Quid du bien-être au travail ?
Le rapport que les Français entretiennent avec le bien-être a connu des évolutions extrêmement importantes au cours des dernières années. Et pourtant, alors même que l’accès au bien-être est devenu un idéal voulu par tous, que de nouvelles applications et de multiples méthodes présentées comme révolutionnaires voient quotidiennement le jour pour nous assurer que nous pouvons y accéder, les Français avouent un niveau de bien-être bien médiocre. Dans ce contexte, les Trophées du Bien-Etre et Ipsos ont souhaité mettre en place une enquête de référence permettant de dresser un panorama global des rapports complexes qu’entretiennent aujourd’hui les Français avec leur bien-être afin de comprendre où ils en sont exactement, déterminer leur état d’esprit général, voir si leur niveau de bien-être s’améliore ou se détériore et surtout identifier les gestes et les situations les plus à même de leur redonner la pêche et de les requinquer lorsqu’ils estiment aller mal.
UN NIVEAU D’ALERTE EST FRANCHI : UNE MAJORITÉ DE SALARIÉS SOUFFRE DE PROBLÈMES GRAVES QUI POUR BEAUCOUP AFFECTE LEUR PERFORMANCE…
Les travailleurs français vont encore plus mal que les autres Français. Une majorité d’entre eux avoue ressentir souvent des émotions pénibles ou négatives (57%), des moments d’intense fatigue (56%) ou encore des troubles musculo-squelettiques ou de problèmes de dos (54%). Près d’un actif sur deux rencontre désormais fréquemment des troubles du sommeil et un tiers d’entre eux rencontre des troubles alimentaires (32%). Au total, presqu’un actif sur trois rencontre même souvent la quasi-totalité de ces problèmes de santé (32% disent souffrir d’au moins 4 de ces maux).
Une situation également préoccupante chez les salariés : pour presqu’un salarié sur deux, leur état actuel affecte négativement leur performance au travail (47%). 4 salariés sur 10 ne sont pas satisfaits de leur niveau de bien-être au travail (40%).
La situation est d’autant plus grave que pour une majorité relative de salariés, la situation se détériore depuis les 6 derniers mois (37% contre 33% qui disent qu’elle n’a pas changé et 30% qu’elle s’est amélioré).
Leurs récriminations concernent là encore tout ce qui peut être mis en place dans l’entreprise pour assurer de courts instants de déconnexion et notamment les possibilités dont ils disposent pour faire une activité physique sur le lieu de travail (70% n’en sont pas satisfaits), de celles qui leur sont offertes pour se détendre, se déconnecter (61% d’insatisfaction) mais aussi des possibilités de soutien et de dialogue lorsque l’on se sent mal au travail (53%).
…ET DONT LE PLUS SOUVENT, ON NE PARLE PAS !
La grande majorité des salariés avoue d’ailleurs que leur employeur n’a mis en place aucune démarche spécifique visant à améliorer le bien-être des salariés (65%). Seuls 4 salariés sur 10 disent souvent aborder la question du bien-être au travail avec leur supérieur hiérarchique.
POURTANT, LÀ ENCORE LES SALARIÉS SE MONTRENT EN ATTENTE DE VÉRITABLES GESTES D’ATTENTION…
Certes, pour que ça aille bien, les salariés apprécient qu’on leur confie des responsabilités (54%) ou qu’on leur parle de leurs projets personnels (62%) mais ce ne sont pas les attentes les plus fortes. Ce qu’ils souhaitent et veulent le plus, ce sont des marques plus importantes d’humanité : qu’on leur sourit (94%), qu’on leur dise que ce qu’ils font est bien (92%, qu’on leur dise bonjour et au revoir (90%), qu’on leur propose d’aller prendre un café (76%) ou qu’on leur demande comment ils vont (74%).
Bien entendu, et toutes les enquêtes le montrent, la progression salariale et la prise de responsabilités restent des attentes essentielles pour les salariés. Mais il y a aussi actuellement une certaine déshumanisation du lieu de travail qui n’est pas seulement du au contexte économique et social. Par ailleurs, lorsque l’on demande aux salariés quelles réformes ils souhaiteraient voir mises en place, outre l’amélioration de leur poste de travail (81% considèrent qu’elle est souhaitable), ils demandent d’abord une meilleure adaptation de leurs rythmes de travail (73%), le développement de plus d’espaces de détente (66%) et l’organisation de plus d’événements de convivialité (58%). Il s’agit pour eux de disposer de plus de moyens de déconnexion, même courts pour mieux pouvoir se reconnecter à leur travail.
Nos managers semblent de plus en plus avoir perdu l’habitude de prendre le temps de se montrer humainement proche des salariés. Les seuils de malaise affichés par les salariés vont les obliger à faire un virage à 180°. Il devient urgent d’agir.
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Fiche technique :
Etude réalisée du 3 au 12 août 2015, auprès de 1 005 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.