Départementales 2015, les motivations du vote

Le nouveau mode de scrutin (augmentation de la taille des cantons, fin du renouvellement partiel), le flou sur les prérogatives des futures assemblées départementales, et le sentiment pour plus de 40% des Français que les partis n’ont pas vraiment fait campagne ont indubitablement favorisé la nationalisation du vote.

Les électeurs ont presque autant tenu compte de la situation nationale (47%) que de la situation locale (53%) au moment de désigner leurs nouveaux Conseillers départementaux.
On le lisait déjà en creux dans la participation différentielle en faveur de la droite mais c’est encore plus net dans les questions de motivations : un électeur sur deux (49%) a souhaité exprimer par son vote son opposition à François Hollande. Le vote « sanction » s’est renforcé ces derniers mois, puisqu’on n’était qu’à 34% sur cette question aux Municipales ou aux Européennes de 2014. Avant même le second tour, 70% des Français (et 20% des sympathisants socialistes) souhaitent que le PS sorte affaibli de ces Départementales, un score nettement supérieur à ce que l’on mesure pour l’UMP (59%) ou le FN (56%).

En marge du vote sanction, on retrouve la fiscalité au cœur des enjeux de ces élections. Parmi les thèmes « qui ont compté le plus au moment de faire son choix », « les impôts et les taxes » occupent la première position (43% de citations sur l’ensemble des votants, 56% dans l’électorat de droite). « Le chômage » (33% de citations) et « l’immigration » (27% de citations au total mais jusqu’à 66% dans l’électorat frontiste) arrivent ensuite. La gauche se démarque par sa préoccupation supérieure à la moyenne pour les questions d’éducation (premier déterminant du vote pour l’électorat PS avec 42% de citations) et « d’exclusion et de pauvreté » (item n°1 dans l’électorat Front de Gauche, 45%). Deux mois à peine après les tueries du 11 janvier, « la menace terroriste » n’est en revanche citée que par 12% des électeurs. 82% des Français interrogés par Ipsos les 16 et 17 mars indiquaient par ailleurs « que la façon dont François Hollande a géré la situation lors des attaques terroristes du mois de janvier ne changerait rien à leur choix de vote ».

 

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