18-25 ans : après un an de crise sanitaire, économique et sociale, comment vont-ils, comment vivent-ils, comment se projettent-ils ?
Après une première enquête réalisée en juin 2020 (à la sortie du premier confinement), cette nouvelle étude menée un an après le début de la crise, auprès de 1000 jeunes âgés de 18 à 25 ans, qu’ils soient étudiants, en stage, à la recherche d’un emploi ou actuellement en poste, livre des résultats édifiants. Cette dernière a été l’occasion de réaliser d’une part une analyse de l’évolution des différentes difficultés vécues par les jeunes, et d’autre part d’évaluer les mesures prises pendant la crise sanitaire, rapidement devenue sociale et économique.
Un impact réel de la crise sur la santé des jeunes, et notamment sur leur santé mentale
Depuis la 1ère mesure réalisée en juin 2020, force est de constater que la santé des jeunes se détériore : ce sont désormais plus des trois quarts d’entre eux qui déclarent avoir été affectés au niveau psychologique, affectif ou physique (76%, +3pts) depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, une proportion qui s’élève à 83 % (+4 pts) chez les étudiants.
Cette détresse vécue par les jeunes depuis le début de la crise sanitaire est d’autant plus inquiétante que plus du quart d’entre eux déclare avoir eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise (27%), une proportion qui a progressé de 4 points en 9 mois. Les étudiants et les jeunes actuellement à la recherche d’un emploi apparaissent particulièrement concernés (respectivement 31% et 35%).
Les difficultés financières perdurent après une année complète de crise…
Alors que la question de la précarité étudiante demeure depuis de nombreuses années, elle n’a jamais été aussi prévalente que depuis le début de la crise sanitaire. Aux prémices de l’épidémie, près de trois quarts (72%) des jeunes déclaraient avoir rencontré des difficultés financières. Un an plus tard, le constat est le même et la situation n’a pas évolué.
… et les étudiants exerçant une activité rémunérée en parallèle de leurs études sont particulièrement concernés
Sur le volet de la précarité étudiante ou sur celui de la santé mentale, les étudiants salariés ont subi les effets de la crise de plein fouet.
Ainsi, 66% (+17 pts par rapport aux étudiants non-salariés) d’entre eux estiment avoir eu des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine et équilibrée, 52% ont dû renoncer à des actes médicaux ou à des médicaments (+18 pts par rapport aux étudiants non-salariés). Ce renoncement aux soins s’explique pour des raisons financières et ce pour 56% d’entre eux. Plus globalement, ce sont 82% des étudiants avec un emploi rémunéré qui ont rencontré des difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020.
Ils témoignent par ailleurs d’une plus grande détresse psychologique : 79% d’entre eux ont ressenti le besoin d’être écouté ou de se confier à quelqu’un. Dans les deux dernières semaines avant l’enquête, 87% des étudiants avec une activité salariée en parallèle se sont sentis tristes, déprimés ou désespérés, soit 13 points de plus que les étudiants sans activité salariée. Plus inquiétant encore, 40% de ces étudiants ont eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise sanitaire.
Après un an de crise, les étudiants apparaissent profondément impactés dans leur quotidien et dans leurs perspectives d’avenir
Après une année difficile, plus de neuf étudiants sur dix considèrent que la crise sanitaire a provoqué un décrochage dans leurs études (94% ; +10pts). Parmi eux, 6 sur 10 considèrent même ce décrochage « très » ou « assez » important. En juin 2020, trois mois après le début de la crise, il n’était « que » 38% à partager ce même constat, soit une progression de 22 points, en 9 mois, une évolution qui illustre manifestement la difficulté des étudiants à maintenir le cap dans leur cursus.
Plus encore que ce sentiment d’avoir décroché ils sont désormais nombreux à exprimer également des craintes pour la reconnaissance de la valeur de leur diplôme. Alors qu’une minorité des étudiants partageaient cette inquiétude en juin dernier (45%), plus des deux tiers des étudiants craignent aujourd’hui que leur diplôme perde de leur valeur à la suite de cette pandémie (67%, +22pts).
La difficile poursuite d’un projet d’orientation et professionnel en est la parfaite illustration : beaucoup plus d’étudiants ont vu leur projet impacté par rapport à juin dernier (61% ; +9pts). Ils l’ont pour un quart d’entre eux revu à la baisse (23% ; +8pts) ou ont fait le choix de se réorienter (14% ; +5pts). Les raisons sont multiples : elles sont sensiblement liées à la crise sanitaire (30%), à des raisons financières (27%), à l’annulation ou report d’un stage en entreprise (21%) ou encore un déplacement à l’étranger compromis (20%).
Par conséquent, 1 étudiant sur 2 est aujourd’hui en demande d’un accompagnement humain pour les guider dans leur orientation que ce soit en présentiel (30%) ou à distance (28%). Cette demande est d’autant plus forte auprès des étudiants qui ont vu leur projet d’orientation et professionnel modifié ou interrompu (71%).
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