80 ans de la Sécurité sociale : un pilier du modèle social français face aux défis de demain

À l’occasion des 80 ans de la Sécurité sociale, une enquête menée par Ipsos-CESI École d'ingénieurs pour le Groupe VYV et la Fondation Jean Jaurès met en lumière les perceptions des Français à l’égard de cette institution emblématique. Si elle demeure un acquis fondamental, elle suscite également des interrogations quant à sa viabilité et son avenir.

Un attachement fort, mais des préoccupations marquées

L’étude révèle que la grande majorité des Français (69 %) connaît la date de création de la Sécurité sociale en 1945, témoignant de son enracinement dans la culture collective. Toutefois, des disparités générationnelles existent : si 87 % des seniors en connaissent l’origine, seuls 50 % des 18-34 ans partagent cette connaissance.

En matière d’image, les Français associent majoritairement la Sécurité sociale à la «Carte Vitale», soulignant son rôle central dans leur quotidien. Cependant, des préoccupations émergent, notamment autour de la fraude, de la dette et des coûts. Globalement, 72 % des répondants mentionnent des termes négatifs contre 51 % de positifs, reflétant une inquiétude quant à la pérennité du système.

 

Un modèle envié, mais un avenir incertain

Malgré ces réserves, la Sécurité sociale reste largement perçue comme un modèle solide et performant. Comparé à d’autres systèmes à l’échelle internationale, 79 % des sondés estiment qu’il est meilleur, notamment en matière de générosité (82%) et d’égalité (70%). Pourtant, un pessimisme grandissant se fait sentir : 88% des Français pensent que la Sécurité Sociale ne pourra plus se financer correctement dans le futur, et 86 % anticipent des déremboursements croissants.

Parmi les principales préoccupations figurent également l’accès aux soins : 64% des Français redoutent de ne plus avoir les moyens de se soigner, tandis que 42% craignent de vivre dans un désert médical.

 

Des priorités affirmées pour préserver le modèle

Face à ces constats, les Français identifient plusieurs axes de réforme prioritaires :

  • Renforcer la lutte contre la fraude (91 % des sondés) pour assurer une meilleure équité dans l’accès aux prestations
  • Maintenir une couverture universelle sans distinction de revenus (85 %)
  • Mettre davantage l’accent sur la prévention pour limiter les dépenses de soins curatifs (82 %)

Certaines propositions plus controversées émergent également, comme l’idée de recentrer la Sécurité sociale sur les publics les plus vulnérables (69 %), ce qui souligne l’attachement persistant à la dimension universelle du système.
 

 

Rapport complet

 

A propos du Groupe VYV

logo Groupe VYV

Premier acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France, le Groupe VYV agit pour rendre la santé accessible à tous. Parce qu’il considère la santé comme un tout, il intervient au travers de ses trois métiers (assurances & retraite, soins & accompagnement, logement) sur la majorité des facteurs qui impactent la santé.
Son réseau d’agences et d’établissements, déployé sur l’ensemble du territoire, lui permet d’être au plus près des besoins des employeurs publics et privés, de protéger 10,5 millions de personnes, en accompagner et soigner 6 millions, et en loger près de 400 000. Fortes de l’action de leurs 10 000 élus locaux et militants dans leurs territoires, et de leurs 46 000 collaborateurs, les mutuelles et entités du Groupe VYV s’engagent à favoriser, dans toutes leurs solutions, la co-construction et le dialogue avec leurs publics, l’accessibilité pour toutes et tous, l’ancrage local et l’éco-responsabilité.

En savoir plus →

A propos de la Fondation Jean-Jaurès

logo Jean Jaurès

Première des fondations politiques en France, la Fondation Jean-Jaurès est reconnue d’utilité publique en 1992, date de sa création par Pierre Mauroy. Sa mission est, à court terme, d’influencer les politiques publiques par ses analyses et ses propositions, et, à moyen terme, de contribuer à repenser en profondeur, à l’échelle internationale, européenne et nationale, la social-démocratie. 
 

En savoir plus →


A propos de cette enquête

Enquête Ipsos-CESI École d'ingénieurs pour Groupe VYV et la Fondation Jean-Jaurès, menée du 12 au 13 février 2025 sur un échantillon de 1 000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthodologie complète à retrouver dans le rapport d'étude.

Auteur(s)

Articles liés

  • Ipsos bva | EBRA | Associations en France | Caritatif

    Lien social : les Français comptent sur les associations, mais l’engagement bénévole s’essouffle

    Alors que 79 % des Français estiment que le lien social se dégrade, les associations apparaissent comme des piliers de solidarité et de proximité. Perçues comme plus efficaces et proches des citoyens que l’État ou les entreprises, elles bénéficient d’une forte confiance. Pourtant, l’engagement bénévole diminue, et les associations peinent à recruter. Dans ce contexte, les Français expriment des attentes claires vis-à-vis des pouvoirs publics, notamment en matière de financement et de soutien fiscal.
  • Ipsos bva | Au-delà des apparences | Société
    Culture Actualités

    Ipsos bva dévoile "Au-delà des apparences", un décryptage de fond de la société française

    Jeudi 6 novembre sort en librairies « Au-delà des apparences - Des raisons d'être optimiste en France », co-écrit par Brice Teinturier, Alexandre Guérin et Arnaud Caré. Cet ouvrage s’appuie sur des années d’études et d’enquêtes d’opinion réalisées par Ipsos pour brosser un portrait plus nuancé de notre société. Un message d’espoir argumenté et étayé pour sortir de la morosité et retrouver des raisons d’être optimiste.
  • Ipsos bva | Enquête | Les Français, les décideurs municipaux et les risques climatiques

    Municipales 2026 : les risques climatiques au cœur du débat

    À l’heure où les risques climatiques s’imposent comme un enjeu incontournable des prochaines élections municipales de mars 2026, une nouvelle étude de la Fondation Jean-Jaurès et de la Macif réalisée par Ipsos bva auprès des Français et des décideurs locaux met en lumière une conscience accrue de la menace climatique, mais aussi une culture du risque encore inégalement partagée et une perception parfois floue des actions locales.