Les Français et leurs animaux de compagnie

Ipsos dévoile sa première étude sur le bien-être animal et le degré de responsabilisation de leurs propriétaires, réalisé pour Royal Canin. Alors que la crise du coronavirus semble s'atténuer, Ipsos s'est interrogé sur le rapport des français aux animaux de compagnie, leur réaction face au taux d'abandon grandissant et aux possibles changements de comportements qu'a suscité cette crise.

Auteur(s)
  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs
  • Laurène Boisson Chef de groupe, Public Affairs
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Les propriétaires de chiens et de chats ont un rapport à leur animal assez différent.

Près d’un Français sur deux a indiqué avoir un chien ou un chat (52%). Dans le détail, 38% déclarent avoir au moins un chat et 27% au moins un chien. Ces animaux ont une bonne cote : près d’un quart de ceux qui n’en possèdent pas encore souhaiteraient en adopter un d’ici à 3 ans (24%, et même 33% auprès de ceux qui ont déjà eu un animal).

Lorsqu’on les interroge sur le rapport qu’ils ont à leur animal, les Français sont assez clairs : pour deux tiers d’entre eux (68%), leur chien ou leur chat est un membre de la famille… et surtout leur chien (74%, contre 66% pour le chat). 29% estiment qu’il s’agit d’un être vivant auquel ils sont attachés, sans pour autant l’associer à leur famille.

Les chats, qui ont tendance à se balader seuls, sont plus nombreux à être stérilisés que les chiens (88% des chats contre 54% des chiens) afin d’éviter les portées non désirées. En revanche, ils sont moins souvent identifiés que les chiens qui pourraient probablement se perdre plus facilement (59% des chats contre 89% des chiens)

L’alimentation fournie à son animal n’est en outre pas la même : alors que la plupart du temps les chats vont surtout être nourris à partir d’aliments achetés en grande surface (69%, contre 46% pour les chiens), les canidés vont autant bénéficier d’aliments de supermarchés que d’aliments de magasins spécialisés (43%, contre seulement 27% pour les chats).

Il semble enfin que d’une façon générale, une plus grande attention est portée aux chiens : en effet, trois quarts des propriétaires de chiens vont entre 1 et 2 fois chez le vétérinaire pour des checks ups (75%) contre seulement un propriétaire de chat sur deux (50%).

  • Dès lors, rien d’étonnant à ce que le critère de visite principal des propriétaires de chiens soit les vaccinations (70%) loin devant la consultation pour des problèmes de santé (49%) tandis qu’auprès des propriétaires de chats, la consultation « en urgence » en cas de maladie est le premier motif de visite (56%) très légèrement devant la vaccination (55%).
  • Par ailleurs, lorsque leur animal est malade, 79% des propriétaires de chiens vont systématiquement ou parfois se rendre chez leur vétérinaire ou le vétérinaire de garde (71% des propriétaires de chats) et 60% vont systématiquement ou parfois contacter un service vétérinaire par téléphone ou mail (contre 53% des propriétaires de chats)

Le bien-être animal : une notion qui parle à l’ensemble des Français.

La quasi-totalité des Français (95%) s’accorde à dire qu’un animal a des droits. Mieux : près de deux tiers en sont convaincus (63%).

Pour autant, les notions liées aux droits des animaux sont quelque peu flous. Ainsi, moins d’une personne sur deux (45%, et même seulement 54% des propriétaires de chien ou de chat) sait précisément les conséquences qu’implique la loi de janvier 2015 qui reconnaît l’animal comme « un être vivant doué de sensibilité ».

De façon concrète, les personnes sondées ne sont pas totalement au fait des risques encourus par un propriétaire d’animaux qui viendrait à enfreindre la loi. Si pour 9 personnes sur 10 il est clair qu’il encourt une amende (90%), un rappel à l’ordre (89%) ou bien le remboursement des dégâts causés par son animal (87%) ; seuls deux tiers (66%) savent que cela peut engendrer l’interdiction d’avoir un autre animal et une courte majorité (56%) qu’il peut être puni par une peine de prison. Notons que les propriétaires de chiens ou de chats ne sont pas beaucoup plus au courant que l’ensemble des Français : 72% pensent que de mauvais propriétaires encourent l’interdiction d’avoir un autre animal, et 63% une peine de prison.

Plus largement le bien-être de son animal se traduit surtout par l’apport de nourriture selon les propriétaires de chiens et de chats (75%), loin devant les caresses (52%) et le fait de passer du temps avec lui (52%). La nourriture joue en effet un rôle important dans la santé de l’animal : elle lui donne de l’énergie (91%), l’aide à avoir un beau poil (85%), limite les effets négatifs de son mode de vie (84%) et contribue même à prévenir l’apparition de maladies / problèmes de sante (82%).

Des Français soucieux de la condition des animaux

Neuf Français sur dix sont inquiets du nombre d’abandons de chiens et de chats que ce soit en pleine nature (90%, dont 62% qui sont « très inquiets ») ou en refuge (89%, dont 58%). De la même façon, 88% se disent inquiets du nombre de cas de maltraitance de chats et de chiens (dont 53% de « très inquiets »). La prolifération des chats et des chiens errants marque un peu moins les esprits (78% sont inquiets à ce sujet).

Afin que les choses changent, presque tous les Français sont d’accord pour dire qu’il faut agir. Signe d’une réelle prise de conscience, trois quarts d’entre eux pensent qu’il faudrait légiférer sur la question de la maltraitance ainsi que sur l’abandon en pleine nature (76% à chaque fois).

Quelles pistes d’amélioration ? Avant tout la responsabilisation plus que la pénalisation

Afin d’accroître la responsabilisation des propriétaires d’animaux, la signature d’une charte de non-abandon est plébiscitée : 93% des Français estiment qu’il s’agit d’une bonne idée (dont 60% d’une « très » bonne idée). En revanche, les notions d’interdiction et d’imposition de certaines règles sont moins applaudies. Ainsi, seuls 68% pensent que c’est une bonne idée d’interdire la vente d’animaux dans les magasins spécialisés, 52% d’interdire les adoptions entre particuliers pour qu’elles soient régularisées par des associations, 38% d’imposer la souscription à une mutuelle… et 21% de faire payer un impôt supplémentaire aux propriétaires d’animaux. Notamment lorsqu’il est question de payer davantage, les propriétaires d’animaux sont encore plus sévères.

Il est par ailleurs intéressant de noter que les meilleures idées aux yeux des Français ne sont pas nécessairement perçues comme étant efficaces au même niveau. Ainsi, alors que 93% des Français considéraient que la signature d’une charte de non abandon était une bonne idée, seulement 73% estiment que ce serait efficace pour lutter contre l’abandon des animaux. A l’inverse, l’impôt supplémentaire est plus souvent jugé comme efficace (30%) que considéré comme « une bonne idée » (21%).

Les personnes qui craignent que ces mesures ne soient pas efficaces pour lutter contre l’abandon des animaux mettent surtout en avant l’obstination des propriétaires qui abandonnent : pour 51%, « les propriétaires trouveront toujours un moyen de contourner la loi ». 39% disent que « Les personnes qui veulent abandonner le feront, et ce même si elles doivent payer une amende ou autres » et pour 37% « il ne faut pas davantage de règles, mais mieux éduquer les propriétaires ».


Fiche technique : enquête réalisée du 26 au 28 mai 2020, auprès de 1003 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogées par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos.
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  • Federico Vacas Directeur Adjoint du département Politique et Opinion - Public Affairs
  • Laurène Boisson Chef de groupe, Public Affairs

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