Insight Tank | Les mangas & les Français, une passion ?
Douze mangas figurent dans le Top 50 des livres les plus vendus en France en 2022, avec un volume d’achat estimé à 900 000 exemplaires par semaine en moyenne (idboox).
Après 47 millions en 2021, 48 millions ont été achetés par les Français en 2022, ce qui en fait les lecteurs n°2 dans le monde après les Japonais. En tête du palmarès, Jujutsu Kaisen avec 12 283 000 exemplaires (après presque 31 millions en 2021), Tokyo Revengers 11,048 millions (25 millions en 2021) et une progression spectaculaire : Spy X Family, 10 600 000 exemplaires en 2022 (Vs. moins de cinq millions en 2021).
Les trois sont représentatifs du genre SHONEN (plutôt destiné aux adolescents), alors que le SHOJO s’adresse aux adolescentes et le SEINEN aux adultes.
Comment expliquer l’engouement des Français à l’égard des mangas, à priori si éloignés culturellement de notre univers ? Les participants de ConnectLive, la communauté online d’Ipsos, et l’enquête quantitative réalisée auprès d’un échantillon national représentatif des Français, révèlent trois motivations-clefs.
L’expressivité d’un traitement graphique unique en son genre qui a fait irruption dans le contexte stylistique assez sage de bandes dessinées type Marvel, Tintin, Astérix, Bruce & Mortimer, etc., où il a créé un appel d’air.
L’extraordinaire diversité des genres, de la science-fiction au romantisme échevelé en passant par la violence et la transgression sexuelle, qui répond à un besoin d’évasion, de dépaysement et de mondes virtuels pour s’échapper du stress du présent, libérer son imagination, voire son refoulé.
L’actualité des contenus qui reflètent de façon plus ou moins trash la société japonaise (mais pas seulement elle) pour sensibiliser à la situation des femmes, aux tensions entre traditions et globalisation, archaïsmes et libertés, aux problèmes des adolescents eux-mêmes, certains mangas traitant des sujets comme les relations amoureuses, les troubles alimentaires et l’anorexie, l’homosexualité masculine, le harcèlement professionnel et le burn out.
Il n'y a pas d'expert muet
— Jean-Marc Lech, co-Président d'Ipsos (1982-2014)
Les Français sont passés du côté de la création depuis des années, comme le mangaka Tony Valente (Radiant, Fantasia Fabula), le premier auteur à avoir été traduit en japonais.
Le manga est aussi l’un des rares genres à déculpabiliser et créer de la connivence entre amateurs avec les cosplays, quand ils incarnent tel ou tel personnage et se transforment en Elfe, en Fille des Enfers, en Mario, voire en Lightning (un personnage de Final Fantasy XIII), sans oublier la possibilité de retrouver ses héros dans les eSports.
Les mangas, définitivement sans limite !
Dans cette édition
- Comment les Français accèdent-ils aux mangas ? Quels genres préfèrent-ils ? Qu’est-ce qui explique leur engouement ?
- Les raisons du succès des mangas
- Mangas & BD « classiques » deux mondes avec chacun son identité
- Points de vu par des amateurs de mangas français
- Points de vu par des Japonais
À propos de l'Insight Tank
L’Insight Tank, c’est un collectif d’experts d’Ipsos pour rassembler les savoirs et les data sur une sélection de sujets au fort potentiel business :
- En ciblant les enjeux à l’intersection de tous les secteurs et de tous les marchés.
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- En associant les insights à des savoirs académiques hors Ipsos.
L’Insight Tank, une approche « provocative thinking » en phase avec le positionnement d’Ipsos, « Game Changer ».
