Véhicule électrique : 78% des acheteurs sont fiers d’avoir franchi le pas

A l’occasion du Mondial de l’Auto qui se déroule à Paris du 17 au 23 octobre, Ipsos a souhaité interroger les Français sur leur rapport à la mobilité électrique, dans le contexte de la fin des véhicules neufs à moteur thermique d’ici 2035.

Auteur(s)
  • Thierry Lalande Directeur Général, Customer Experience, Automotive & Mobility Development, Ipsos.Digital
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Virage électrique dans l’automobile : les Français peu convaincus

L’étude menée par Ipsos pour Le Mondial de l’Auto fait état de Français peu convaincus par la possibilité d’un prochain passage global à l’électrique dans l’automobile : ils sont 25% à penser que leurs concitoyens seront prêts pour le tout électrique en 2035. Cela laisse 75% de sceptiques : 37% pensent que les Français ne seront « plutôt pas » prêts, et 38% « pas du tout ». Ces avis restent identiques quel que soit le territoire, par exemple les citadins de l’agglomération de Paris ne sont que 8% à estimer que les Français sont tout à fait prêts. Quelles sont les raisons de ce faible niveau de confiance ? Où en sont les Français dans leurs usages et habitudes ?

L’analyse du taux d’équipement des foyers français, dans le détail, montre que sur 100 foyers, 82 ont un à deux véhicules, 83 possèdent un véhicule thermique, 10 n’en possèdent aucun et 7 possèdent un véhicule électrique. Auprès des 1 000 répondants interrogés, 30% des ont déjà conduit au moins une fois un véhicule électrique. Ils effectuent par ailleurs une majorité de trajets courts : 57% font moins de 20 kilomètres par jour en voiture mais 20% plus de 50 kilomètres par jour. Les deux tiers d’entre eux (66%) ne font pas plus de trois voyages par an supérieurs à 400 kilomètres aller-retour.

 A la lecture du niveau d’équipement des Français et de leurs habitudes, il est aisé de se dire que les trois quarts des foyers sont complétement éligibles à l’utilisation d’un véhicule électrique, avec des trajets courts quotidiens et peu de trajets longs annuels. Chez les Français, l’électrique se présente comme une bonne solution objective et pourtant, ils sont une grande majorité à penser l’inverse ! 

 Thierry Lalande, Directeur Automobile et Mobilité France chez Ipsos en France.

Des craintes qui révèlent un besoin d’information

Seul un Français sur dix (12%) pense que le véhicule électrique répond à ses besoins. Et seuls 7% des répondants se déclarent sûrs que leur prochain achat sera « électrique ». L’étude met en évidence trois principales raisons qui expliquent leur perplexité : un manque de croyance dans la pérennité du phénomène, des freins intrinsèques, mais une méconnaissance des infrastructures.

Plus d’un Français sur deux (53%) considère que la voiture électrique est un phénomène de mode, et doutent ainsi de la durabilité de ce phénomène. Les Français sont ainsi divisés, avec une autre moitié qui le voient comme une mutation profonde de la manière de se déplacer en voiture (47%).

 Le doute se retrouve dans toutes les catégories de la population. Les Français sont peu nombreux à suivre les arrêtés de la Commission Européenne et les actualités sur le sujet. Ils doutent que le véhicule électrique soit un phénomène durable, un peu comme le Diesel en son temps d’abord béni puis désormais honni 

Thierry Lalande, Directeur Automobile et Mobilité France chez Ipsos en France.

Des freins intrinsèques au véhicule électrique sont mentionnés comme freins à l’achat. L’autonomie insuffisante (évoquée par 37% des Français), ne permettant « pas de déplacement longue distance », est le premier des critères qui ne donnent pas envie d’acheter un véhicule électrique pour les Français. En deuxième lieu, ils mentionnent des coûts d’achat (30%) et d’utilisation élevés (27%).

Plus largement, c’est l’expérience de charge qui fait peur : le remplacement de la batterie génère des inquiétudes (28%) et 24% des Français placent comme première préoccupation l’incertitude quant à la possibilité de pouvoir recharger son véhicule (en France ou en Europe). Enfin, 23% mentionnent leur incertitude sur les usages environnementaux. Ces derniers voient un impact faible voire inexistant de l’électrique dans la lutte contre la pollution et le dérèglement climatique.

S’y ajoutent des freins de contexte : 71% des Français ne croient pas que les infrastructures (bornes de recharges, production de batteries, etc.) seront prêtes en 2035 pour accueillir le tout électrique. Alors que la réalité est différente, la moitié (46% des Français) disent qu’ils n’ont pas de borne à moins de 5 kilomètres de chez eux, et 16% ne le savent même pas.

Une difficile compréhension du lien avec le réchauffement climatique

Si les Français montrent un peu de scepticisme, la communauté européenne a de toute façon imposé le passage au tout électrique en 2035 (100% des voitures neuves vendues seront électriques). A cette occasion, elle a établi un lien clair entre le réchauffement climatique, l’émission de CO2 et l’usage du véhicule thermique, les véhicules électriques émettant moins de CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Les Français, quant à eux, semblent ne pas établir encore ce lien. S’ils sont une très grande majorité (92%) à se dire préoccupés par le dérèglement climatique, seuls 10% d’entre eux voient le passage à l’électrique comme mesure efficace (cela monte à 14% en Ile-de-France mais n’excède pas ce chiffre dans les autres régions de l’hexagone). A titre de comparaison, lorsqu’on les interroge sur les actions qu’ils estiment prioritaires pour réduire leur impact sur le dérèglement climatique, ils citent d’abord l’économie d’eau (30%), le recyclage (29%), l’utilisation des transports publics, du vélo ou de la marche (27%), ou encore le changement des systèmes de chauffage (22%). Ainsi, le « passage à l’électrique » dans l’automobile est une action située au même niveau de priorité qu’éviter « l’achat de produits neufs » (11%).

Une expérience positive et une grande fierté chez les détenteurs de véhicule électrique

Ipsos a enfin interrogé les détenteurs de véhicules électriques sur leur retour sur investissement. La fierté, comme l’expérience, valorisent particulièrement l’électrique. Convaincus de leur achat, quatre acheteurs sur cinq sont « fiers » d’en posséder un (78%). Pour eux, l’expérience de conduite est bien meilleure : deux tiers (65%) des acheteurs pensent en effet que leur voiture électrique apporte plus de sensations qu’une voiture thermique. Un point particulièrement apprécié par les femmes (75%), encore plus que les hommes (61%)

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A propos du Mondial de l'Auto

Porté par la filière automobile, le Mondial de l’Auto 2022 se veut la vitrine d’une industrie à l’avant-garde de l’innovation et du progrès. Voitures électriques, hybridation, hydrogène, carburants alternatifs, design futuristes, assistances à la conduite, technologies embarquées, sécurités actives et passives… Le Mondial de l’Auto 2022, 89ème édition du salon, dessinent la place centrale que jouera l’automobile dans la mobilité du futur.


A propos de cette étude

Enquête Ipsos.Digital menée en France les 1er et 2 octobre 2022 auprès de 1000 individus, représentatifs de la population française de plus de 18 ans.

Auteur(s)
  • Thierry Lalande Directeur Général, Customer Experience, Automotive & Mobility Development, Ipsos.Digital

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