L’égalité salariale femme/homme est une priorité pour plus d’un Français sur deux

A l’occasion de la Journée internationale des Droits des femmes, Ipsos dévoile les résultats de sa nouvelle étude Global Advisor, réalisée en France et dans 28 pays à travers le monde. La pandémie a eu un impact social, sanitaire et économique aussi inattendu qu’inégal sur la vie des Françaises et des Français. Peu optimistes sur la progression de l’égalité femme/homme au terme de cette crise, plus d’un Français sur dix (11%) pense même que celle-ci va encore reculer. Alors que l’égalité salariale reste une priorité sur laquelle agir pour un Français sur deux (51%), les métiers dits « essentiels » pendant la crise restent porteurs d’inégalités, et sont quasi-exclusivement associés par les Français à des métiers féminins et jugés sous-payés.

Auteur(s)
  • Anne Gresser Directrice Marketing-Communication France
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CHIFFRES ET ENSEIGNEMENTS CLÉS DE L’ÉTUDE :

  • 1 Français sur 10 pense que l’égalité femme/homme va reculer après la pandémie (11%), 5% estiment qu’elle progressera
  • Le soutien aux femmes victimes de violences est prioritaire, pour 41% des Français, avec la flexibilité dans le travail (40%)
  • Après une année de crise, les femmes veulent reprendre en main leur santé et leur bien-être (47%, soit 11 points de plus que les hommes)
  • Les métiers que les Français perçoivent comme « féminins » sont aussi les métiers qu’ils considèrent injustement payés, comme les métiers du service à la personne, en première ligne pendant la crise

La France est l’un des pays où l’inégalité salariale est le plus considérée comme un vrai problème (58% vs. 39%)

La crise sanitaire creuse les inégalités femmes/hommes

La crise va-t-elle accélérer les inégalités entre les sexes ? La nouvelle étude Ipsos Global Advisor révèle qu’un Français sur dix (11%) pense que l’égalité femmes/hommes va reculer.
Seuls 5% estiment qu’elle progressera. Pour la majorité cependant (52%), la crise ne changera rien.

Quelles sont les priorités pour parvenir à davantage d’égalité en temps de Covid ? La flexibilité au travail pour les femmes (télétravail, travail partiel …) est primordiale, pour 40% des répondants dans le monde, soit 8 points de plus qu’en France (32%). Les Français, eux, positionnent le soutien aux victimes de violences en priorité (41% contre 46% dans le monde). En troisième position, 26% des Français souhaitent un meilleur accès au système de santé pour les femmes (contre 33% dans le monde).

La crise a également conduit à un changement de paradigme sur le quotidien des Françaises. Elles déclarent d’avantage chercher à reprendre leur santé et leur bien être en main après cette année (47%, soit 11 points de plus que les hommes). Elles sont également plus nombreuses à exprimer la volonté de rééquilibrer leur vie personnelle versus vie professionnelle : 37% d’entre elles expriment la volonté de passer moins de temps à travailler, et plus de temps avec leur famille, soit 7 points de plus que les hommes. Enfin, elles sont plus inquiètes de perdre leur travail que leurs concitoyens masculins (37%, contre 31% des hommes).

Les femmes en première ligne… et pourtant sous-payées

Un certain nombre de métiers définis comme essentiels pendant la crise sont porteurs de stéréotypes liés au genre. Pour trois Français sur quatre (73%), le métier d’infirmier(e) est un métier perçu comme féminin. En première ligne notamment avec l’arrivée de la covid-19, il est pourtant perçu comme insuffisamment rémunéré pour presque autant d’entre eux (71%). Idem pour les métiers de services à la personne (73%), là encore sous-payés selon 2/3 des Français (73% également).
Cette double corrélation « métier perçu comme féminin » et « métier sous-payé » se vérifie sur d’autres secteurs que la santé : la garderie d’enfant par exemple, (perçu à 85% comme un métier féminin, et jugé sous-payé par 54% des français), ou encore les employés de magasin (métier féminin pour 52% des Français, et estimé sous-payé par 52% d’entre eux).
A contrario, les métiers associés à l’autorité ou la recherche restent des métiers « masculins » aux yeux des Français : politicien est un métier d’homme pour 66% des Français, tout comme policier (77%) et ingénieur (62%).

Moyennes mondiales égalité salariale femmes et hommes

 

« Ces résultats montrent que les Français ont bien identifié les métiers ‘en première ligne’ sur le front de la pandémie et considèrent que leur rémunération est largement insuffisante.

Il n’est pas étonnant qu’ils soient associés à des métiers féminins : on semble l’avoir oublié, mais de mars à décembre 2019, les personnels de santé, au premier rang desquelles les infirmières, étaient dans la rue pour dénoncer l’état de l’Hôpital et leurs conditions de travail et de salaire. » note Yves Bardon, directeur du Programme Ipsos Flair
« Il n’y a pas que dans le domaine de la santé que la corrélation entre les métiers perçus comme « féminins » et leur rétribution (symbolique et financière) pose un problème depuis longtemps, mais la société – et en particulier les nouvelles générations – ne sont plus prêtes à l’accepter. » ! » remarque-t-il.

Covid-19 ou pas, l’égalité salariale reste la priorité

La crise rappelle ainsi aux Français que l’inégalité salariale est une priorité. Malgré le contexte, elle le reste pour plus d’un Français sur deux (51%), ce qui est bien supérieur à la moyenne mondiale (36%). La France est aussi l’un des pays où elle est davantage considérée comme un vrai problème (58% vs. 50% dans le monde).
Son traitement médiatique est en revanche mal perçu, un écho réel à la crise de confiance qui se joue entre les Français et les entreprises médiatiques : seuls 39% des citoyens interrogés pensent que les médias disent la vérité à ce sujet.

Découvrez notre étude global Advisor International Women's day en intégralité dans ce rapport ci-dessous.

Etude Ipsos Global Advisor : Etude menée sur la plateforme Global Advisor d’Ipsos auprès de 20 520 adultes entre 18 et 74 ans dans 28 pays.

 

Auteur(s)
  • Anne Gresser Directrice Marketing-Communication France

Ipsos France