Le cancer du poumon : une maladie mal connue et discriminante
Idées reçues, mauvaise perception et culpabilité, le cancer du poumon est une maladie dont on parle peu et qui fait peur aux Français à juste titre : c’est le cancer le plus meurtrier, une personne meurt toutes les 20 minutes en France. Pour mesurer la connaissance des Français sur cette pathologie et apporter des réponses précises à leurs interrogations, le laboratoire biopharmaceutique AstraZeneca, en partenariat avec l’Institut IPSOS, a réalisé une grande enquête auprès de 6 001 Français et de 437 médecins en 2019[1].
Les résultats de cette étude, d’une ampleur inédite sur le sujet, laissent apparaître une connaissance très perfectible de la prise en charge de la maladie, notamment sur les facteurs de risque, les symptômes, et surtout sur les progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années. En savoir davantage sur le niveau de connaissance des Français, permettra de lutter contre les stigmatisations, d’améliorer le diagnostic et de sauver des vies. Plus largement, la mise en place d’un dépistage systématique des populations à risque aura un impact important.
Le cancer du poumon : des chiffres en constante évolution
Avec 33 117 décès en 2018 en France, et 46 363 nouveaux cas[2], le cancer du poumon représente la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et la deuxième chez les femmes, chez qui il est en constante progression depuis 1980. Des symptômes parfois difficiles à repérer et un diagnostic encore trop tardif compliquent le pronostic de ces patients même si, dans le même temps, les récentes innovations thérapeutiques ont permis d’allonger considérablement leur espérance de vie. Pour toutes ces raisons, le cancer du poumon constitue aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur.
Une connaissance très relative des symptômes et des facteurs de risque du cancer du poumon
L’enquête IPSOS pour AstraZeneca « Perception et connaissance des Français sur le cancer du poumon » en regards croisés auprès de 6 001 Français et de 437 médecins engagés dans la prise en charge du cancer du poumon (dont 273 médecins généralistes, 97 pneumologues et 67 oncologues) est la première enquête de cette ampleur. Elle confronte la perception des Français et la perception des médecins sur ce cancer.
Ce qui frappe les trois experts qui ont participé à la mise en place de l’enquête, c’est la grande méconnaissance des Français sur le sujet. Si ce cancer fait peur - les Français le classent à la 2e place des cancers qui font le plus peur, derrière le cancer du cerveau, mais devant le cancer du pancréas - et s’il est perçu comme grave pour 61% d’entre eux, les Français ont une connaissance très relative des symptômes ou même des facteurs de risques. Ainsi une courte majorité de Français (46%) s’estime bien informée sur les facteurs de risques favorisant le cancer du poumon, mais dès lors qu’on exclut le tabac, seul 1 Français sur 2 (50%) est capable de citer un autre facteur de risque susceptible de provoquer un cancer du poumon (50%).
Beaucoup considèrent savoir peu de choses sur ce cancer qu’il s’agisse des médecins qui le diagnostiquent (68%) ou, plus préoccupant, des principaux symptômes associés (77%) ou encore des traitements disponibles pour le soigner (80%).
Pour Suzy Sauvajon, présidente de l’Association de patients De l’Air « ce faible degré de connaissance sur un cancer si grave et si fréquent, le plus mortel de tous, est inacceptable. Rappelons qu’en France, ce cancer cause un
décès toutes les 20 minutes. »
Le Dr Maurice Perol, oncologue médical, centre Léon Bérard (Lyon) ajoute que « si les Français s’accordent sur la gravité du cancer du poumon, ils en sous-estiment la fréquence en le plaçant derrière le cancer du sein. Alors que le cancer du poumon est à la fois celui qui tue le plus et qui est le plus évitable de tous les cancers, la prévention devrait être une priorité. »
De leur côté, les médecins interrogés ont tendance à surévaluer le niveau de connaissance des Français sur cette pathologie. Par exemple, pour près de 8 médecins interrogés sur 10 (81%), les Français seraient bien informés sur les facteurs de risques favorisant le cancer du poumon (à peine 56% lorsqu’on leur pose la question). Pour 4 médecins sur 10 (40%), une majorité de Français serait bien informée concernant les principaux symptômes du cancer du poumon (contre 23% lorsqu’on leur pose la question).
Cancer du poumon et innovation thérapeutique : un lien peu évident pour de nombreux Français
Pour le grand public, le cancer du poumon est seulement à la 5e place des cancers dans lesquels on a fait le plus de progrès médicaux (21%), très loin derrière le cancer du sein (79%). Interrogés sur le sujet, les médecins lui attribuent quant à eux la 2e place (46%).
Les Français considèrent que les principales innovations thérapeutiques dans le cancer du poumon ont été réalisées dans les domaines des chimiothérapies (52%) et des thérapies ciblées (46%). Les médecins interrogés dressent un constat différent : selon eux, l’innovation thérapeutique dans le cancer du poumon provient avant tout des médicaments d’immunothérapie (68%) et des thérapies ciblées (58%).
Ce qui surprend le Dr Céline Mascaux, pneumo-oncologue, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg : « je suis particulièrement frappée par la méconnaissance des progrès réalisés dans la prise en charge du cancer, et en particulier de l’apport de l’immunothérapie, que l’on croyait pourtant bien connu. L’immunothérapie nous permet de voir, pour la première fois, des réponses thérapeutiques de très longue durée, avec peut-être des patients guéris sans chirurgie et sans traitement très lourd...».
La perception des malades du cancer du poumon par les Français : entre empathie et stigmatisation
Près de 8 Français sur 10 estiment que les personnes qui souffrent d’un cancer du poumon sont des malades du cancer comme les autres (85%) et que ce cancer peut frapper n’importe qui (84%), tout en étant 41% à estimer que les personnes qui souffrent d’un cancer du poumon sont « responsables de leur cancer »… La majorité d’entre eux estime également que ces patients sont souvent culpabilisés par la société (60%).
Les médecins ont, quant à eux, tendance à considérer que leurs patients sont bien plus stigmatisés que cela : si moins d’1 Français sur 10 estime que les personnes qui souffrent d’un cancer du poumon « n’ont que ce qu’elles méritent » (9%), pour près d’1 médecin sur 2 (47%), la majorité des Français serait d’accord avec cette affirmation. Enfin, pour la quasi-totalité des professionnels de santé interrogés (91%), les Français considèrent que les personnes qui souffrent d’un cancer du poumon sont responsables de leur maladie.
Une maladie qui nécessite un dépistage systématique pour les personnes à risque
Pour la quasi-totalité des médecins (9 sur 10), la mise en place d’un dépistage systématique pour les personnes qui présentent un facteur de risque aurait un impact important sur la mortalité par cancer du poumon en France.
« Les apports de cette étude, qui dresse un état des lieux du niveau d’information des personnes, nous permettent de savoir précisément quels messages nous devons délivrer et confirme la pertinence du combat actuellement mené pour la mise en place d’un dépistage généralisé des personnes à risque. Cela pourrait réduire la mortalité de plus de 25% » conclut Suzy Sauvajon.