L’OCCASION, LE NOUVEAU LUXE : LA MODE D’OCCASION FAIT SA RÉVOLUTION
#1 MODE D’OCCASION : UN NOUVEAU STATUT DANS L’IMAGINAIRE DES FRANÇAISES
La perception de la mode d’occasion a évolué. Jusqu’à une période récente, l’achat d’un article d’occasion ne bénéficiait pas d’une image glamour. Il était surtout le reflet de préoccupations économiques ou pratiques. Le neuf et l’occasion étaient des catégories qui ne se mélangeaient pas dans l’imaginaire et les aspirations des consommatrices.
Aujourd’hui, la donne a changé. La majorité des femmes jugent la mode d’occasion aussi originale que le neuf… Pour 85% des sondées, les articles de mode d’occasion sont au moins « aussi originaux » que les articles de mode neuf. Et pour 74% d’entre elles, les articles de mode d’occasion sont d’une qualité similaire et parfois même meilleure que les articles neufs. De fait, le rapport qualité/prix de l’occasion est bien mieux perçu que celui du neuf. Le bon rapport qualité/prix est un critère reconnu de la mode d’occasion pour 84% des femmes.
La preuve de ce changement de mentalité : 36% des femmes interrogées déclarent qu’elles apprécieraient de recevoir un article de mode d’occasion en cadeau de la part de quelqu’un qui connait bien ses goûts.
#2 LA MODE D’OCCASION FAIT DE PLUS EN PLUS D’ÉMULES
Depuis cinq ans, l’achat d’occasion suscite de plus en plus la curiosité, les femmes se montrent plus ouvertes à la mode d’occasion. Et la tendance se diffuse rapidement puisqu’elles sont 30% aujourd’hui à se dire plus intéressées qu’il y a cinq ans. Cet intérêt se concrétise en grande partie dans la mesure où 25% affirment également acheter plus d’articles de mode d’occasion qu’il y a encore quelques années.
43% des acheteuses en ligne s’offrent régulièrement ou occasionnellement des articles de mode d’occasion. Parmi les articles les plus prisés, viennent d’abord les vêtements (36%), suivis des sacs à mains (21%), puis des chaussures (16%) des bijoux et des accessoires de mode comme les ceintures (14%).
L’achat d’articles de mode d’occasion en ligne est aujourd’hui entré dans les mœurs. En effet, 41% des femmes interrogées l’ont déjà fait ou aimeraient le faire. Autre phénomène révélateur : 47% des femmes interrogées ont déjà vendu des articles de mode en ligne ou aimeraient bien le faire. C’est d’ailleurs devenu, pour une partie non négligeable d’entre elles, un véritable réflexe : quand elles ne portent plus leurs articles de mode, 26% des femmes n’hésitent plus à les mettre en vente sur internet.
#3 LES RAISONS D’UN ENGOUEMENT RÉCENT
Derrière cette dynamique favorable à la mode d’occasion, il existe plusieurs raisons de fond qui traduisent de vraies évolutions de société.
1) l’offre d’occasion s’est fortement diversifiée au cours des dernières années grâce aux nouvelles technologies et à l’émergence des places de marché et des sites internet. Les femmes intéressées par la mode ont désormais à disposition une multiplicité de points de contact pour satisfaire leur passion. L’offre, en s’étoffant, a favorisé l’émergence d’un nouveau marché.
2) La quête de la bonne affaire a pris beaucoup d’importance dans le contexte économique actuel. Pour 51% des femmes interrogées, c’est la principale raison de leur achat d’occasion. La mode d’occasion permet ainsi d’accéder à des articles de qualité que l’on ne peut pas s’offrir en neuf. Elle donne également le sentiment d’avoir effectué un achat « malin ».
3) L’évolution de notre société où l’image de soi est de plus en plus déterminante dans la trajectoire des individus. De plus en plus de femmes recherchent des façons d’exprimer leur personnalité à travers des vêtements ou des accessoires. La quête d’objets uniques, ces articles que l’on ne voit pas portés par d’autres, favorise le recours à la mode d’occasion. 42% des femmes interrogées achètent de la mode d’occasion pour trouver des pièces uniques, c’est-à-dire des produits qu’elles ne verront pas portés par tout le monde, qui ne sont pas disponibles ailleurs ou des produits rares qui viennent d’une autre époque. Ces chiffres traduisent une réalité : De plus en plus de femmes essaient d’avoir un style unique et personnel.
4) Les codes de la mode vestimentaire ont changé. Aujourd’hui, les femmes soucieuses de leur apparence aiment mixer des pièces de grandes enseignes (H&M, Zara…) avec des pièces hauts de gamme. Dans le même esprit, elles aiment également combiner des pièces neuves et des pièces d’occasion. L’éclectisme n’est plus tabou, il est en train de devenir la règle.
5) La mode d’occasion est une nouvelle façon d’accéder aux produits hauts de gamme. 57% des acheteuses de mode d’occasion en ligne disent ainsi que c’est pour elles un moyen de s’offrir du luxe. C’est la possibilité de s’offrir de la qualité, dans une période économiquement instable mais qui voit se durcir les exigences des consommatrices de mode. Un tiers d’entre elles se déclarent de plus en plus attentives à acheter des articles de mode qui dureront dans le temps, tandis qu’un quart se décrivent plus exigeantes sur la qualité des articles, comparé à il y a cinq ans.
La mode d’occasion est donc avant tout perçue comme une chance et une opportunité d’accéder à des produits d’ordinaire inaccessibles ou devenus introuvables. Les femmes expriment à travers ces comportements et attitudes leur désir de qualité et de nouveauté, sans nécessairement passer par la case « neuf ». Là est le phénomène nouveau.
#4 MODE D’OCCASION : UN PHENOMENE MONDIAL
Ces changements indiquent une vraie dynamique. Mais est-elle durable ? Si l’on observe ce qui se passe dans d’autres pays, le potentiel sur le marché français est loin d’avoir été atteint. En effet, 41% des françaises ont déjà acheté ou aimeraient acheter des articles de mode d’occasion en ligne, de même pour 55% des Allemandes et 59% des Britanniques. En ce qui concerne la vente, 47% des Françaises, 48% des Allemandes et 60% des Britanniques l’ont fait ou envisagent de le faire. Une marge de progression importante, d’autant que la dynamique se poursuit en Grande-Bretagne
Un autre facteur devrait favoriser le développement de la mode d’occasion : l’essor actuel de la consommation collaborative. L’évolution des pratiques de mode est en effet à replacer dans un contexte plus large d’une nouvelle culture de la consommation, où les particuliers acquièrent de plus en plus le réflexe d’entrer en contact les uns avec les autres pour acheter, vendre, ou encore partager, échanger, etc. Aujourd’hui, plus d’un individu sur deux y a déjà participé. Dans ce nouveau système « circulaire » boosté par la diffusion rapide des outils connectés, là où il y a achat ou acquisition par un particulier, il y a forcément vente ou don d’un autre particulier.
Fiche technique : L’étude a été réalisée auprès de 4045 femmes âgées de 20 à 60 ans et ayant déjà effectué des achats d’articles de mode en ligne (France : 1011 interviews, Allemagne : 1014 interviews, Grande Bretagne : 1009 interviews, États-Unis : 1011 interviews). L’échantillon est constitué selon la méthode des quotas d’après des critères d’âge, de région, de statut social, de taille de la ville et de région. Le recueil des données a eu lieu du 03 au 15 octobre 2014 via l’Access Panel Online d’Ipsos.