2 citoyens sur 3 dans le monde sont méfiants envers l'utilisation des données personnelles

Lors de la réunion annuelle à Davos, Ipsos et le Forum Économique Mondial ont dévoilé le premier volet d'une étude de suivi mondiale sur l'acceptation des technologies de l'information par le public. Le rapport intitulé Global Citizens Data Privacy souligne le manque généralisé de connaissances et le faible niveau de confiance entourant l'utilisation de données à caractère personnel par les entreprises et les pouvoirs publics. A l’heure de la Journée européenne de la protection des données, les résultats suggèrent qu’il est possible de répondre aux craintes des consommateurs en faisant preuve de transparence dans l'utilisation de leurs données personnelles, en leur offrant des garanties de confidentialité, en évitant toutes violation, fuite ou utilisation frauduleuse de données, ou en proposant une contrepartie financière.

Auteur(s)
  • Henri Wallard Directeur Général délégué du Groupe Ipsos
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Chiffres et enseignements clés de l’étude pour la France

Deux personnes sur trois dans le monde déclarent ne rien savoir ou très peu sur la manière dont leurs informations personnelles sont utilisées par les entreprises et les pouvoirs publics.

Les citoyens ne font pas confiance aux entreprises et aux pouvoirs publics pour utiliser leurs données personnelles de manière appropriée. Cette confiance est particulièrement faible envers les gouvernements étrangers (20%) et même via à vis de leur propre gouvernement la confiance des citoyens reste minoritaire (39 %).

Les deux tiers des consommateurs seraient plus enclins à partager leurs informations personnelles avec une entreprise si leurs conditions d’utilisation sont claires.

La plupart des citoyens ignorent comment leurs informations personnelles sont utilisées –principalement dans les pays les plus développés

La majorité des adultes interrogés affirment ne savoir que peu ou rien de la quantité de données personnelles détenues par les entreprises et les pouvoirs publics et de ce qu’ils en font.

Dans le monde, seul un adulte sur trois a une bonne idée de l’étendue des données que les entreprises détiennent à leur sujet (35%) ou de ce qu’elles en font (32%).

Encore moins de personnes ont une idée juste de l’étendue des données personnelles que détiennent les pouvoirs publics nationaux et locaux à leur sujet

Les perceptions varient d’un pays à l’autre avec une connaissance d’autant moins élevée que la règlementation des données personnelles est forte. Au Japon, en Australie, en Belgique, au Canada et en Allemagne, moins de 20% des adultes interrogés déclarent avoir une bonne idée de ce que les entreprises font de leurs informations personnelles ; contre plus de 45% en Chine, en Inde, en Malaisie et en Arabie Saoudite.

La confiance fait défaut - en particulier envers les médias et les gouvernements étrangers

Dans la plupart des pays, les citoyens ne font ou peu confiance aux entreprises et aux gouvernements pour utiliser les informations dont ils disposent à leur sujet « de manière appropriée ». En moyenne, seuls 36% font confiance aux différents types d’organisations quant à la manière dont elles traitent les données personnelles.

Au niveau mondial, la confiance est la plus faible envers les gouvernements étrangers (20%) et seule une minorité de citoyens fait confiance à leur gouvernement national (39%). La confiance est également faible envers les entreprises de médias (24%) et les sites de recherche et de médias sociaux (28%). En revanche, elle est plus élevée envers les prestataires de soins de santé (59%) et les entreprises de services financiers (47%).

Les consommateurs accordent plus d’importance à la confidentialité et la contrepartie financière de l’utilisation de leurs données personnelles, qu’aux bénéfices qu’ils pourraient tirer de leur partage.

À l'échelle mondiale, la plupart des consommateurs affirment qu'ils devraient pouvoir refuser aux entreprises d'utiliser leurs données personnelles (62%) et qu'ils devraient être payés ou récompensés pour ces données (54%).

Moitié moins nombreux sont ceux qui pensent que cela aide les consommateurs à gagner du temps (35%) ou à économiser de l'argent (28%). Seulement 23% sont d’accord pour dire que cela ne les dérange pas alors que presque deux fois plus (44%) sont en désaccord.

Plus de transparence, de confidentialité et de sécurité afin de dissiper les inquiétudes

Les conditions qui mettraient les consommateurs plus à l'aise afin de partager leurs informations personnelles avec des entreprises ou des marques sont, dans l’ordre : qu’elles soient claires sur ce qu'elles en feront (67%), qu’elles promettent de ne pas les partager ou de les vendre à des tiers (64%), qu’elles n’aient jamais fait l’objet d’une violation, d’une fuite ou d’une utilisation frauduleuse (62%) - plus même qu’avoir beaucoup d'expérience avec cette entreprise ou cette marque (61%) ou que de se voir offrir une indemnisation en échange (60%).

Fiche technique : enquête réalisée en octobre et novembre 2018 auprès de 18 813 adultes de 26 pays sur la plateforme en ligne d’Ipsos Global Advisor. Les futures vagues d’enquête seront réalisées et publiées deux fois par an.
Auteur(s)
  • Henri Wallard Directeur Général délégué du Groupe Ipsos

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