87 % des Français trouvent que la chasse pose des problèmes de sécurité pour les promeneurs
Un an après la diffusion des premières images d’enquête en infiltration de One Voice sur la chasse révélant les propos tenus par des chasseurs, notamment sur la sécurité, l’association renouvelle son sondage Ipsos mesurant l’opinion des Français vis-à-vis de la chasse, dans le contexte de réouverture de la saison 2022-2023.
Chiffres et enseignements-clés de l’étude :
- Les Français restent plus opposés à la chasse (48%) qu’ils n’y sont favorables (26%), malgré une progression des personnes se déclarant favorables (+6 points).
- Certaines qualités sont reconnues à la chasse, comme la gestion des populations animales (63% partagent cette idée).
- Mais dans le même temps, les arguments contre la chasse suscitent toujours une large approbation, notamment en ce qui concerne les problèmes de sécurité qu’elle pose (87% sont d’accord avec cette idée).
- Les mesures de limitation de la chasse sont toujours largement plébiscitées par les Français. Une majorité d’entre eux se dit systématiquement tout à fait pour chacune des mesures proposées.
- Dans le cas particulier de la sécheresse et des incendies vécus par la France cet été, une majorité de répondants se dit aussi tout à fait d’accord avec des mesures d’interdiction de la chasse pour les zones les plus touchées.
- Enfin, on constate que la chasse impacte la vie des personnes résidant près d’une zone de chasse. Une majorité d’entre eux (78%) a déjà évité de se promener dans certaines zones par peur d’un accident de chasse.
L’image de la chasse reste globalement négative, malgré une légère progression des pro-chasse en 2022
Les Français entretiennent des sentiments davantage négatifs que positifs à l’égard de la chasse. Près d’un Français sur deux (48%) se déclare aujourd’hui opposé à la chasse, 23% étant même tout à fait opposés à la chasse. Seul un quart (26%) se dit favorable quand le dernier quart (26%) est indifférent sur ce sujet.
L’écart de perception entre hommes et femmes sur le sujet de la chasse, déjà important lors des deux premières vagues, se creuse encore plus cette année. Si seulement 37% des hommes se disent opposés à la chasse, c’est le cas pour 59% des femmes. En revanche, il n’y a plus de différence entre les personnes vivant dans les zones rurales et celles vivant dans les zones urbaines (48% se disent opposés à la chasse dans les deux cas)
Une courte majorité de Français attribue toujours certaines qualités à la chasse
Malgré une perception plutôt négative de la chasse, les Français lui attribuent certains aspects positifs. 63% estiment qu’elle est indispensable pour gérer les populations animales, 63% qu’elle fait partie du patrimoine culturel français, 61% qu’elle est indispensable pour limiter les dégâts causés par la faune sauvage ou encore 60% qu’elle représente le mode de vie rural. Ces qualités n’en font néanmoins pas une pratique banale. Seuls 41% des Français estiment qu’elle est un loisir comme un autre, près d’un Français sur trois (30%) n’étant même pas du tout d’accord avec cette idée.
La reconnaissance, par une majorité de Français, de qualités à la chasse, doit être nuancée par le fait que cette reconnaissance est modérée, la part de ceux étant tout à fait d’accord avec ces différents aspects étant très minoritaire. Ainsi, seuls 21% sont tout à fait d’accord avec l’idée que la chasse est indispensable pour gérer les populations animales et 18% avec l’idée qu’elle fait partie du patrimoine culturel français. L’opinion des Français sur ces arguments pro-chasse semble donc relativement peu construite.
Peu de différences apparaissent de nouveau sur la perception de la chasse selon que les personnes vivent dans une commune urbaine ou rurale. On constate notamment qu’une proportion équivalente dans les deux cas (60%) estiment que la chasse représente le mode de vie rurale. En revanche, les femmes se montrent beaucoup plus critiques sur les qualités de la chasse par rapport aux hommes.
Cependant, les arguments contre la chasse se maintiennent à un haut niveau, notamment en ce qui concerne la sécurité
Si les Français reconnaissent certaines qualités à la chasse, ils sont dans le même temps très critiques de certains aspects. Les arguments en défaveur de la chasse se maintiennent ainsi à un haut niveau, notamment sur la question de la sécurité, un sujet qui a fait l’objet d’une importante attention médiatique cette année, à la suite de plusieurs accidents tragiques. 87% des Français (+4 points par rapport à 2021) considèrent ainsi que la chasse pose des problèmes de sécurité, près d’un sur deux (49%) étant même tout à fait d’accord avec cette idée. Il semble donc que l’attention médiatique autour de ce sujet a pu avoir un impact sur la perception qu’en ont les Français.
De même, 65% estiment que la chasse est une pratique cruelle (31% sont tout à fait d’accord) et 57% qu’elle est d’un autre âge (27% tout à fait d’accord). En revanche, l’impact environnemental de la chasse n’est pas vraiment perçu, seuls 38% considérant qu’elle est une pratique polluante.
Les mesures visant à l’encadrement de la chasse sont toujours largement plébiscitées
Majoritairement d’accord avec les arguments critiques à l’endroit de la chasse, les Français approuvent à une large majorité les mesures visant à un meilleur encadrement de la chasse. Pour chaque mesure, plus d’un Français sur deux se déclare même systématiquement tout à fait pour.
La mesure la plus plébiscitée est l’instauration d’une visite médicale annuelle, avec contrôle de la vue, pour le permis de chasse (92% y sont pour, dont 68% tout à fait pour), devant l’interdiction de chasser en période de reproduction (89%, dont 62%) et l’interdiction de la chasse dans les espaces protégés (88%, dont 65%).
Autre mesure qui suscite l’approbation d’une grande majorité de Français, l’interdiction de chasser ou piéger 2 jours par semaine (dont le dimanche) et l’intégralité des vacances scolaires (81% y sont pour, dont 51% tout à fait pour). Même les mesures les moins plébiscitées suscitent l’approbation d’une grande majorité des répondants, comme par exemple l’interdiction d’élever des animaux destinés à être relâchés pour la chasse (76%, dont 52%) ou encore l’interdiction de la chasse en enclos (79%, dont 55%).
Les femmes, qui sont les plus opposées à la chasse, sont systématiquement plus nombreuses à souhaiter que soient implantées ces différentes mesures d’encadrement de la chasse. Si les habitants de zones rurales ont une perception proche de ceux des zones urbaines, on constate que sur certaines mesures ils se montrent davantage favorables, notamment l’interdiction de chasser ou piéger 2 jours par semaines, dont le dimanche, (84% contre 80%), une mesure pouvant avoir un impact direct pour ceux vivant près des zones de chasse.
Un soutien important à la limitation de la chasse après la canicule de cet été
L’important épisode de sécheresse qu’a connu la France cet été, et les incendies qui y sont lié, a eu un impact important sur les populations animales. Les Français, toujours plus préoccupés par la question du changement climatique, se montrent ouverts à des mesures de restriction de la chasse, afin de prendre en compte la canicule de cet été. 90% sont ainsi favorables à l’interdiction de la chasse cette saison dans les forêts ayant brulé cet été (dont 61% qui sont tout à fait d’accord) et 84% à l’interdiction dans les régions ayant souffert de la sécheresse (dont 53% qui sont tout à fait d’accord).
La chasse impacte les habitudes des personnes vivant à côté des zones de chasse
Alors qu’une grande majorité de Français considère que la chasse pose des problèmes de sécurité, les personnes vivant près des zones de chasse sont les plus directement concernées. Les nombreux accidents se produisant chaque année peuvent créer un sentiment d’insécurité par rapport aux lieux fréquentés par les chasseurs. 74% des personnes vivant près de zones de chasse se disent inquiètes lorsqu’elles se promènent en forêt, de la possible présence de chasseurs.
Face à ce risque, de nombreuses personnes résidant dans ces zones mettent en place des stratégies d’évitement. 78% ont ainsi déjà évité de se promener en forêt ou dans certaines zones par peur des accidents de chasse, 60% l’ayant fait même plusieurs fois.
A propos de cette enquête
Sondage Ipsos pour One Voice mené du 13 au 15 septembre 2022 auprès de 1000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 16 à 75 ans. L’échantillon a été interrogé par internet via l’Access Panel Online d’Ipsos (Méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne interrogée, catégorie d’agglomération, région).