Baromètre annuel Apprentis d'Auteuil : les Français envisagent de limiter leurs dons en 2023
L’année 2022 marquée par une générosité des Français en hausse, grâce – notamment – à l’élan de solidarité en faveur des victimes de la guerre en Ukraine
Un Français sur deux déclare avoir donné en 2022 (50%), soit presque le niveau de 2019 (51%), après deux années consécutives de baisses limitées en 2020 puis 2021 (année où elle était descendue à 48%).
Le montant moyen des dons est de 333€ par donateur. En augmentation de 21,5 % par rapport à 2021 (274 € en 2021), ce montant est cependant moins élevé qu’au début de la crise sanitaire (395€ en 2020).
Deux constats notables :
- Chez les jeunes, la proportion de donateurs se stabilise à un niveau élevé après avoir fortement augmenté en 2022 : 55% des Français âgés de 18-34 ans ont donné en 2022, soit une proportion de donateurs qui se rapproche de celle observée chez les seniors (65 ans et plus) (56%).
- La part de donateurs parmi les Français avec des revenus de moins de 15 000 € nets par an augmente pour atteindre 42 %, une proportion élevée compte tenu des contraintes qui pèsent sur leur budget.
Des perspectives 2023 moins rassurantes en raison de l’impact de l’inflation
Des montants de dons qui risquent de baisser
Près de deux donateurs sur cinq comptent donner un montant moins élevé en 2023 qu’en 2022 (39%, +14 points en un an).
Les donateurs projetant de donner moins en 2023 qu’en 2022 le justifient avant tout par la baisse de leur pouvoir d’achat (57%) mais également par la crainte de ne pouvoir faire face à l’augmentation des prix (41%). Et pour cause, la quasi-totalité des Français déclare que l’inflation observée au cours des derniers mois a réduit son pouvoir d’achat (97%).
Les Français s’apprêtent à soutenir financièrement un nombre de causes plus réduit
Les donateurs continuent à se mobiliser pour des situations d’urgence, tels que le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie en ce début d’année ; en effet un Français sur dix déclare avoir déjà effectué un don en soutien des victimes de ce drame. Toutefois, plus de la moitié de ceux qui ont fait ou prévoient de faire un don pour soutenir les victimes du séisme (51%) prévoit de donner moins que d’habitude pour les autres causes en 2023. En fin de compte, alors qu’ils comptaient soutenir 2,4 causes en 2022 (et même 2,7 en 2021), les donateurs ne prévoient de ne donner qu’à 2,1 causes en 2023.
En matière de solidarité, la hiérarchie des causes pour lesquelles ils donnent évolue peu. Ainsi la santé et la recherche médicale restent en tête des causes pour lesquelles les Français projettent d’effectuer des dons (38%, -5 points), suivies de l’aide aux plus démunis (32%, -7 points), devant la défense des animaux (25%, +4 points), les situations d’urgence : catastrophes, conflits, etc. (22%, -11 points) et l’enfance, la jeunesse et l’éducation (20%, -2 points).
La générosité des hauts revenus semble, elle aussi, mise à mal par l’inflation
En 2022, une proportion de donateurs en baisse mais un montant de don moyen en hausse
Alors que 84% indiquaient vouloir donner en début d’année dernière, ils étaient un peu moins nombreux au rendez-vous puisque 78% des hauts revenus déclarent avoir fait au moins un don en 2022 (vs. 80% en 2021). Le montant moyen des dons a, quant à lui, progressé : 2 372€ sur l’année 2022 (+8,3% vs 2021).
Toutefois, le niveau moyen de dons pourrait baisser en 2023
80% des hauts revenus déclarent qu’ils ont donné ou vont donner en 2023, un chiffre inférieur à la part des hauts revenus qui prévoyaient de donner en 2022 (84%). 51% déclarent avoir déjà donné depuis le début de l’année, 27% spécifiquement pour aider les victimes du séisme en Turquie et en Syrie.
Avec comme causes prioritaires la santé et la recherche médicale, l’aide aux plus démunis et l’enfance et la jeunesse, les donateurs disposant de hauts revenus ont prévu de donner en moyenne pour 3 causes contre 3,6 en 2021.
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A propos de ce sondage
Ipsos a reconduit le dispositif d’étude mis en place pour Apprentis d’Auteuil en 2020, 2021 et 2022. Dans ce cadre, 1 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française, ainsi que 500 personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 € (moins de 2% des foyers fiscaux) ont été interrogées du 23 février au 14 mars 2023, par internet via le panel d’Ipsos.