Visibilité, inclusion, transidentité... comment les Français se démarquent sur les sujets LGBT+
Les chiffres clés à retenir
▶︎ 47% des sondés en moyenne au niveau mondial, soutiennent l’affichage de l’orientation sexuelle, en baisse de 3 points depuis 2024. En France, 49% y sont favorables, malgré un léger recul.
▶︎ Les démonstrations d’affection dans l’espace public suscitent encore moins d’adhésion, avec 37% de soutien dans le monde et 44% en France.
▶︎ Les athlètes ouvertement LGBT+ reçoivent un accueil mitigé : le soutien baisse globalement, sauf en France où il progresse légèrement (53%, +1 point). Les opinions sont plus tranchées sur leur représentation à l’écran : 29% des personnes interrogées y sont favorables, contre 30% d’opposition ; en France, les avis sont plus équilibrés (28% pour, 26% contre).
▶︎ Le soutien aux marques promouvant l’égalité LGBT+ diminue également, atteignant 41% en moyenne mondiale et 38% en France.
▶︎ Les sujets liés à la transidentité divisent, en particulier la prise en charge médicale ou les options administratives non genrées, que les Français soutiennent moins que la moyenne mondiale.
▶︎ Les lois contre les discriminations LGBT+ bénéficient d’un large appui : 63% des Français y sont favorables (+2 points). Et douze ans après la loi sur le mariage pour tous, le soutien reste fort : 67% des Français approuvent le mariage homosexuel, 65% l’adoption, et 71% estiment que les couples homosexuels peuvent élever des enfants aussi bien que les hétérosexuels.
Le soutien à la visibilité et l’inclusion des LGBT+ est en baisse
9% des Français affirment s’identifier comme LGBT+, un chiffre similaire à la moyenne mondiale. Le Brésil (15%) et le Canada (14%) sont les deux pays à compter le plus de personnes s’affirmant comme LGBT+. En moyenne dans le monde, la GenZ compte le plus de LGBT+ avec 14%, suivi des Millennials 9%, les GenX 6% et les Baby-boomers à 5%.
En moyenne mondiale, 47% des personnes interrogées affirment soutenir le fait que les LGBT+ puissent assumer leur orientation sexuelle publiquement avec une baisse de 3 points vs 2024. En France, près de la moitié des répondants soutiennent (49%) mais avec une baisse de 2 points par rapport à 2024. Les Américains soutiennent à 43% avec -4 points vs 2024, quant aux Polonais, ils sont seulement 36% à soutenir avec une baisse marquée de 11 points vs 2024.
Qu’en est-il concernant les gestes d’affection des LGBT+ dans l’espace public ? On observe également une baisse du soutien des sondés avec, en moyenne dans le monde, 37% qui soutiennent le fait que les LBGT+ puissent démontrer des signes d’affectation en public (-2 points vs 2024), les Français sont plus nombreux avec 44% d’entre eux, loin derrière les Espagnols avec 61% de soutien malgré une baisse de 4 points vs 2024.
Après 2024 et les Jeux Olympiques de Paris 2024, les opinions ont-elles changé sur les athlètes ouvertement assumés comme LGBT+ ? Chez les Français une majorité (53%) soutient les athlètes ouvertement assumés avec une très légère hausse de 1 point vs 2024. En moyenne mondiale, les sondés en soutien sont moins nombreux avec 44% et une baisse de 5 points vs 2024, en Grande-Bretagne avec 53% mais une baisse de 7 points vs 2024, aux Etats-Unis 40% (-3 points), en Pologne où l’on enregistre là encore une baisse importante de 10 points, avec 34% des Polonais en soutien. Mais c’est sur le plan générationnel que les écarts entre les femmes et les hommes sont les plus importants. Les femmes sont en moyenne mondiale plus en soutien que les hommes avec 44% des femmes et 41% des hommes chez les baby-boomers, 45% des femmes et 39% des hommes chez les membres de la génération X, 51% des femmes contre 41%des hommes chez les Millennials, et un écart très important au sein de génération Z avec 59% des femmes contre seulement 37% des hommes.
Alors que de plus en plus de programmes télévisuels mettent en avant des personnages LGBT+, l’opinion attend-elle une visibilité accrue à la télévision, dans les films, séries et les publicités ? Cette question révèle une polarisation marquée sur ce sujet, avec des variations significatives selon les pays et les générations.
- Au niveau mondial, l'opinion est quasi équilibrée : 29% des sondés sont favorables à une visibilité accrue des LGBT+ à la télévision, dans les films, séries et publicités, tandis que 30% s'y opposent.
- Cette tendance se reflète en France, avec 28% de soutien contre 26% d'opposition. Dans les pays anglo-saxons, on observe une légère prédominance de l'opposition : au Royaume-Uni, 32% sont contre vs 31% pour, tandis qu'aux États-Unis, 35% s'y opposent contre 30% de soutien. La Pologne, réputée plus conservatrice, montre une forte baisse du soutien, avec seulement 18% se prononçant pour (-11 points par rapport à 2024) contre 43% d'opposants.
- Encore une fois, un clivage générationnel et de genre est particulièrement notable. En moyenne mondiale, les femmes de la génération Z sont les plus favorables (49%), contrastant fortement avec leurs homologues masculins (26%). Cet écart se réduit progressivement dans les générations plus âgées : chez les Millennials (37% des femmes vs 29% des hommes), la génération X (31% vs 23%), et les baby-boomers (25% vs 22%).
Une tendance mondiale se dessine concernant le soutien aux entreprises et marques promouvant activement l'égalité pour les personnes LGBT+, avec une baisse générale de l'approbation publique. Le soutien moyen à l’échelle mondiale s'établit désormais à 41%, en recul de 3 points par rapport à 2024. Cette tendance se reflète dans plusieurs pays :
- Au Royaume-Uni, le soutien chute significativement (-7 points), atteignant 40%.
- Aux États-Unis, on observe une légère baisse d'un point, avec 39% de soutien.
- En France, 38% de la population reste favorable (-1 point), contre 24% d'opposants.
- La Pologne connaît un recul marqué de 10 points, avec seulement 29% de soutien contre 37% d'opposition.
Un clivage générationnel et de genre se manifeste particulièrement au sein de la Génération Z. À l'échelle mondiale, 58% des femmes GenZ soutiennent ces initiatives d'entreprises, contrastant fortement avec seulement 34% des hommes de la même génération.
Transsexualité et transidentité font débat, particulièrement au sein de la génération Z
En France, 49% des personnes interrogées se déclarent favorables à la mise en place d'installations unisexes (comme les toilettes publiques ou celles dans les restaurants), contre 47% en moyenne mondiale. Concernant l'introduction d'une option non-genrée dans les documents officiels, 41% des Français y sont favorables, un chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 46%. L'acceptation est encore plus faible en ce qui concerne la prise en charge par les assurances maladie des opérations de transition, avec 47% des Français rejetant cette idée, contre 46% en moyenne mondiale. Enfin, sur la question de la participation des athlètes transgenres le genre qu'ils ont choisi plutôt que celui de naissance, seulement 28% des Français y sont favorables, tandis que 36% y sont opposés.
Les écarts de positions entre femmes et hommes de la génération Z au sujet de la transsexualité sont particulièrement importants à l’échelle mondiale :
- Les femmes de la Gen Z sont systématiquement plus favorables aux droits et à l'inclusion des personnes transgenres, avec des écarts allant de 9 à 15 points de pourcentage selon les sujets. Les différences les plus marquées concernent la protection contre la discrimination (76% des femmes vs 62% des hommes, soit 14 points d'écart), l'utilisation des installations unisexes (55% vs 41%, soit 14 points d'écart), et la participation des athlètes transgenres aux compétitions selon leur identité de genre (35% vs 20%, soit 15 points d'écart).
- D'autres sujets montrent également un soutien plus important de la part des femmes de la Gen Z : 59% des femmes contre 46% des hommes (13 points d'écart) soutiennent les soins d'affirmation de genre pour les adolescents avec consentement parental ; 53% des femmes contre 42% des hommes sont favorables aux options de genre non binaires sur les documents officiels ; et 47% des femmes contre 38% des hommes (9 points d'écart) estiment que les assurances maladie devraient couvrir les coûts de transition de la même manière que les autres procédures médicales.
A l’inverse, les Français restent en soutien des lois et réformes inclusives pour les LGBT+
Les Français demeurent parmi les populations les plus en soutien aux législations visant à bannir les discriminations contre les LGBT+ en termes d’accès à l’emploi, à l’éducation, au logement etc. avec 63% s’y déclarant favorables (+2 points vs 2024). En moyenne à l’échelle mondiale, 51% des personnes interrogées déclarent soutenir ces lois avec une légère baisse de 2 points vs 2024. Alors que le soutien des Américains reste stable avec 50%, celui des Polonais s’affaisse avec 43% soit -8 points vs 2024.
12 ans après le passage en France de la loi ouvrant le mariage entre couples de même sexe, le soutien des Français reste élevé avec 67% d’entre eux étant d’accord pour que les couples de même sexe puissent se marier contre 54% en moyenne mondiale. On observe des chiffres similaires concernant la possibilité des couples homosexuels de pouvoir adopter des enfants avec 65% des Français considérant que les couples homosexuels doivent pouvoir adopter un enfant de la même façon que les couples hétérosexuels, contre 59% au niveau international. Enfin les Français considérant que « les couples homosexuels sont tout aussi capables d’élever des enfants que des couples hétérosexuels » sont 71% (+2 points vs 2024) contre 61% en moyenne mondiale.
Rapport complet
A propos de cette enquête
Enquête Ipsos menée dans 26 pays auprès de 19 028 personnes âgées de 18 et plus sur sa plateforme en ligne Global Advisor entre le 25 avril et le 9 mai 2025.
