Malgré la crise et l’incertitude, les Français gardent le moral

Alors que 2020 restera dans les esprits de tous une année compliquée, la nouvelle vague de l’étude Ipsos Global Advisor « L’index mondial du bonheur » donne une autre perspective à ces derniers mois si particuliers. L’étude, conduite dans vingt-sept pays à travers le monde, a interrogé les citoyens pour savoir s’ils se sentaient heureux et a cherché à connaitre les raisons de leur bonheur. Si dans de nombreux, pays, l’indice de bonheur connait un recul significatif, les Français sont quant à eux 78% à se déclarer heureux, un chiffre en recul de seulement 2 points par rapport à l’an passé, malgré les difficultés sanitaires et économiques que connait le pays.

Les Français, plus heureux que les autres ?

Depuis le début d’année, la crise sanitaire et économique générée par la covid-19 est sans précédent : c’est dans ce contexte qu’Ipsos dévoile les résultats de son Index mondial du bonheur, qui mesure comme chaque année dans 27 pays dans le monde le moral des citoyens et leur rapport au bonheur : sont-ils heureux ?

Si l’étude révèle que le bonheur a logiquement reculé dans de nombreux pays, il révèle qu’au niveau mondial, plus de 6 adultes sur 10 (63%) se déclarent heureux, un niveau presque inchangé par rapport à l'année dernière (-1%), mais bien en-dessous par rapport à 2011 (-14%).

Avec un score de 78% (-2 points par rapport à 2019, et moins 6 points par rapport à 2011), la France est en quatrième position des pays où la population de déclare la plus heureuse, à égalité avec le Canada. Elle devance ainsi l'Australie, la Grande-Bretagne ou encore la Suède.

Dans certains pays, le moral est par ailleurs en chute libre : c’est le cas au Pérou (-26%), au Chili (-15%) et au Mexique (-13%).

« Si l’on remonte dans le temps, se dire heureux a plongé chez les Français de décembre 2010 (88%) à mars 2017 (68%) pour remonter assez vite à 80% en 2019. Gilets jaunes, grèves, covid-19… ils sont peut-être plus résilients et optimistes qu’ils veulent le faire croire, ou alors, à force d’être martelé depuis les années 1975, le mot « crise » glisse sur eux comme l’eau sur les plumes du canard. » analyse Yves Bardon, Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Center.

L’argent fait-il le bonheur ?

Mais qu’est-ce qui fait la joie des Français ? Leur plus grande source de bonheur résiderait dans leur bien-être et leur santé physique (88%). Le critère financier occupe la seconde marche du podium : 86% des Français évoquent ainsi l’argent comme condition à leur bonheur. Ils sont également 80% à citer leurs conditions de vie matérielles.

L’argent oui, mais pas à n’importe quel prix : 84% des Français estiment que leur vie doit avoir un sens pour se sentir pleinement épanouis. Dans ce contexte, les relations sociales ont une place centrale, où parfois même la vie amicale prend le pas sur la vie familiale : pour 83% des Français, les amis sont ainsi source de bonheur, devant le fait d’avoir une vie sexuelle épanouie (72%), un partenaire amoureux (71%), ou même des enfants (65%).

« On notera par ailleurs que ces résultats sont révélateurs de l’écart entre les réponses sur la situation personnelle des Français et celles, systématiquement négatives, sur l’état général du pays : l’économie, le leadership économique, et la santé globale de la France sont parmi les éléments qui provoquent le moins de bonheur à nos concitoyens » commente Yves Bardon.

A l’échelle mondiale, à chaque pays ses clés du bonheur. Le matérialisme assumé des Français les rapproche de la Hongrie, de la Russie ou encore de la Corée du Sud, alors qu’avoir des amis est le critère n°1 pour les Australiens, les Belges et les Britanniques. Enfin, être reconnu comme quelqu’un qui a réussi vient en tête en Turquie là où c’est un critère pour seulement 52% des Français, tandis que d’avoir du temps libre pour soi domine au Brésil (85%, versus 78% en France).

Auteur(s)

  • Yves Bardon
    Yves Bardon
    Directeur du programme Flair, Ipsos Knowledge Centre

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