Les Français et la consigne des emballages de boissons
A l’aube de la décision gouvernementale sur la consigne des emballages de boissons (bouteilles plastique, canettes, briques de carton et bouteilles en verre réemployables), Ipsos a mené une enquête exclusive pour Reloop France et Francophonie afin d’évaluer les habitudes des consommateurs, leur perception par rapport aux déchets abandonnés dans la nature, l’impact perçu sur leur pouvoir d’achat, ainsi que leur niveau d’adhésion à ce système.
Perception des déchets abandonnés
Une perception aigüe des déchets abandonnés dans la nature et dans les espaces publics
- Alors que les préoccupations liées à l’environnement sont désormais prioritaires chez les Français, la prise de conscience sur ce sujet semble s’ancrer dans la réalité. En effet, plus de 6 Français sur 10 déclarent voir systématiquement ou souvent des déchets abandonnés « dans la nature, par terre ou dans l’eau » (68%), « dans l’espace public au niveau des places et des parcs publics » (66%) ainsi que « dans les rues plutôt commerçantes, notamment proches des restaurants et des fast-foods » (63%).
- Une minorité non négligeable déclare également voir des déchets abandonnés dans leur environnement immédiat (41% dans leur quartier).
Notoriété et adhésion
Une solide notoriété du système de la consigne
- 92% des Français ont entendu parler du système de la consigne, dont près de 7 sur 10 (67%) voient précisément de quoi il s’agit. La connaissance précise du système de consignation va croissante avec l’âge : les personnes plus âgées ayant eu en effet une expérience concrète de cette pratique jusque dans les années 1990 par rapport aux plus jeunes (71% chez les 60 ans et plus contre 58% chez les 18-24 ans).
- Seule une minorité n’a jamais entendu parler de ce système (8% dont 12% chez les moins de 35 ans et 14% auprès des ouvriers).
Un plébiscite pour le retour de la consigne
- Sur le principe, aucun rejet au retour d’un système de consignation en France n’est à noter. En effet, plus de 9 Français sur 10 se déclarent favorables à sa réintroduction (92%) dont plus de la moitié très favorables (57%). Dans le détail, l’adhésion est légèrement plus importante au sein des régions ayant un taux de collecte des déchets supérieur à 70% (60% de soutien contre respectivement 55% à 56% pour les régions au taux de collecte inférieur à 70%).
- Seuls 8% se déclarent opposés au système de la consigne (dont seulement 2% ayant une opinion très construite et se déclarant « pas favorable du tout »).
Une adhésion de principe, quel que soit le type d’emballage de boissons
- Les bouteilles en verre à des fins de réemploi rencontrent le plus d’approbation (90% dont 59% se déclarent « très favorables »), une pratique déjà existante pour les restaurants et les hôtels. Les autres types de contenants à des fins de recyclage recueillent également une forte adhésion (respectivement 86% pour les bouteilles en plastique et les canettes et 85% pour les briques de boisson).
Les Français identifient de nombreux atouts au système de la consigne des emballages de boissons
- Concernant la dimension écologique, plus de 8 Français sur 10 sont d’accord pour dire que la consigne « permettrait de réduire réellement le volume des emballages de boissons abandonnés dans l’espace public ou la nature » (84%) et qu’elle serait « efficace pour la préservation de l’environnement » (89%).
- Autre vertu associée au système : 85% considèrent qu’elle serait « bénéfique pour l’économie car elle peut créer de l’emploi en France ».
- Plus concrètement, plus de 7 Français sur 10 estiment que ce système est « facile à mettre en œuvre» (77%) et « a déjà fait ses preuves » (84%).
- En revanche, une majorité relative (49%) pense que la consigne serait « contraignante pour le consommateur » mais « seuls » 12% sont « tout à fait d’accord » avec cette affirmation.
- In fine, la propension à réaliser le geste de déconsignation est partagée par plus de 9 Français sur 10 (91% dont 55% se déclarant certainement prêts à le faire). Et « seuls » 9% projettent de ne pas participer à cette pratique dont seulement 2% anticipant le fait de ne certainement pas le faire.
Montant de la caution
Dans un contexte d’inflation, le système de la consigne n’est pas associé spontanément à une perte de pouvoir d’achat
- Alors que le pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des Français aujourd’hui, le système de la consigne ne fait l’objet d’aucun rejet d’ordre financier. Spontanément, les Français estiment que ce système aurait un impact neutre sur leur pouvoir d’achat (50%) voire même positif (42%). Ils ne sont que 8% à associer la consigne à un impact négatif pour leurs finances.
L’introduction du système de la consigne semble n’avoir aucun impact négatif sur les futurs achats de boissons
- Lorsqu’on explique aux Français que la caution s’élève à 15 ou 20 centimes dans d’autres pays européens et qu’elle est entièrement remboursée, une très large majorité considère alors que s’il était mis en place en France, ce système aurait un impact neutre sur leurs achats (84%).
- Ils ne sont que 16% à anticiper un impact négatif sur leur consommation, une appréhension davantage partagée par les plus jeunes (30% au sein des 18-24 ans), les foyers avec enfant(s) (24%) et les personnes empruntant les transports en commun pour faire leurs courses (27%). L’impact négatif peut ainsi être associé à une contrainte liée aux déplacements à effectuer afin d’être remboursé du montant de sa caution après l’achat d’une boisson.
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A propos de Reloop France et Francophonie Accompagner les pays francophones dans le développement d'une économie circulaire des emballages Dirigé par Alexis Eisenberg, Reloop France et Francophonie promeut la performance environnementale, économique et opérationnelle de la gestion des déchets d'emballages dans les pays francophones, à travers : · Les principes de l'économie circulaire ; · La Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) ; · La consigne pour réemploi et recyclage; · La complémentarité des systèmes de collecte ; · Les données et les analyses techniques ; · La consultation avec les parties prenantes. Régulièrement consultées à travers le monde, nos recherches et analyses contribuent aux réflexions et décisions des acteurs publics, privés et de la société civile dans leurs engagements visant la circularité des emballages, la réduction des déchets sauvages et la lutte contre les changements climatiques. |
A propos de ce sondage
Etude réalisée auprès d’un échantillon de 1500 personnes représentatives de la population Française du 3 au 8 mars 2023. L’échantillon a été interrogé par Internet via le panel en ligne d’Ipsos. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas, appliquée au sexe, à l’âge, à la profession de l’interviewé, à la région et à la catégorie d’agglomération.