Rentrée 2021 : 20% des Français seraient contre une nouvelle fermeture des écoles
Chiffres et enseignements clés de l’étude
- Après deux années scolaires troublées par la pandémie, les Français redoutent avant tout que les élèves souffrent d’un défaut de concentration à l’école : c’est une crainte pour 36% des répondants s’agissant des 11-15 ans, un chiffre qui atteint 38% pour les 16-18 ans.
- Les Français sont parmi les plus préoccupés par la hausse des problèmes de discipline et des comportements turbulents, en particulier chez les 11-15 ans (38% vs 32% au niveau mondial), et les moins de 11 ans (34% vs 27% au niveau mondial).
- A long-terme, 38% des Français redoutent que la crise affecte durablement la santé mentale et le bien-être des jeunes, un chiffre proche de la moyenne mondiale (37%).
- Pour 1 Français sur 3 (33%) la pandémie risque d’entrainer une baisse du niveau de qualification des jeunes, et 1 Français sur 4 (26%) redoute qu’ils connaissent un niveau de chômage élevé et une baisse de revenus.
- 2 Français sur 10 (20%) trouveraient inacceptable de fermer à nouveau les écoles afin de réduire la transmission du virus, contre 18% en moyenne pour l’ensemble des répondants et 12% en Espagne seulement.
- L’école doit être une priorité budgétaire du gouvernement pour 30% des Français. (vs 27% au niveau mondial) Elle est la 2e priorité la plus mentionnée, après la santé publique (46%) et légèrement devant la sécurité sociale et l’aide aux plus démunis (29%).
Baisse de la concentration et de la discipline à l’école : conséquences les plus redoutées de l’épidémie
Le retour des cours en présentiel a été confirmé par le gouvernement pour cette rentrée 2021, mais à quel prix ? Beaucoup de signes laissent penser que la pandémie aura des effets néfastes à long-terme chez les jeunes, affectant notamment leur santé mentale et leur bien-être selon 38% des Français, additionnés à une baisse du niveau de qualification (33%).
Pour cette rentrée, les élèves pourraient rencontrer des difficultés consécutives à deux années de scolarité troublées par la crise sanitaire. En moyenne, 36% des Français interrogés redoutent que les enfants âgés de moins de 15 ans souffrent davantage de troubles de l’attention et de la concentration à leur retour en classe, un chiffre qui atteint 38% pour les 16-18 ans. Autre inquiétude particulièrement forte en France : les problèmes de comportement et la discipline en classe. Ils préoccupent 38% des Français s’agissant des 11-15 ans (32% au niveau mondial), et 34% pour les moins de 11 ans (vs 27% au niveau mondial).
Par rapport aux habitants d’autres pays, les Français sont par ailleurs moins inquiets face aux angoisses liées au Covid que pourraient ressentir les plus jeunes à l’école : seuls 14% des Français se disent préoccupés s’agissant des 12-15 ans – un chiffre qui s’élève à 20% pour les moins de 11 ans – contre une moyenne mondiale de 21%, et 36% au Brésil, où la pandémie peine encore à être maîtrisée.
Fermer les écoles, un sacrifice acceptable pour endiguer la pandémie
Fin août, les règles établies par le gouvernement sont claires. Dès le premier cas de Covid avéré, l’ordre sera donné de fermer les classes et d’organiser les apprentissages en distanciel. Malgré les conséquences redoutées de ce type de mesure, la moitié des Français semble se montrer favorable à une nouvelle fermeture des établissements scolaires : 51% pensent que la fermeture des écoles est un prix acceptable à payer pour réduire la propagation du virus – contre 20% qui le trouvent inacceptable. Un niveau d’acceptation cependant bien en-deçà de la moyenne mondiale qui s’élève à 62%.
La santé et l’éducation d’abord !
Lorsqu’on leur demande d’identifier jusqu'à trois domaines qu’ils jugent prioritaires pour les dépenses publiques au lendemain de la pandémie, les Français se montrent tiraillés. Interrogés, près de la moitié confirment leur attachement à investir dans la santé publique (46%), suivi par l’école primaire et secondaire pour près d’un tiers d’entre eux (30%, contre 27% en moyenne dans le monde), juste devant la sécurité et les aides sociales à la population (29%). S’ensuivent les enjeux d’ordre économique - qui semblent être moins prioritaires aux yeux des Français - comme l’investissement dans les entreprises (15%) ou l’amélioration de l’employabilité des individus post-Covid (17%).
« Entre autres choses que la Covid-19 a révélées, l’état du système éducatif a montré ses forces et ses limites en France. Les parents ont mieux compris l’importance et la complexité du métier d’enseignant alors que les disparités sociales, économiques et culturelles se sont accentuées. Les Français ont aussi compris la nécessité d’investir et de donner de vrais moyens à l’Education nationale pour qu’elle remplisse ses missions : aujourd’hui, l’école doit être une priorité budgétaire pour 30% d’entre eux (vs 27% au niveau mondial). A noter que, dans un pays souvent critique à l’égard des fonctionnaires, c’est la deuxième priorité la plus mentionnée, après la santé publique (46%) et légèrement devant la sécurité sociale et l’aide aux plus démunis (29%). Le grand retour de l’état régalien ? »
Yves Bardon, directeur du programme Flair et de l’Ipsos Knowledge Centre