Expliquer le changement aux salariés
Expliquer le changement aux salariés : la stratégie de l'entreprise et sa communication auprès des salariés. Ipsos Management a présenté lors de la session du Topcom du mercredi 26 janvier les grands enseignements d'une étude menée auprès des salariés européens (1) et américains.
Expliquer le changement aux salariés : la stratégie de l'entreprise et sa communication auprès des salariés. Ipsos Management a présenté lors de la session du Topcom du mercredi 26 janvier. Les grands enseignements d'une étude menée auprès des salariés européens (1) et américains.
En premier lieu, le changement n'a pas le même impact selon les pays. L'Espagne et la Belgique figurent parmi les pays au sein desquels les salariés vivent le moins de changement au sein de leur entreprise. A l'opposé, les salariés néerlandais sont soumis à de fortes mutations puisque seuls 9% déclarent n'avoir pas relevé de changement significatif au sein de leur entreprise. De fait, la contestation du rythme auquel sont conduits ces changements est très élevée dans ce pays (60%). Il l'est aussi chez les salariés français (45%), qui sont également ceux qui déclarent dans cette enquête avoir vécu le plus de fusions ou d'acquisitions ces derniers mois.
Cependant, lorsque l'on aborde les conséquences de ces changements, l'écart est sensible entre les Néerlandais, les Espagnols, les Belges - pour lesquels un salarié sur deux environ considère que ces changements ont eu un effet favorable sur leur entreprise - et les autres pays, dont la France, où les jugements sont beaucoup plus sévères. Sur cette question, il est frappant de retrouver parmi les salariés les plus positifs les Néerlandais, qui pourtant sont aussi les plus critiques sur le rythme du changement.
Comment expliquer cette situation paradoxale ? Le contexte économique joue un rôle indéniable. Lors de cette même enquête, on a demandé aux salariés leur degré de confiance dans la situation socio-économique de leur pays. Les plus confiants sont les Néerlandais, suivis des Espagnols et des Américains. La France est assez nettement décrochée de ce point de vue (même si des améliorations très sensibles ont été perçues ces derniers mois) tout comme les Britanniques et les Allemands.
Mais l'environnement socio-économique n'explique pas tout. Le management est à l'évidence un élément de différenciation très fort. Alors que 57% des salariés néerlandais jugent que la Direction de leur entreprise arrive à bien expliquer les changements qu'elle conduit, ils ne sont que 33% à partager cette opinion en France.
Déficit de communication, déficit de management ? Un "modèle" français semble émerger de ce point de vue, que l'on peut caractériser par un déficit d'écoute, d'information et de management flagrant en regard d'autres pays. On constate ainsi que parmi les 8 pays étudiés, la France occupe le dernier rang sur la place donnée dans l'entreprise à l'écoute des salariés, et l'avant dernière position en ce qui concerne l'information de ces mêmes salariés.
Autre caractéristique "française", l'écart existant entre les différentes catégories de personnel. Là encore, lorsque l'on rapproche les résultats des salariés français et néerlandais sur l'information dans l'entreprise, l'écart entre ouvriers et cadres supérieurs est de 22 points aux Pays-Bas contre 38 en France. Significatif également l'écart sur ce même indicateur entre le cadres et les cadres supérieurs : 6 points aux Pays-Bas, 17 points en France.
Au total, on comprend mieux comment des salariés soumis à des mutations fortes tels que les Néerlandais, perçoivent in fine de façon beaucoup plus positives ces changements contrairement aux salariés français. Certes le dynamisme économique est un atout de choix. Mais on peut également se demander si les Pays-Bas n'en sont pas là aujourd'hui grâce à des pratiques managériales beaucoup plus mobilisatrices et impliquantes pour tous les salariés de leurs entreprises.
(1) France, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Belgique
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