43% des Français préfèreraient habiter dans une ville moyenne
Le Baromètre des Territoires, réalisé par Ipsos pour Villes de France avec le soutien de la Banque des Territoires, permet de mesurer de manière objective le rapport des Français à leur zone d’habitation, un enjeu particulièrement mis en lumière à l’occasion de la crise des « gilets jaunes ». La première vague de ce baromètre a été réalisée du 23 au 30 octobre auprès de quatre échantillons de 400 Français respectivement représentatifs de la population des zones rurales, des villes moyennes (10 000 à 100 000 habitants), des métropoles (150 000 à 500 000 habitants) et de Paris et sa petite couronne.
Des villes moyennes très appréciées par les Français
Alors que la crise des « gilets jaunes » a mis en exergue le malaise d’une partie des Français vivant, au gré des analyses, dans les zones rurales, les zones périurbaines ou les villes moyennes, le Baromètre des Territoires montre que ce sont ces dernières qui sont plébiscitées par les Français comme lieu d’habitation : 43% d’entre eux préfèreraient habiter dans une ville moyenne, contre 35% dans une commune rurale et 22% dans une grande ville. Plus précisément, ce sont les villes de 5 000 à 30 000 habitants qui rencontrent les faveurs des Français (32%), devant les communes de moins de 5 000 habitants (25%), de 30 000 à 100 000 habitants (23%) ou celles comptant 100 000 habitants et plus (20%).
Comment expliquer cette attraction des villes moyennes ? Avant tout parce qu’elles conjuguent, aux yeux des Français, les éléments qu’ils recherchent le plus dans leur commune de résidence : « la tranquillité et le calme » (43%), « le sentiment d’être en sécurité » (31%), « la proximité de la nature » (26%)... De fait, les habitants des villes moyennes sont les plus satisfaits de leurs conditions de vie sur ces différents éléments, et ils sont aussi les plus nombreux à envisager de rester dans leur commune actuelle pour plus de 10 ans (60%, contre 59% dans les zones rurales, 54% dans les métropoles et 35% à Paris et sa couronne).
Au global, les habitants des villes moyennes jugent à 32% que la situation dans leur commune s’est « améliorée » au cours des dernières années, contre 30% qui estiment au contraire qu’elle s’est « dégradée ». Un différentiel légèrement positif qui est assez proche de celui enregistré dans les zones rurales et les métropoles, et meilleur que celui mesuré à Paris et dans sa couronne.
Des éléments d’inquiétudes forts qui peuvent expliquer la crise actuelle
Malgré ces éléments positifs, les habitants des villes moyennes ne se montrent toutefois pas pleinement satisfaits. Sans surprise, ils jugent que l’offre de transport, l’accès aux services de santé, l’offre de commerce et l’offre culturelle et de loisirs sont nettement moins riches que pour leurs concitoyens vivant dans des métropoles ou à Paris et sa petite couronne.
Ce sentiment de manque de dynamisme économique et de moindre prise en compte par les services publics se manifeste par le fait que seuls 40% des habitants des villes moyennes jugent que leur « territoire est attractif en matière d’emploi » (contre 72% dans les métropoles et 67% à Paris et sa couronne). De même, 86% des Français et autant dans les villes moyennes estiment que les centres de ce type de communes sont « en train de mourir ».
En partie du fait de l’implication des pouvoirs publics, les métropoles sont les territoires les mieux jugés par leurs habitants
Le sentiment que les pouvoirs publics favorisent les grandes villes est très fort en France : 43% citent « les métropoles », devant « Paris et se petite couronne » (37%), « les villes moyennes » (5%) et « les zones rurales » (3%). Une perception qui s’est sans doute renforcée à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron.
De fait, parmi les quatre zones d’habitations retenues dans cette étude, les habitants des métropoles sont ceux qui jugent le mieux l’offre de commerces (87% de satisfaits), de transports (84%), la qualité des services publics (82%) ou encore l’offre culturelle et de loisirs (81%). Ils sont aussi les plus enclins à estimer que leur ville est attractive du point de vue de l’emploi (74%). Seules ombres au tableau - mais de taille -, ils ont le sentiment que la situation s’est dégradée au cours des dernières années en matière de sécurité (42% contre 20% qui pensent qu’elle s’est améliorée) et de logement (29% contre 37%).
Découvrez le baromètre complet sur villesdefrance.fr