Baromètre "Les Français, l'épargne et la retraite" : l'intention d'épargner atteint un niveau record en 2025
Retraite, succession, épargne : chaque année, Ipsos enquête sur le rapport des Français à leur argent. Dans un contexte marqué par les incertitudes politiques et budgétaires, les Français cherchent à épargner par précaution. Découvrez les résultats de la 23ème édition du Baromètre de l'Épargne Ipsos-CESI École d'ingénieurs pour le Cercle des Épargnants.
Le rapport des Français à l'épargne et à l'investissement
Les grandes tendances 2025 de l'épargne
Après s’être tassée pendant la période de forte inflation, la tendance à vouloir épargner davantage reprend. En détail, près de deux Français sur cinq comptent épargner davantage en 2025 (39%). Cette proportion en forte hausse par rapport à l’an dernier (+8 points) atteint un niveau record, très au-dessus de la première mesure de l’indicateur, en 2017 (23%).
La part de Français qui anticipent à l’inverse qu’ils devront puiser dans leur épargne diminue à court terme mais est stable à moyen terme. Ils sont 23% dans ce cas de figure cette année, une proportion en baisse de 5 points par rapport à l’an dernier, mais toujours légèrement au-dessus de son niveau d’avant le pic d’inflation (21%).
Conséquence logique : la part des Français ne prévoyant ni d’épargner davantage ni de puiser dans leur épargne se réduit toujours plus (38% en 2025, -3 points en un an, -16 points depuis 2017).
Malgré le ralentissement de l’inflation, la moitié des Français estime toujours que son pouvoir d’achat a baissé en 2024 (54%, -4 points par rapport à l’an passé). Aussi, la tendance à vouloir épargner davantage semble traduire un réflexe de précaution, plus qu’une réelle amélioration de la situation financière des Français.
D’ailleurs, parmi les détenteurs de produits d'épargne, de plus en plus déclarent que c’est avant tout pour constituer une épargne de précaution qu’ils mettent de l’argent de côté (59%, +7 points en un an). Il s’agit – de loin – de la première raison pour laquelle ils épargnent, devant la préparation de leur retraite (28%).
Face à la montée des incertitudes économiques et politiques tant en France qu’au niveau international, les Français sont plus enclins à épargner. Ce n’est pas un très bon signe pour la consommation à venir, malgré le ralentissement de l’inflation. En revanche, c’est autant de moyens à diriger vers l’investissement
Valérie Pagnol
Présidente du Cercle des épargnants
A noter que cette année, 13% déclarent aussi épargner pour financer l’achat d’un bien immobilier (+3 points, 26% parmi les moins de 35 ans). Après une forte hausse en 2022/2023, la baisse progressive des taux d’intérêt incite de nouveau les Français à investir dans la pierre (15%, +5 points en un an).
Pour la première fois depuis 2019, la tendance qui favorisait de plus en plus des produits risqués s’inverse. Actuellement, 49% déclarent préférer les produits sûrs et peu rémunérateurs aux produits risqués plus rémunérateurs (+4 points en un an), 18% ne préfèrent ni l’un ni l’autre (stable), et 33% préfèrent les produits risqués (-4 points).
Aussi, la part de Français qui déclarent détenir au moins un livret est à son plus haut (84%), une situation très liée au maintien de leurs taux de rendement en 2024 (3% pour les livrets A et LDD, 4% pour les LEP). Les livrets restent ainsi - de très loin - les produits d’épargne les plus détenus par les Français devant les assurances-vie (37%), les PEL et CEL (30%) et l’épargne salariale (20%), plutôt en perte de vitesse à court terme.
Le PER reste, avec l’assurance vie, le produit auquel les Français envisagent le plus de souscrire (11%). Très bien établie en quelques années seulement, la notoriété de ce produit semble aujourd’hui plafonner (68% le connaissent, +2 points en un an, +20 points en 4 ans).
Fonds ISR, cryptomonnaies, les tendances émergentes
Les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) peinent à se faire leur place. Seul un Français sur trois en a entendu parler (35%, 42% parmi les moins de 35 ans).
Parmi ces derniers la plupart trouvent difficile de voir en quoi ils sont différents des produits classiques (74%). Dans l’ensemble, les Français estiment que ces produits s’inscrivent d’abord dans une démarche de « greenwashing » (74%), et près d’un sur deux pense qu’ils ne peuvent pas vraiment avoir un impact positif sur l’environnement (48%).
Aujourd’hui, pour une large part des Français, l’idée d’une finance durable reste abstraite et peu crédible, pour preuve, à rendements attendus équivalents, seuls 23% des Français choisiraient un fonds ISR plutôt qu’un fonds classique
Philippe Dupuy
Président du conseil scientifique du Cercle des épargnants
Les cryptomonnaies restent mal connues et ont globalement mauvaise presse auprès du grand public : seuls 21% se disent bien informés à leur sujet et 16% en ont une bonne image. Les jeunes de moins de 25 ans les connaissent davantage (36%) et en ont plus souvent une bonne image (28%), un sur cinq allant même jusqu’à y voir le futur de la finance mondiale (20% contre 10% des Français).
Les sources d'information financière des Français
Les Français sont toujours plus nombreux à s’intéresser au sujet de l’épargne et des placements financiers (58%, +18 points en 5 ans). Cet engouement s’est particulièrement accéléré en 2022 et 2023 (+10 points en 2 ans), années marquées par l’inflation et la hausse des taux d’intérêts, mais la dynamique se poursuit (+3 points en 2025).
L'éducation financière dispensée par l'entourage, notamment les parents, joue un rôle important une fois l’âge adulte atteint. Ainsi, parmi les Français ayant été sensibilisés à l’importance d’épargner quand ils étaient enfants (soit 64% des Français), deux tiers sont aujourd’hui intéressés par le sujet de l’épargne et des produits financiers (67%) contre 43% de ceux qui n’y ont pas été sensibilisés.
Pour s’informer sur ces sujets, ils s’appuient d’abord sur leur banque (43%), mais aussi sur leurs proches (29%), leur conseiller financier (26%) ou encore des sites spécialisés (18%) et le bouche à oreille (17%).
Les jeunes se démarquent en utilisant davantage que la moyenne des médias spécialisés en finance pour s’informer (20% des moins de 35 ans contre 14% des Français dans leur ensemble), mais aussi des forums (13% contre 8%) voire des contenus publiés par des influenceurs (11% contre 4%).
Les Français et la retraite
Après avoir baissé ces dernières années, notamment suite à la réforme de 2023, l’inquiétude pour l’avenir du système de retraite repart à la hausse. A nouveau, plus de trois Français sur quatre s’en disent inquiets (77%, + 11 points en un an, après une baisse de 12 points entre 2021 et 2024).
Concomitamment, l’inquiétude des Français vis-à-vis de leur propre retraite suit une tendance similaire. Après avoir diminué sur les dernières années (passant de 73% à 50% entre 2017 et 2024), elle remonte en 2025. Ainsi, 58% des Français se disent aujourd’hui inquiets pour leurs retraites (+8 points en un an), un taux qui atteint 66% parmi les non-retraités contre 37% parmi les actuels retraités.
Ces hausses s’inscrivent dans un contexte marqué par les incertitudes liées au Projet de loi de finance (PLF) et au projet de loi de finance sur la sécurité sociale (PLFSS), et par les inquiétudes sur le poids du remboursement de la dette dans les finances de l’Etat.
Dans ce contexte particulier, les Français placent massivement l’assurance maladie parmi les deux domaines qu’ils souhaiteraient voir financés en priorité (62%, niveau record, +10 points en un an), suivie par les retraites (54%, +3 points en un an).
Face à ces inquiétudes, le développement de la retraite par capitalisation séduit de plus en plus. Pour assurer la viabilité du système, une majorité de Français estime désormais qu’il faudrait développer les fonds de pension (55%, +9 points par rapport à 2017). D’ailleurs, près d’un futur retraité sur deux se dit prêt à en souscrire un (49%, +12 points par rapport à 2017).
L’alternative consistant à augmenter les cotisations tout au long de la vie divise un peu plus : près d’un Français sur deux y serait favorable (49%), et près d’un non-retraité sur deux serait prêt à se le voir appliquer (46%).
Cette option reste néanmoins beaucoup plus populaire que les alternatives consistant à reculer encore l’âge de départ ou à baisser le montant des pensions. Seuls 35% (pour le recul de l’âge) et 15% (pour la baisse de la pension) des Français y sont favorables.
Interrogés sur les ressources dont ils pensent qu’ils disposeront une fois à la retraite, les non-retraités se projettent toujours de façon bien plus négative que les actuels retraités. Près de 6 non retraités sur 10 estiment qu’ils ne disposeront pas de ressources suffisantes à leur retraite (59%), quand moins de 4 retraités sur 10 déclarent personnellement ne pas disposer de ressources suffisantes (37%).
De ce passage à la retraite, les non-retraités redoutent particulièrement de manquer d’argent (78%), mais aussi, de plus en plus, de changer de rythme (50%, +14 points depuis 2017) et de se sentir seul, (47%, + 19 points depuis 2017).
Focus : les jeunes, l'épargne et la retraite
Par rapport à il y a 20 ans, l'accès à l'information sur les produits financiers est jugé plus facile (52% contre 19% plus difficile), tout comme la souscription à ces produits (38% contre 28%). En revanche, constituer une épargne, penser à sa future retraite et plus largement se projeter dans l’avenir est perçu comme plus difficile (respectivement : 50% plus difficile contre 22% plus facile, 58% contre 20% et 58% contre 17%).
Aujourd’hui, une majorité des jeunes n’a d’ailleurs pas confiance dans le système de retraite français pour lui permettre d’avoir une retraite correcte (60% des moins de 35 ans).
Dans ce contexte, les jeunes manifestent une volonté de se prémunir contre les aléas et d'anticiper leur futur. Parmi les moins de 35 ans, 68% déclarent prendre en compte la question de l’épargne dans leurs grands choix de vie (étude, travail, dépenses). Quatre sur dix déclarent même qu’ils pensent déjà à leur future retraite lorsqu’ils prennent ce type de décisions (42%).
Rapport complet
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A propos du Cercle des épargnants

Le Cercle des Épargnants est une association souscriptrice de contrats d’assurance qui compte 600 000 d’adhérents ayant notamment souscrit des produits d’épargne retraite auprès de Generali. Le Cercle des Épargnants est un centre de réflexion qui étudie les évolutions en matière d’épargne et de retraite et analyse les besoins et les attentes des Français sur ces sujets désormais au cœur de nos sociétés. Il partage ses travaux en vue d’une meilleure information de ses adhérents et développe des relations institutionnelles avec ses partenaires.
A propos de ce sondage
Enquête Ipsos-CESI École d'ingénieurs pour le Cercle des épargnants menée du 3 au 7 janvier 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français âgés de 18 ans et plus.