La popularité de Manuel Valls marque le pas
Avec 78% de jugements défavorables, François Hollande atteint un nouveau pic d’impopularité ce mois-ci. Il est toujours largement décrié à droite et peine à susciter l’adhésion dans son propre camp. Ainsi, comme le mois dernier, seule une minorité de sympathisants PS émettent un jugement favorable à l’égard de son action (46%), contre 50% (+2) qui la désapprouvent. Les jugements négatifs (51% ; stable) l’emportent par ailleurs toujours sur les opinions positives (45% ; stable) chez ses électeurs de premier tour en 2012.
Mais c’est surtout Manuel Valls, en première ligne après l’annonce puis le vote à l’Assemblée d’une courte majorité de son plan d’économie de 50 milliards d’euros, qui enregistre une hausse des jugements défavorables à son égard (39% ; +5 points), notamment chez les sympathisants Front de Gauche (61% ; +18 points) et EELV (52% ; +17). Un certain nombre de personnes qui n’émettaient pas d’opinion en avril dernier ont basculé dans la critique ce mois-ci. C’est le cas des sympathisants socialistes (22% de jugements défavorables ; +4 points), même s’ils approuvent largement son action (63% ; stable). Le Premier ministre conserve toutefois un solde d’image positif dans l’opinion : 44% des Français jugent ainsi favorablement son action (stable). Il gagne notamment des points auprès des sympathisants UMP (43% ; +4) et demeure apprécié par 61% des sympathisants Modem (+1).
Après les hausses mesurées à la suite du remaniement, un certain nombre de personnalités de gauche voient également leur popularité s’écorner ce mois-ci, notamment au sein de l’exécutif. En tant que ministres en charge des questions économiques, Arnaud Montebourg (34% ; -8) et Michel Sapin (25% ; -5) sont notamment affectés et perdent surtout des points auprès des sympathisants socialistes (-10 points chacun). Le ministre de l’économie pâtit sans doute également des tergiversations autour du rachat d’Alstom. Ségolène Royal (43% ; -3), Benoît Hamon (28% ; -6), Aurélie Filippetti (26% ; -6) ou Stéphane Le Foll (23% ; -5) voient également leur image se détériorer, notamment dans leur propre camp.
En revanche, Laurent Fabius tire son épingle du jeu et affiche son meilleur score depuis janvier 2002 (48% ; +2 points depuis avril et +10 points depuis février). Au premier plan ces dernières semaines (Ukraine, otages) et un temps pressenti pour le poste de Premier ministre, il a gagné en crédit dans l’opinion, notamment auprès des sympathisants UMP (43% ; +7). C’est désormais la deuxième personnalité préférée des sympathisants PS (70% ; -3) derrière Bertrand Delanoë.
A droite, les principaux leaders confirment leur position du mois dernier. Alain Juppé conserve la tête du baromètre (56% ; stable). Le maire de Bordeaux est de plus en plus populaire auprès des sympathisants UMP (79% ; +7), qui lui préfèrent toutefois toujours Nicolas Sarkozy (84% ; -5). Ce dernier enregistre auprès de l’ensemble des Français une progression de 7 points en deux mois et retrouve son niveau de début d’année (46%), avant les révélations sur les écoutes téléphoniques.
François Fillon confirme également sa progression de la dernière vague (43% ; +1 point depuis avril et +4 points depuis mars), même s’il marque le pas auprès des sympathisants UMP (65% ; -6). Il devance toujours Jean-François Copé (26% ; -1), y compris dans son propre camp (51% ; stable).
Quant à Marine Le Pen, à deux semaines des européennes où elle espère faire un bon score, elle gagne 4 places dans le baromètre pour s’établir en 18e position : plus d’un Français sur trois (34% ; +2 points depuis avril et +6 points depuis mars) porte un jugement favorable à son égard (37% ; -1 chez les sympathisants UMP).
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