Les Français et le recours aux animaux à des fins scientifiques
Les chiffres clés de l'étude
▶︎ L'opinion reste partagée mais stable : si 62% des Français se déclarent opposés en principe à l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques (-2 points vs 2023), 70% reconnaissent simultanément sa nécessité dans le domaine de la biologie et de la santé (stable).
▶︎ Une acceptation sous conditions largement majoritaire : 73% estiment qu'il faut autoriser cette pratique - soit pour faire avancer la recherche en général (20%), soit spécifiquement pour développer des traitements et médicaments à destination d’humains ou d’animaux (53%). À l'inverse, 27% souhaitent une interdiction totale.
▶︎ L'utilisation d'animaux trouve sa plus forte justification pour soigner les maladies animales (76%, +4 points), combattre les maladies animales transmissibles à l’humain (72%, +1 point), ou développer des traitements contre des maladies que l’on ne sait pas soigner encore aujourd’hui (71%, +4 points).
▶︎ Un manque d'information persistant : seuls 36% des Français estiment bien connaître les espèces utilisées (-2 points), 23% les méthodes alternatives à l’utilisation des animaux (-4 points) et 24% les conditions de vie en laboratoire (-2 points).
▶︎ Le niveau d'information ressenti influence directement l'opinion. Parmi les opposants à l'expérimentation animale, 59% avouent mal connaître le sujet (+6 points), contre seulement 35% chez ceux qui y sont favorables (-2 points).
▶︎ 72% des Français font confiance aux chercheurs pour utiliser chaque fois que cela est possible des méthodes alternatives ne faisant pas appel à l'utilisation des animaux (stable vs 2023).
La recherche scientifique reste une forte source d’espoir pour les Français
- La recherche scientifique inspire confiance et suscite de l'espoir chez 86% des Français (+1 point), de l'intérêt pour 76% et de la confiance pour 68% d'entre eux.
- 90% saluent les progrès dans le domaine de la santé (+2 points), 88% dans le traitement des maladies chroniques (+2 points) et 88% en biologie (+3 points).
- Les attentes restent principalement centrées sur la prévention et guérison des maladies humaines : vaincre le cancer (69%) et les maladies neurodégénératives (60%) constituent les principales aspirations, devant les défis environnementaux comme le dérèglement climatique (30%).
Majoritairement opposés au principe de l’utilisation des animaux pour la recherche scientifique, les Français considèrent toujours qu’elle demeure nécessaire
- Par principe, une majorité de Français se déclare défavorable à l’utilisation des animaux pour la recherche scientifique (-2 points vs 2023).
- Toutefois, 70% jugent nécessaire le recours aux animaux à des fins scientifiques et médicales dans le domaine de la biologie et de la santé.
- Et quand il s’agit de recourir aux animaux pour faire avancer la recherche en général ou sur des traitements et médicaments à destination des humains et/ou des animaux, 73% des Français se disent favorables au recours aux animaux.
- La sensibilité animale demeure forte : les Français jugent inacceptable l'élevage pour la fourrure (87%), la corrida (81%), le cirque (75%) ou encore la chasse (70%).
- Une majorité de Français juge acceptable d’utiliser de nombreuses espèces animales à des fins scientifiques ou médicales : comme les insectes (78%), les souris et les rats (74%) ou les poissons et céphalopodes (71%).
- Mais ils trouvent majoritairement inacceptables d’utiliser les espèces les plus proches de l’humain : les grands singes et autres singes (respectivement 56% et 52%) ou les chats (54%) et les chiens (55%).
- Même si plus de deux Français sur trois (69%) estiment ne pas avoir suffisamment d’informations sur les pratiques liées aux animaux dans les laboratoires.
- Une proportion importante d’entre eux ne considère pas que la réglementation est suffisamment stricte (43%), que les laboratoires sont suffisamment contrôlés (47%) et que les animaux sont bien traités dans les laboratoires (47%).
Les Français savent assez peu de choses sur les modalités du recours aux animaux par la recherche scientifique et c'est aux vétérinaires qu'ils font majoritairement confiance pour les en informer.
- Les Français s'avouent mal informés sur l'utilisation des animaux à des fins scientifiques, que ce soit les espèces qui sont le plus souvent utilisées (seulement 36% se disent bien informés, -2 points par rapport à 2023), les méthodes alternatives à l'expérimentation animale (23%), les conditions de vie en laboratoire (24%) ou encore la réglementation qui encadre le recours aux animaux pour la science (23%).
- Les idées fausses ont la vie dure : une majorité des Français ne sait pas qu'il existe des alternatives pour remplacer les animaux dans la recherche (60%), qu'il est interdit d'utiliser les grands singes (56%) ou encore que les souris et les poissons sont les animaux les plus utilisés en recherche (90%).
- Ce sont les vétérinaires (69%) à qui les Français font majoritairement confiance pour les informer de façon neutre et objective sur le recours aux animaux à des fins scientifiques.
Les Français ont majoritairement confiance dans les chercheurs pour utiliser des méthodes alternatives mais sont plus méfiants quand il s’agit de veiller au bien-être des animaux
- 72% des Français font confiance aux chercheurs pour utiliser des méthodes alternatives à l'expérimentation animale chaque fois que cela est possible (+2 points par rapport à 2023).
- Les Français estiment que les animaux sont utilisés par les scientifiques principalement parce qu'ils sont irremplaçables pour certaines études (63%) et qu'il n'y a pas assez de méthodes alternatives (61%).
- Les Français font majoritairement confiance aux scientifiques qui utilisent des animaux pour leurs recherches pour respecter la réglementation et les règles éthiques (57%, stable par rapport à 2023). Ils sont plus partagés quant à la confiance qu’ils ont en eux pour veiller au bien-être des animaux (51%, stable) et limiter autant que possible le nombre d'expériences sur les animaux (51%, -3 points).
Face à la maladie, la plupart des Français accordent leurs actes avec leurs principes
- Élément nouveau de cette vague : face à une maladie grave, 72% des Français ne renonceraient pas à un traitement qui aurait été testé sur des animaux. Seule une personne sur quatre déclare qu'elle ne l'accepterait pas.
- Néanmoins, 58% des parents accepteraient de donner un médicament à leurs enfants s'il n'était testé que par des méthodes alternatives (simulation informatique, cultures cellulaires) et non pas par des tests sur des animaux.
Rapport complet
À propos de cette enquête
Enquête Ipsos pour le Gircor menée su 2 au 10 septembre 2025 auprès de 1 000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus. Méthodologie complète disponible dans le rapport d'étude.