La bonne image des fonctionnaires dans l'opinion
Mal aimés, les fonctionnaires ? La dernière vague de l'enquête sur la fonction publique réalisée par Ipsos pour la Gazette des Communes et la Mutuelle Nationale Territoriale invalide cette idée, et montre au contraire qu'ils bénéficient d'une très bonne image dans l'opinion. Les avis sont unanimes en ce qui concerne les agents de la fonction publique hospitalière, mais également très positifs sur la fonction publique d'Etat ou territoriale. Les deux tiers des Français encourageraient d'ailleurs leur enfant s'il souhaitait devenir fonctionnaire.
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Plus de 90% des Français ont une bonne opinion des agents de la fonction publique hospitalière, 40% en ont même une "très bonne opinion". Si ce niveau de soutien exceptionnel traduit ce qu’Ipsos observe dans d’autres enquêtes, à savoir le fort attachement des Français à leur système de santé et leur satisfaction à l’égard de la qualité des soins proposés, il s'appuie aussi sur un respect de la fonction publique en général. Les trois-quarts des personnes interrogées témoignent en effet d'une opinion également favorable pour les agents de la fonction publique territoriale (74%), et 71% ont une bonne opinion des agents de la fonction publique d’Etat. Dans le détail, on constate que les mauvaises opinions sont un peu plus fréquentes chez les salariés du privé, mais pas suffisamment pour que l'on puisse parler d’antagonisme public/privé. De même, en terme de proximité partisane, les bonnes opinions sont majoritaires tant auprès des sympathisants de gauche que chez les sympathisants UMP.
Si l'image des fonctionnaires est donc consensuelle, les avis sont un peu plus clivés en ce qui concerne leurs salaires. La majorité relative (40%) des personnes interrogées considère que le montant de la rémunération des agents n’est "ni trop forte ni trop faible", mais 38% la considère "trop faible" (72% chez les salariés de la fonction publique) et 17% "trop forte". La comparaison de ces résultats avec ceux des années précédentes montre toutefois que les Français n’ont pas le sentiment que les agents de la fonction publique aient été privilégiés en matière de pouvoir d’achat depuis le début de la crise économique et financière. Au contraire, la proportion de personnes qui jugent que les fonctionnaires ne sont pas assez payés a augmenté de cinq points par rapport à 2008.
L’attractivité de la fonction publique reste donc élevée. Les deux tiers des Français encourageraient d'ailleurs leur enfant si celui-ci avait l’intention de s’engager dans la fonction publique, une proportion stable par rapport à 2008, mais tout de même en deçà des taux de 80% mesurés avant la mise en place de la politique de réduction du nombre de fonctionnaires. Aujourd'hui, la fonction publique reste particulièrement attrayante auprès des catégories modestes (73% des personnes dont les revenus sont compris entre 1200 et 2000 euros encourageraient leur enfant dans cette voie), peu diplômées (75% des sans diplôme) et populaires (71% des employés et 74% des ouvriers). Elle est surtout très attractive pour les jeunes (74% des moins de 35 ans).
L'enquête montre enfin que l’avenir de la fonction publique pourrait constituer un débat clivant en vue de l’élection présidentielle. Les deux tiers des personnes interrogées déclarent en effet que les propositions des candidats à l’élection présidentielle sur l’avenir de la fonction publique en France joueront un rôle déterminant (10%), important (33%) ou au moins secondaire (24%) dans le choix de vote. Le débat sur l’avenir de la fonction publique sera de toute façon abordé pendant la campagne, notamment via le prisme des effectifs et de la gestion des départs à la retraite, au sein de l’Education nationale ou dans la fonction publique hospitalière. L’opinion a d'ailleurs sensiblement évolué sur la politique du non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, avec des avis plus tranché : 58% des Français (+6 points par rapport à mars 2007) souhaitent désormais que l’on remplace tous ou presque tous les fonctionnaires qui partiront prochainement à la retraite, contre 40% (-6) qui souhaitent que l’on n'en remplace qu’une partie seulement. On craint en fait de plus en plus que la poursuite de cette politique finisse par impacter la qualité des services publics auxquels les Français sont très attachés.
Fiche technique :
- SONDAGE EFFECTUÉ POUR : La Gazette des Communes et la Mutuelle Nationale Territoriale
- DATES DU TERRAIN : Les 27 et 28 mai 2011.
- ÉCHANTILLON : 975 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
- MÉTHODE : Échantillon interrogé par téléphone.
Méthode des quotas : sexe, âge, profession du chef de famille, catégorie d’agglomération et région.
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