(Im)popularité de Nicolas Sarkozy : une baisse qui ne profite à personne

Un peu plus d'une semaine après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, cette nouvelle vague du baromètre Ipsos/Le Point, réalisée du 10 au 12 juillet révèle un impact mitigé dans l'opinion de cet évènement : si Nicolas Sarkozy enregistre en effet la chute de popularité la plus importante (-7 points en un mois), il n'en demeure pas moins la personnalité préférée des sympathisants UMP. Surtout, la baisse de sa cote d'amour ne profite à personne : pas à ses rivaux à l'UMP, pas à Marine Le Pen, et encore moins au couple exécutif.

Auteur(s)
  • Amandine Lama Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs
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Si les jugements favorables à l'égard de l'action de François Hollande tendent à légèrement s'améliorer par rapport au mois dernier (20% ; +2), on n'observe en aucun cas un regain de popularité à gauche. Les jugements des sympathisants de gauche ont même encore tendance à se dégrader : 60% (+4) d'entre eux jugent désormais défavorablement l'action du chef de l'Etat. C'est également le cas pour une majorité de sympathisants du PS (52% ; +7).

Les jugements défavorables à l'égard de l'action de François Hollande régressent néanmoins fortement chez les plus modestes : -10 points de jugements défavorables chez les Français aux revenus les plus modestes et -13 points chez les ouvriers. Les gestes de l'exécutif en leur direction, notamment en matière de fiscalité, semblent avoir été remarqués.

La popularité de Manuel Valls poursuit quant à elle son érosion (42% de jugements favorables ; -3). Les jugements défavorables progressent (49% ; +3 par rapport au mois dernier ; +15 par rapport à avril), chez les sympathisants de gauche (39% ; +4 points par rapport au mois dernier), et surtout chez les sympathisants de l'UMP (64% ; +16) qui ne semblent pas apprécier l'inflexion de la politique menée par le gouvernement de Manuel Valls.

Nicolas Sarkozy enregistre quant à lui la plus forte baisse de popularité, avec 33% de jugements favorables désormais, soit -7 points par rapport au mois dernier. Il passe ainsi de la 10ème à la 15ème place du palmarès des leaders politiques les plus appréciés des Français et n'a jamais été aussi peu populaire depuis qu'il a quitté l'Elysée. Si sa popularité est également en baisse chez les sympathisants UMP (-7 points), il reste malgré sa mise en examen le leader politique numéro un à leurs yeux, avec 74% de jugements favorables. La première place dans le cœur des sympathisants UMP semble néanmoins désormais à la portée d'Alain Juppé, qui recueille 73% de jugements favorables (-2 points).
Chez les sympathisants UMP, la chute de Jean-François Copé est encore plus sévère : désormais seuls 32% d'entre eux jugent favorablement son action (-9 points). 

 

Aucune personnalité à droite ne profite véritablement de ces baisses. La cote de popularité de François Fillon reste relativement stable chez les sympathisants UMP (65% de jugements favorables ; +2), tout comme celle de François Baroin (53% ; stable). Si celles de Nathalie Kosciusko-Morizet (60% ; +6) et de Bruno Le Maire (39% ; +6) progressent, c'est avant tout parce qu'ils ont été plus visibles : les sympathisants UMP se prononcent davantage à leur sujet.
 

Marine Le Pen ne profite pas non plus des difficultés de la droite : sa cote de popularité à même tendance à baisser (seuls 29% des Français jugent favorablement son action ; -2) et elle perd 7 places, s'établissant en 24ème position.

Quant au reste du palmarès, si le podium ne change pas, Alain Juppé conservant la 1ère place, Christine Lagarde la 2ème et François Bayrou la 3ème, Ségolène Royal est désormais sur la 4ème marche avec 45% de jugements favorables (+2) qui lui permettent de gagner deux places par rapport au mois dernier. Elle devient ainsi la personnalité de gauche préférée des Français, devant Laurent Fabius (43% de jugements favorables ; -1) et Martine Aubry (41% ; +1).

Notons également la progression importante d'Aurélie Filippetti, qui passe de la 28ème place à la 17ème du classement, ayant avant tout gagné en visibilité avec le dossier des intermittents : les Français sont en effet moins nombreux à ne pas se prononcer à son égard (38% contre 44% le mois dernier) et si les jugements défavorables restent stables (31%), les Français sont plus nombreux à saluer son action (31% ; +6). La progression est encore plus nette chez les sympathisants PS avec désormais 48% de jugements favorables à son égard (+10).

La cote de popularité de François Rebsamen progresse également à la faveur d'une visibilité accrue, en particulier chez les sympathisants PS qui sont désormais 31% à juger favorablement son action (+13), les jugements négatifs restant stables mais la part de ceux qui ne se prononcent pas se réduisant d'autant (52% ; -13 points).

Enfin, la cote de popularité d'Anne Hidalgo connait également une hausse notable. Avec +3 points d'opinions favorables chez les Français et +7 points chez les sympathisants PS, elle s'installe progressivement parmi les personnalités de gauche les plus en vue. Forte de 57% d'opinions favorables, la Maire de Paris est désormais la 5ème personnalité préférée des sympathisants socialistes.

Crédits photo : Frederic Legrand / Shutterstock.com

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  • Amandine Lama Directrice de Clientèle, Département Politique et Opinion, Public Affairs

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