Le monde en chiffres - les citoyens face au changement climatique

Nous évoluons dans un monde complexe. Pour mieux en comprendre les signaux faibles, B Smart et Ipsos s'associent pour vous donner les chiffres à retenir et des éléments d’explications. Cette semaine, les citoyens face au réchauffement climatique avec Guillaume Petit, Directeur Corporate Reputation.
Le Monde en Chiffres - Les citoyens face au réchauffement climatique

 

En ce début d'année 2024, la préoccupation environnementale demeure importante, bien qu'elle soit réduite face à d’autres problématiques. Quel est l'état des craintes environnementales, et comment la jeunesse se positionne-t-elle face à ces défis ? Quelles sont les attentes vis-à-vis des entreprises ? Guillaume Petit, Directeur Corporate Reputation, fait le point pour B Smart.

L’opinion publique face à l’environnement : entre inquiétude et indifférence

En dépit de l'urgence climatique de plus en plus palpable, les citoyens en 2024 classent d'autres enjeux comme l'inflation, l'insécurité, l'immigration et les inégalités sociales avant l'environnement. 

En France, seulement 21% des personnes interrogées placent l'environnement parmi leurs principales préoccupations, ce qui le place en cinquième position.

Au niveau mondial, la situation est encore plus alarmante, l'environnement se situant à la septième place.

Les craintes environnementales à travers le monde

L'étude Obs’COP pour EDF met en lumière différentes craintes environnementales mondiales. Le réchauffement climatique est la principale préoccupation pour 54% des personnes interrogées.

Cependant, d'autres problèmes, tels que la pollution de l'eau en Colombie et au Mexique, la pollution de l'air en Chine, en Inde et en Indonésie, la déforestation au Brésil, et l'accumulation de déchets au Nigeria, sont également des enjeux majeurs. 

Ces problèmes soulignent la nécessité d'approches adaptées à chaque contexte pour lutter contre les défis environnementaux.

Non, les jeunes ne se préoccupent pas plus de l’environnement

L'idée largement répandue que la jeunesse est plus préoccupée et engagée en matière d'environnement que les générations précédentes est mise à mal par les données recueillies par Ipsos. En fait, environ 36% des jeunes se montrent climato-sceptiques, un chiffre étonnamment similaire à celui observé chez les générations plus âgées.

Les jeunes, c'est un peu comme les seniors, il y en a de toutes sortes. Comme le disait Pierre Bourdieu, "La jeunesse n'est qu'un mot".

De plus, l'engagement des jeunes envers les éco-gestes, actions concrètes pour réduire l'impact environnemental, ne se distingue pas significativement de celui des autres groupes d'âge. Il semble donc que la jeunesse ne soit pas le moteur du changement environnemental que l'on imagine souvent.

Ces constatations bousculent les stéréotypes courants sur l'engagement environnemental des jeunes, soulignant la nécessité d'une approche plus nuancée pour comprendre les attitudes envers l'environnement à travers les différentes tranches d'âge. Elles rappellent également l'importance de ne pas se fier uniquement aux images médiatiques, qui peuvent parfois donner une représentation biaisée de la réalité.

Ces résultats soulignent que la lutte contre le changement climatique et la promotion de comportements plus durables sont des défis qui transcendent les clivages générationnels.

Les citoyens résignés face au changement climatique

La recrudescence d’événements climatiques extrêmes ne semble pas augmenter l'inquiétude de la population face au réchauffement climatique. Au contraire, ils semblent plutôt conduire à une forme de résignation. En effet, ces catastrophes, plutôt que de susciter une mobilisation accrue, semblent habituer les populations à la situation.

Selon notre baromètre Ipsos-EDF, un tiers des citoyens dans le monde, soit 35%, envisagent de déménager à cause du changement climatique. Ce sentiment est particulièrement présent en Inde, en Égypte, en Indonésie, mais également chez un Français sur cinq. Ces chiffres soulignent l'ampleur du défi à relever pour inciter à l'action.

Les attentes envers les entreprises face au réchauffement climatique

Les citoyens attendent de plus en plus des entreprises en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, selon notre baromètre, seuls 46% des personnes interrogées estiment que les entreprises agissent suffisamment pour contrer le réchauffement climatique. Ce chiffre révèle un grand écart entre les attentes des citoyens et leur perception des actions des entreprises.

Cependant, alors que les entreprises pourraient voir dans ces actions une opportunité d'améliorer leur image, la réalité est plus nuancée. En effet, pour de nombreux citoyens, les entreprises sont perçues comme en partie responsables du réchauffement climatique. Il est donc normal pour eux qu’elles s’attèlent à résoudre le problème. De plus, cette contribution ne doit pas se faire au détriment des consommateurs. En d'autres termes, les citoyens ne sont pas prêts à payer le prix des efforts environnementaux des entreprises.

C’est ce qu’on appelle l'hygiene factor : si les entreprises ne font rien, on leur reprochera, mais ce n'est pas parce qu'elles font quelque chose qu'on les remerciera... C'est comme si les consommateurs se disaient : "Les entreprises font leur travail, on ne va pas non plus les applaudir et les remercier". 

Dans ce contexte complexe, les entreprises doivent prendre des mesures concrètes et visibles contre le réchauffement climatique, tout en communiquant de manière transparente et honnête sur leurs efforts.

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