bva | Cote de popularité | Baromètre politique | Sondage
    Sondage Enquête

    Baromètre politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs pour La Tribune Dimanche - Décembre 2025

    Préoccupations des Français, cotes de popularité de l'exécutif, du gouvernement et des leaders politiques Français, questions d'actualité... Retrouvez ici les derniers résultats de notre sondage d'opinion, le Baromètre Politique Ipsos bva-CESI École d'ingénieurs-La Tribune Dimanche.