Européennes : un manque d’intérêt flagrant en Europe

La majorité (62%) des personnes interrogées dans l’enquête Ipsos European Pulse, réalisée dans 12 pays de l'UE, se disent peu ou pas intéressées par les prochaines élections européennes. Le niveau de connaissance des leaders européens est également faible, à trois exceptions près : Angela Merkel, David Cameron et François Hollande.

Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty
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Désintérêt flagrant des Européens

L’intérêt s'avère faible dans la plupart des pays interrogés : les niveaux les plus élevés ont été enregistrés en Pologne (48%), en France (47%) et en Italie (46%), les plus faibles en Espagne (33%), en Croatie (33%), en Suède (32%) et aux Pays-Bas (20%).

Le désintérêt vis-à-vis de ces élections a des répercussions sur la mobilisation des électorats  : seulement un tiers des personnes interrogées (35%) déclarent qu'elles sont certaines d’aller voter, 30% indiquent qu'elles iront probablement voter, 35% probablement pas et 15% sont certaines de ne pas se déplacer le jour du scrutin.

Des candidats méconnus

Ces faibles niveaux d’intérêt pour le scrutin et d’intention d’aller voter sont associés à de faibles niveaux de notoriété chefs d’Etat ou de gouvernement et des candidats à la présidence de la Commission européenne. Dans chacun des douze pays, il a été demandé aux sondés d'exprimer leur opinion à propos des leaders des onze autres états. Les réponses révèlent un écart important entre la notoriété d'Angela Merkel (86%), de David Cameron (76%) et de François Hollande (72%), et celle de tous les autres leaders nationaux qui sont beaucoup moins connus.

Si les niveaux élevés de « ne connaît pas » pour Matteo Renzi ne sont pas surprenants étant donnée sa très récente élection, il est intéressant de noter que seulement 40% des personnes interrogées dans les onze autres pays connaissent l'espagnol Mariano Rajoy.

Angela Merkel
Une personne interrogée sur deux indique avoir une opinion positive de la chancelière allemande (51%). Angela Merkel est particulièrement appréciée en Croatie (81%), en Pologne (60%) et aux Pays-Bas (58%). Sa popularité est dans la moyenne en France (52% d’opinions positives contre 33% d’opinions négatives). Ce sont les Espagnols qui se révèlent les plus critiques à l’égard de la chancelière (51% d'opinions négatives, contre seulement 28% d'opinions positives).

David Cameron
Le Premier ministre britannique obtient 35% d'opinions positives auprès de l’ensemble des personnes interrogées dans les onze pays (hors Royaume Uni). David Cameron est plus apprécié en Croatie (52% d’opinions positives contre 27%), en Italie (47% contre 30%) et en Irlande (42% contre 31%).

François Hollande
Des trois leaders les plus connus en Europe, le Président français est le moins populaire. Il obtient davantage d'opinions négatives (32% des répondants dans les onze pays hors France) que d’opinions positives (20%). Les jugements négatifs sur François Hollande sont plus marqués en Grande Bretagne (36% contre 12% de jugements positifs), en Espagne (37% contre 24%), aux Pays-Bas (38% contre 12%), en Allemagne (40% contre 14%), en Italie (40% contre 25%) et surtout en Belgique (à 60% contre 10%).

Marine Le Pen
Concernant les candidats à la présidence de la Commission, une fois de plus le niveau d'information est faible dans l'ensemble des pays.

La candidate la plus connue est Marine Le Pen. 53% des répondants connaissent la leader de l'extrême droite française et candidate de l'Alliance européenne pour la liberté. Elle dépasse de 13 points Martin Schulz (40%), socialiste allemand sélectionné par le Parti socialiste européen et fait mieux que l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker (39%), candidat du Parti populaire européen, que José Bové (39%), candidat pour Les Verts et que Guy Verhofstadt (37%), candidat de l'Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l'Europe. Ska Keller (31%) pour Les Verts et Alexis Tsipras (31%) pour la Gauche européen sont encore moins connus.

Des élections perçues comme ayant peu d’impact

Les personnes interrogées dans l’enquête se montrent circonspectes sur l’impact du résultat des élections européennes sur la vie politique dans leur pays. En moyenne, 37% d’entre eux pensent que ces élections n’auront aucun impact. 37% s’attendent à un impact positif (8% un impact très positif), alors qu'un sondé sur quatre (25%) pense que le résultat aura un impact négatif sur la vie politique de leur pays.

Le sentiment que ces élections n’auront pas d’impact sur la vie politique est plus particulièrement élevé en Belgique (40%), en Hongrie (41%), en Pologne (42%) et en Croatie (52%). C’est en Espagne et en Allemagne qu’on s’attend le plus à des retombées positives (respectivement 46% et 43%).



Fiche technique :

Sondage réalisé par Ipsos entre le 1er et le 25 avril 2014 auprès de 8 833 personnes ont été interrogées en Belgique, en Croatie, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Hongrie, en Irlande, en Italie, en Pologne, en Espagne, en Suède et aux Pays-Bas.
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Auteur(s)
  • Vincent Dusseaux Directeur d'études, Ipsos Loyalty

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