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Si tout sondage diffusй dans les mйdias prйcise invariablement la taille de l'йchantillon interrogй et la marge d'erreur qui s'y applique, le taux de rйponse reste un indicateur qui est systйmatiquement passй sous silence. D'un point de vue thйorique, le taux de rйponse constitue pourtant un facteur de reprйsentativitй de l'йchantillon et donc de validitй des rйsultats.

Le taux de rйponse correspond а la proportion d'individus ayant rйpondu а un questionnaire parmi toutes les personnes que l'on a tentй d'interroger, avec succиs ou non.

Plus le taux de rйponse est faible, plus le sondeur s'est йloignй du cadre йchantillonnal idйal prйvu au dйpart pour finalement interroger des individus qui 171 remplacent 187 ceux qui avaient йtй sйlectionnйs en premier lieu mais qui n'ont pu кtre rejoints ou qui ont refusй de rйpondre.

En crйant une distorsion dans la sйlection alйatoire, le faible taux de rйponse peut donc faire craindre de compromettre la reprйsentativitй de l'йchantillon. En effet, en multipliant dans un йchantillon le nombre de rйpondants 171 remplaзants 187, on risque de surreprйsenter la part d'individus ayant, par exemple, un rythme de vie moins actif, une plus grande disponibilitй ou йtant mieux disposйs а l'йgard du sujet de l'йtude.

C'est pourquoi certains clients exigent de leurs fournisseurs des taux de rйponse йlevйs, parfois supйrieurs а 60%. Les taux de refus de participer aux sondages ne cessant de croоtre au fil des ans, ce niveau d'exigence impose au sondeur de dйmultiplier les appels aux personnes qu'il n'a pas pu interroger lors de ses premiиres tentatives. Le taux de rйponse йlevй se traduit alors par une augmentation trиs significative des frais et des dйlais de collecte. Il devient dиs lors nйcessaire de se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Dans cette perspective, un consortium de six firmes de recherche (incluant Ipsos) a conduit en 2006 une expйrience en ce sens pour l'ARIM, consistant а administrer le mкme questionnaire а deux йchantillons distincts, composйs d'environ 1200 rйpondants chacun. L'un de ces йchantillons a fait l'objet d'un faible taux de rйponse alors que l'autre a йtй assujetti а un taux de rйponse trois fois plus йlevй.

Sur les douze questions attitudinales que comptait le questionnaire, onze n'ont donnй lieu а aucune diffйrence significative entre les deux йchantillons. Sur le plan des comportements de consommation, les deux cellules ont йgalement rйvйlй des profils similaires dans sept des huit catйgories de produits ou services йvaluйes. Il est d'ailleurs intйressant de noter que la similitude des rйsultats sur certaines variables taille en piиce plusieurs idйes reзues. Alors que les faibles taux de rйponse sont souvent accusйs d'кtre assortis d'une surreprйsentation des gens peu actifs, on relиve par exemple que l'engouement pour la tйlйvision ou la richesse de la vie sociale sont identiques auprиs des deux йchantillons йtudiйs.

En se limitant а certaines catйgories de produits, cette expйrience n'a pas de valeur universelle pour tous les sujets de recherche (dans certains contextes, le taux de rйponse peut rester un enjeu central). Mais elle a le mйrite d'amorcer une rйflexion, de relativiser l'importance du taux de rйponse et de dйmontrer que ce dernier ne mйrite peut-кtre pas tant que зa d'alourdir les explications mйthodologiques dans les journaux.