Immigration et réfugiés : France, pays d’accueil ou pays en repli ?

Il y a un an, la vague de juillet 2016 de l’étude mondiale Ipsos Global @dvisor montrait l’angoisse des Français à l’égard des mouvements d’immigration. Elle se prolonge et se nuance en juillet 2017.

Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre
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Pour 85% des Français (-2pts par rapport à 2016), le nombre d’immigrés est en augmentation constante depuis cinq ans ; pour 14%, l’impact de l’immigration est positif (+3pts) ; 53 % jugent qu’il y a trop d’immigrés dans le pays (-4pts) et 55% (-5pts), qu’ils mettent sous pression les services publics.

Des chiffres à rapprocher de la perception mondiale

  • 75% (-3pts) considèrent que la quantité d’immigrants dans leur pays a augmenté depuis cinq ans. La Suède (90%) et l'Allemagne (85%) sont les pays à penser que l'immigration a augmenté.
  • 49% (-1pt) qu’ils mettent sous pression les services publics.
  • 48% estiment qu’il y a trop d’immigrés dans leur pays (-1pt) et 49% (-1pt) qu’ils mettent sous pression les services publics. La Turquie (85%), l’Italie (66%), l’Afrique du Sud et la Russie (62%) sont les quatre pays les plus négatifs à ce sujet.
  • 44% pensent que l’immigration fait évoluer leur pays dans une direction qu’ils n’apprécient pas, avec, logiquement, l’Italie (77%) et la Turquie (63%) en tête du classement.
  • 21% jugent que son impact est positif pour leur pays (+1pt)

Dans ce contexte, la question des réfugiés reste sensible

À l’échelle mondiale, 61% des sondés pensent que des terroristes vont se mêler aux réfugiés pour entrer dans leur pays, 51% considèrent que la plupart des personnes se présentant comme des réfugiés n’en sont pas véritablement (ils viendraient pour des raisons économiques) ; pour 45%, ils ne s’intégreront pas dans leur pays d’accueil. Enfin, 38% déclarent même qu’il faut fermer les frontières de leur pays aux réfugiés (contre 49% qui pensent le contraire).

Les Français font partie des plus inquiets sur ces questions avec 46% qui sont pour la fermeture des frontières (+ 6pts), 12% qui pensent la France a été efficace dans sa gestion de la crise, et 11% que l’Union Européenne a été efficace.

Quels enseignements ajouter à ces résultats ?

Une tendance fragile à nuancer les points de vue, après des années de réactivité épidermique :

  • En effet, le nombre des Français qui pensent que des terroristes se mêlent aux migrants, certes très élevé (75%), baisse de quatre points - A l’inverse, la Turquie et la Russie (82%) en sont persuadés, contre seule 19% en Espagne (l’étude ayant été réalisée avent les attentats de Barcelone).
  • Ceux qui estiment que la plupart des personnes se présentant comme des réfugiés n’en sont pas de véritables diminuent aussi (de 63% en 2016 à 61% en 2017).
  • Enfin, 28% (+8pts) croient que les réfugiés pourront s’intégrer*, un résultat à suivre, même s’il est très inférieur au Royaume-Uni (49%, +3pts) et à l’Inde (67%, +3pts).

* Les plus sceptiques sont le Japon (16%), la Corée du Sud (25%), la Belgique (26%) et la Turquie (25%).

Toutefois, le clivage entre les optimistes et les inquiets se développe, tant géographiquement que culturellement. Les thématiques de l’identité nationale, de l’intégration ou de l’assimilation, de la capacité de tel ou tel pays à ouvrir ou fermer ses frontières rentent donc d’actualité.

 
Fiche technique :
Global @dvisor Immigration tracker 2011-2017. Étude réalisée du 24 juin au 8 juillet 2017, sur 17 903 personnes, âgées de 18 à 64 ans aux USA et au Canada et de 16 à 64 ans dans les autres pays interrogés. 25 pays interrogés : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Corée du Sud, Espagne, France, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Pologne, Russie, Serbie, Suède, Turquie, UK et USA.  1 000 personnes ont été interrogés par pays dans les pays suivants : Allemagne, Australie, Brésil, Canada, Chine, Espagne, France, Italie, Japon, UK et USA. 500 personnes dans les autres pays.

 

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Auteur(s)
  • Yves Bardon Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

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